mardi 31 mai 2011

Françoise Hardy répond aux Astro PLUMES (1ère partie)

Pour la sortie de son livre Les rythmes du zodiaque, Françoise Hardy acceptait en 2003 de répondre aux questions de l'astrologue Anne-Marie Louis-Turbil pour le compte des astro PLUMES (fédération des astrologues francophones).

Anne-Marie Louis-Turbil : "Bonjour Françoise Hardy, vous venez d'écrire " Les rythmes du zodiaque " paru aux éditions Le Cherche Midi. Après avoir fait de la radio, puis cosigné plusieurs ouvrages astrologiques, c'est le premier livre que vous signez seule. Je suppose que cela a été une expérience à la fois passionnante et à la fois stressante. Qu'est-ce qui vous a poussé à faire ce travail d'écriture ?"

Françoise Hardy : " Depuis que je connais Jean-Pierre Nicola et ses idées, je n'ai eu de cesse de les comprendre et de les défendre avec mes petits moyens. Il existe déjà de très bons livres conditionalistes, mais peu de gens les ont lus. Grâce à mon meilleur accès aux médias, j'espérais faire sortir si peu que ce soit de son ghetto la seule astrologie cohérente que je connaisse. J'avais également envie de faire profiter les quelques personnes intéressées, de la documentation que j'ai accumulée depuis des années et qui illustre concrètement les théories abstraites de Jean-Pierre Nicola."

Anne-Marie Louis-Turbil : " La manière dont sont décrits les douze signes du zodiaque, avec leurs différentes phases, diurnes ou nocturnes, dominantes ou dominées, selon la saison que nous traversons, fait référence aux nouvelles théories édifiées par Jean-Pierre Nicola, fondateur du groupe conditionaliste, basées sur les rythmes du soleil. Pouvez-vous en parler ? "

Françoise Hardy : " Je suis toujours effarée de constater que la majorité des astrologues n'ont pas été plus loin que ce que nous a légué la Tradition. Ils ignorent ce qu'un signe recoupe et je continue de recevoir des élucubrations astrologiques très compliquées de gens qui font encore la confusion entre les constellations et les signes qui n'ont en commun que leur dénomination. Un signe est un rythme - d'où le titre de mon livre - qui est donné par le rapport présence-absence d'une planète du système solaire ou par le rapport jour-nuit du soleil, lorsqu'ils en parcourent les trente degrés. Certains astrologues sont tellement coupés du réel autrement dit de la source concrète des symboles, qu'ils mettent sur le même plan les planètes et des points fictifs tels que la lune noire, la part de la fortune ou autres, ce qui est une aberration."

dimanche 29 mai 2011

Disparition d'Alain Lubrano

Alain Lubrano, le fidèle ami de Françoise Hardy qui a notamment composé Champ d'honneur, Les pas, Le temps de l'innocence et Je ne vous aime pas sur l'album La pluie sans parapluie, s'est éteint dans la journée du 28 mai 2011.



Il était entré dans l'univers musical de Françoise Hardy en tant que jeune assistant studio au moment de l'enregistrement de l'album Décalages en 1988.

En 1991 Françoise Hardy avait enregistré en duo avec lui Si ça fait mal et un clip avait été produit.



En 1992, Françoise s'était beaucoup investie pour aider au démarrage de la carrière du chanteur et avait écrit rien moins que huit des dix textes de son album "Eaux troubles".

Elle disait de lui : « J’pense que c’est une chance pour moi d’avoir rencontré... d’avoir eu cette opportunité de rencontrer quelqu’un de plus jeune et de travailler pour quelqu’un de plus jeune, et avec lui, c’est surtout avec lui, dans la mesure où ça m’oblige à renouveler un petit peu ma façon d’écrire, à traiter dans les textes que j’ai faits donc, enfin que j’ai essayé de faire, à traiter d’autres thèmes que les thèmes dont je parle plus facilement ».

Dans un entretien avec le magazine Chorus en 2004, Alain Lubrano avait évoqué sa collaboration avec Françoise Hardy :
Chorus : Avec Eaux troubles, vous avez sorti en 1993 un disque dont Françoise Hardy a écrit la quasi-totalité des textes. C'est plutôt exceptionnel ?
Alain Lubrano : Une grosse chance, dont je ne m'étais pas rendu compte tout de suite, dans la mesure où on avait pas mal bataillé en travaillant sur ce disque. Elle avait une petite maison d'édition et s'était engagée à le sortir. Elle croyait dans ce projet. On a fait ensemble quelques show cases à l'époque. Et aussi un duo télé, à Taratata.

En raison d'un cœur fragile, Alain Lubrano avait ensuite abandonné sa carrière de chanteur pour se consacrer à la composition, activité plus compatible avec sa santé délicate.



L'amitié de Françoise et d'Alain Lubrano a toujours été tumultueuse en raison de divergences artistiques qui se manifestaient régulièrement à l'occasion de chaque nouvel album de Françoise depuis 1996 mais ce lien d'amitié s'était inscrit dans la durée et on n'imaginait jamais de nouvel album de Françoise sans au moins une chanson de son ami Alain.

Il laisse derrière lui une femme et une petite fille de 7 ans dont la marraine est Françoise.

Merci pour tout Alain et paix à votre âme.

samedi 28 mai 2011

Françoise Hardy et William Klein dans Match (2ème extrait)

Le 5 avril 2001, pour le magazine Paris Match, Françoise Hardy retrouvait le photographe William Klein.

Match : "Les années pop, c'était aussi cette naïveté."
William Klein : "Intituler cette expo "Les années pop", c'est faire la part belle aux Américains. Si on l'avait intitulée "Le pop art", on aurait vu qu'avant eux Léger, Braque, Schwitters, Picasso ont collé des boîtes d'allumettes dans les tableaux... Les Américains ont juste apporté le marketing et la démesure... Moi qui trouvais qu'en chansons les Français étaient de minables copieurs des Américains, eh bien, en art, les Américains n'ont fait que copier ce qui se faisait en Europe."


Match : "Pourtant vos deux films "Qui êtes-vous Polly Maggoo?" et "Broadway by Light" ont façonné le pop art."
William Klein : "Sans doute. Mais mon pop à moi ne date pas des années 60. Pendant la guerre, j'avais 12-13 ans. Je suis tombé sur la revue des dadaïstes et des surréalistes réfugiés à New York ;  la couverture était... un bâton de chewing-gum Wrigley's. C'était leur vision de l'Amérique, déjà une vision pop. Pour moi, les années 60, après la guerre d'Algérie, et en pleine guerre du Vietnam, c'était la politique. Le pop, c'était du marketing américain. Pendant que je tournais mon film sur les Black Panthers, Andy Warhol me disait : "Pourquoi tu te fatigues avec ces emmerdeurs ?" Moi ce qui m’intéressait, c'était Mai 68, Cohn-Bendit et les autres... Alors si aujourd'hui on trouve que je faisais du pop, à l'époque, je n'en avais pas conscience. Et Françoise ne savait pas qu'elle était une héroïne pop !"


Françoise Hardy :  " Et les malheureux yé-yé avaient les yeux tournés vers l'Amérique et l'Angleterre où on faisait du rock, pas de la pop music !"
William Klein : "C'est pourquoi je trouve cette expo un peu faux derche. Sous couvert d'art, on y fourre n'importe quoi !"

mardi 24 mai 2011

Françoise Hardy dans Ciao Amici (troisième extrait)

En 1964, Françoise Hardy donnait ses premières interviews en Italie et notamment au magazine Ciao Amici. En préambule elle adressait directement une lettre aux lecteurs.

Une lettre de Françoise (3ème partie).

Je suis reconnaissante, vous savez, de me voir offrir cette possibilité de libération. Je voudrais que vous me croyez quand je vous dis que vos applaudissements et votre affection m'aident à poursuivre mon fatigant travail.

C'est comme si vous m'embrassiez tous et que je pouvais vous serrer chacun contre moi, abandonnée dans cette chaleur que seule une amitié sincère et désintéressée peut engendrer. Une amitié que seuls les jeunes savent donner. Cet été je serai de retour pour chanter parmi vous, dans votre beau Pays. Dans la perspective de ce moment-là que j'attends avec une vive anxiété, laissez-moi adresser un « salut » à chacun.

Votre Françoise.



Texte d'origine :
" Vi sono grata, sapete ? di offrirmi questa possibilita di liberazione. Vorrei mi credeste quando vi dico che i vostri applausi, il vostro affetto mi aiutano a continuare nel mìa faticoso lavoro. E' come se voi tutti mi abbracciaste e io potessi stringervi tutti contro di me, perdutamente, con quel calore che solo un'amicizia sincera, disinteressata, può generare.
Un'amicizia come soltanto i giovani sanno dare. Quest'estate tornera a cantare tra voi, nel vostro bel Paese. In attesa di quel moment on che attendo con vera ansia, lasciate che a tutti dica " ciao" la vostra Françoise."

samedi 21 mai 2011

Françoise Hardy et Blur dans Pop Meeting (9ème extrait)

En février 1997, pour le magazine Pop Meeting, Françoise Hardy retrouvait le chanteur de "Blur", Damon Albarn, accompagné d'Alex, le bassiste du groupe.

Françoise : "Comment parvenez-vous à écrire ? Est-ce une angoisse ? Est-ce que vous êtes seul pour composer ? "
Damon :"Je suis allé en Islande, mais j'aurais pu me trouver n'importe où. J'écris toujours seul mais, comme vous le savez sans doute, il est impossible d'écrire en présence de quelqu'un. Et cette fin que je pensais proche a conditionné ma manière d'écrire. Quand j'écris une chanson, il m'est très difficile de la terminer. Je jette juste quelques mots sur le papier et il m'est très douloureux de terminer les paroles d'une chanson. C'est la chose la plus difficile au monde pour moi !"

Pop Meeting : "Avez-vous besoin d'être seuls pour travailler ?
Damon : " L'isolement est important mais ce n'est pas une garantie de créativité. On peut s'exiler dans l'endroit le plus perdu de la planète sans qu'il se passe quoi que ce soit."
Alex : "Les meilleures idées me viennent quand je passe l'aspirateur ou que je fais la vaisselle (rires) ! L'inspiration vient, c'est tout."


Françoise : "Lorsque vous partez composer en Islande, êtes-vous angoissés à l'idée de ne rien pouvoir écrire ?"
Damon : " Je ne suis pas angoissé à l'idée de ne pas pouvoir écrire. Et si je ne peux pas écrire de chansons importantes pour moi, il ne me reste plus qu'à concevoir des petites pop songs stupides (rire) !"

Françoise : "Cela m'étonne beaucoup mais vous n'êtes pas le seul que je connaisse à dire ce genre de choses. Je suis toujours étonnée par les gens qui ne ressentent pas vraiment d'angoisse au moment de la création... Chaque fois que j'ai écrit une chanson que je trouvais bonne, je me suis toujours demandé si ce n'était pas la dernière."
Damon : " Quand on estime avoir écrit une bonne chanson, il est très difficile de se remettre au travail. Car, si la chanson suivante n'est pas aussi bonne, on l'accepte difficilement. C'est une réaction normale. Et l'on ne sera pas satisfait avant d'avoir de nouveau écrit une excellente chanson."

mardi 17 mai 2011

Françoise Hardy dans le Stern (dernier extrait)

En 2003, Françoise Hardy était interviewée par Tilman Müller pour le journal allemand Stern à l'occasion de la parution de son livre Les rythmes du zodiaque.

Tilman Müller : " Vous produirez-vous à nouveau tôt ou tard sur une scène ? "
Françoise Hardy :
" Non. J'ai arrêté à 24 ans. Ce n'est pas maintenant, là, à l'approche de la soixantaine, avec un genou cassé, que je vais recommencer. "

Tilman Müller : " Préparez-vous un nouvel album ? "
Françoise Hardy :
" J'y travaille en continu. Il va falloir encore après les vacances que je cherche des mélodies sur lesquelles je pourrai écrire des textes."

Tilman Müller : " Vos chansons sont souvent très mélancoliques. Cela correspond-il à votre propre état d'esprit ? "
Françoise Hardy :
" Absolument. Notre existence est quand même très dramatique. On quitte et on perd les gens qu'on aime. Le décès est inévitable. C'est affreux. Et le temps passe beaucoup trop rapidement. La mélancolie sublime la peine humaine - c'est exprimé merveilleusement dans la cinquième symphonie de Beethoven. "


Texte d'origine :
Werden Sie irgendwann mal wieder ein Konzert geben?
Nein. Ich habe mit 24 aufgehört, da werde ich jetzt doch nicht mit bald 60 und einem kaputten Knie wieder antreten.
Bereiten Sie ein neues Album vor?
Das mache ich dauernd. Nach den Ferien geht es wieder los, ich suche noch Melodien, zu denen ich Texte schreiben kann.
Ihre Chansons sind oft sehr melancholisch. Entspricht das Ihrer eigenen Stimmung?
Ja, unbedingt. Unsere Existenz ist doch so dramatisch. Man verlässt und verliert Menschen, die man liebt. Der Tod ist unausweichlich, das ist fürchterlich. Und die Zeit vergeht viel zu schnell. Die Melancholie sublimiert das menschliche Leid - in Beethovens Fünfter Sinfonie kommt das wunderbar zum Ausdruck.

samedi 14 mai 2011

Françoise Hardy dans Epok (dernier extrait)

En mai 2000, Yann Plougastel s'entretenait avec Françoise Hardy dans Epok à l'occasion de la sortie de son album Clair-obscur.

Yann Plougastel : "Quelle impression gardez-vous de votre nouvel album?"
Françoise Hardy :
"C'est un album plus traditionnel que le précédent... L'enregistrement a été difficile, car il s'est passé avec beaucoup de gens : Étienne Daho, Iggy Pop, Babik Reinhardt, Khalil Chahine, Alain Lubrano, Rodolphe Burger, Olivier Ngog, Thomas, Jacques... Beaucoup de choses m'ont mise sens dessus dessous... J'ai beaucoup de mal à chanter. Je décrépis à vue d’œil. Autant "Puisgue vous partez en voyage" a été un vrai plaisir à interpréter, autant le titre "Clair-obscur" a été très douloureux... Il remonte au début des années 90 et figure sur l'album, Mektoub, de Khalil Chahine, chanté par Viktor Laszlo. Ce n'était guère satisfaisant. Dans la nouvelle version, il y a encore quelques imperfections dans la voix, mais on a trouvé que c'était jouable... Je suis quelqu'un de très nostalgique. J'ai facilement la larme à l'œil. "


Yann Plougastel : "En écoutant "Clair-obscur", on s'aperçoit qu'il renvoie à une thématique récurrente dans vos chansons (l'impossibilité de dire l'amour à l'autre, la crainte de l'excès de ses sentiments, la souffrance de sentir qu'il n'y a pas totale réciprocité). Comment expliquez-vous cette belle leçon d'immaturité qui veuille qu'au fond, la seule question, ce soit l'amour ? "
Françoise Hardy :
"Je ne pense pas avoir créé un univers, mais être représentative du stade adolescent et du type sentimental introverti qui n'est pas le plus répandu puisqu'il a tendance à se cacher, dont j'ai tenté d'exprimer une partie des tourments. Ceux qui sont restés fixés au stade adolescent, ceux qui sont introvertis peuvent se retrouver dans mes chansons. Je ne sais pas écrire autre chose que les douleurs des sentiments mais j'espère ne pas être quelqu'un de trop triste dans la vie."

mardi 10 mai 2011

Françoise Hardy et William Klein dans Match (1er extrait)

Le 5 avril 2001, pour le magazine Paris Match, Françoise Hardy retrouvait le photographe William Klein.

Match : "Vous vous êtes rencontrés il y a très longtemps pendant les années pop...."
Françoise Hardy : " Oui. C'était une séance de photos de mode pour "Vogue", il y a trente à trente-cinq ans..."
William Klein : "... et avec les rédactrices, on se regardait perplexes : mais qui est cette Françoise Hardy qui ne dit pas un mot, qui a l'air de s'emmerder ?..."
Françoise Hardy : " Mais c'était à vous, l'aîné, le grand professionnel, de me mettre en confiance ! J'avais 18 ans, je n'étais pas mannequin, j'étais tétanisée ! En plus, je n'aimais ni les photos ni ces déguisements !"

Match : "Pourtant avec votre physique, vous avez énormément posé à l'époque, en Rabanne, en Courrèges... D'ailleurs, vous êtes la seule yéyé exposée dans cette immense rétrospective."


William Klein : "Et dans la B.D. "Pravda", Peellaert vous avait prise pour modèle..."
Françoise Hardy : "... en rajoutant ce qui me manquait ! J'étais bourrée de complexes. Car la mode était plutôt aux rondeurs de Brigitte Bardot, à ses robes vichy rose qui ne m'allaient pas du tout. Vers 1966-1967, quand j'ai commencé à travailler en Angleterre, j'ai pris conscience de mon look, car les Anglais me renvoyaient une image de moi qui tranchait avec celle que je m'étais façonnée dans ma première chanson "Tous les garçons et les filles" : la pauvre fille tellement ingrate que j'amais personne ne la regardera."

William Klein : "Vraiment ? Moi qui ne supportais pas les yéyé, je trouvais que vous étiez la seule à avoir du talent ! Non seulement vous aviez une belle voix, mais en plus vous saviez écrire des chansons !"
Françoise Hardy : "Les premières étaient très mauvaises !"

lundi 9 mai 2011

Françoise Hardy dans Ciao Amici (2ème extrait)

En 1964, Françoise Hardy donnait ses premières interviews en Italie et notamment au magazine Ciao Amici. En préambule elle adressait directement une lettre aux lecteurs.

Une lettre de Françoise (2ème partie).

Maintenant il pense que je suis plus plutôt douée et j'ai presque fini par le croire moi-même. Mais n'allez pas penser, pour autant, que je suis devenue vaniteuse : au contraire je suis toujours pleine de doutes. Par exemple je me trouve très laide, avec le visage trop long et osseux, avec le corps trop maigre et rigide. Et si je peux feindre de ne pas voir les miroirs je regarde les personnes autour.
Mais lorsque je chante j'oublie tout. Alors tout disparaît et je sens la chanson grandir en moi, déborder et jaillir violemment comme un sentiment trop longtemps retenu…



Texte d'origine :
" Adesso pensano che sono piuttosto brava e ho quasi finito per crederlo anch'io. Ma non pensate, per questo, che io sia troppo presuntuosa : al contrario sono sempre piena dì dubbi. Per esempio mi sento molto brutta, con la faccia troppo lunga e ossuta, con il corpo troppo magro e rigido. E se posso fìngo di non vedere gli specchi se ne ho qualcuno intorno.
Ma quando canto dimentico tutto. Allora tutto scompare e sento la canzone crescermi dentro e traboccare e spandersi come un sentimento troppo a lungo compresso, violentato...".

mardi 3 mai 2011

Françoise Hardy et Blur dans Pop Meeting (8ème extrait)

En février 1997, pour le magazine Pop Meeting, Françoise Hardy retrouvait le chanteur de "Blur", Damon Albarn, accompagné d'Alex, le bassiste du groupe.

Pop Meeting : "Vous avez assisté au dernier concert de Blur à l'Olympia, l'année dernière."
Françoise : "Oui, d'ailleurs j'avais décidé à la suite de ça que plus jamais je n'irais à ce genre de concert !"

Pop Meeting : "Quelles ont été vos impressions ?"
Françoise : "J'ai cru qu'on allait mourir à cause d'eux et je trouvais cette mort stupide. Il y avait tellement de monde que le balcon tremblait, bougeait sous mes pieds au point que j'ai vraiment pensé qu'il allait s'écrouler ! Sinon, j'ai été impressionnée par leur prestation. C'était carrément du sport. Il y a une telle vitalité, un tel charisme chez ce groupe qu'on ne peut être que fascinée."

Pop Meeting : "Et vous, contrairement à Blur, vous n'avez pas décidé de jouer vos chansons sur scène ?"
Françoise : "Je suis beaucoup trop introvertie. Je ne sais pas si eux se considèrent comme des introvertis ? Êtes-vous introvertis ou extravertis ?"
Alex : "Ni intro ni extras, juste vertis (rires) ! Des vertis ordinaires. Plus sérieusement, je n'en sais rien..."
Damon :"Je ne saurais pas non plus me définir..." 




Pop Meeting : "Comment s'est construit le dernier album de Blur ?"
Françoise : "S'est-il construit dans la souffrance ? Moi tout ce qui m'intéresse c'est la souffrance. Avez-vous écrit, composé, enregistré dans la souffrance ?"
Damon : " Nous avons eu l'impression de vivre la fin de notre aventure, vers le mois de mars dernier. On ne s'appréciait plus et j'ai cru que tout était fini. Nous avons donc conçu ce disque comme une sorte d'épitaphe. J'étais résigné, j'avais le sentiment que tout s'achevait, et cette fin n'était pas conforme à celle que j'avais imaginée. Cela a changé quand nous avons commencé à enregistrer. Graham, notre guitariste, a complètement arrêté de boire. Et nous avons redécouvert notre amitié. Mais j'ai bel et bien souffert... J'ai souffert parce que je pensais que tout allait se terminer là. C'était difficile à accepter... Finalement, cela ne s'est pas produit."