mardi 28 juin 2011

Françoise Hardy dans Ciao Amici (5ème extrait)

En 1964, Françoise Hardy donnait ses premières interviews en Italie et notamment au magazine Ciao Amici. .

La dernière fois que je l'ai vue, vous savez, c'était à la Saint-Sylvestre. Après son spectacle dans un théâtre de Milan, Françoise était invitée à une fête par le directeur d'un journal célèbre, une personne importante. Françoise y serait allée volontiers, non pas tant parce qu'il y avait beaucoup de journalistes à la fête et parce que c'était bon sur le plan publicitaire, mais seulement parce que certains d'entre eux étaient vraiment ses amis et il aurait été agréable de passer les premières heures de la nouvelle année avec eux. Françoise était venue de France, mais avec un groupe de huit garçons de Paris et ne voulait pas les laisser seuls. Elle a fait un saut à l'endroit où elle avait été invitée, s'est excusée de ne pouvoir rester, a adressé ses meilleurs vœux à tous les garçons et est retournée à son groupe.


Texte d'origine :
"L'ultima volta che l'ho vista, pensate, è stata la notte di Capodanno. Dopo il suo spettacolo in un teatro di Milano, Françoise era stata invitala ad une festa dal direttore di un noto giornale, una persona importante. Françoise ci sarebbe andata molto volentieri, non tanto perche alla festa c'erano molti giornalisti e quindi sul piano pubblicitario la cosa funzionava, ma solo perchè alcuni tra questi erano veramente suoi amici e sarebbe stato bello trascorrere le prime ore dell'anno nuovo con loro. Françoise pero era venuta dalla Francia con un complesso (otto ragazzi di Parigi) e non volle lasciarli soli. Fece un salto dove era stata invitata, si scuso di non potere rimanere, fece gli auguri a tutti e torno dai ragazzi dei suo complesso."

samedi 25 juin 2011

Françoise Hardy et Blur dans Pop Meeting (11ème extrait)

En février 1997, pour le magazine Pop Meeting, Françoise Hardy retrouvait le chanteur de "Blur", Damon Albarn, accompagné d'Alex, le bassiste du groupe.

Pop Meeting : "Ressentez-vous un fossé entre vos deux générations ?"
Françoise : "Il existe des familles d'artistes qui reposent sur les goûts, le type de talent et la façon d'être. La question d'âge ne joue pas. Je me sens quand même très éloignée de la famille Blur. Je ne pense pas y appartenir."

Pop Meeting : "Pourtant, vous avez peut-être écouté les mêmes musiques ? Nick Drake, Scott Walker sont des artistes importants pour vous..."
Françoise : "Je me sentais assez proche de Nick Drake, toutes proportions gardées par rapport à sa musique et mes chansonnettes de l'époque. Oui, je me sentais assez: proche de ce que je percevais de son extrême introversion, de sa maladresse, de son mal-être, de son mutisme."


Pop Meeting : "Quelles sont les influences revendiquées par Blur ?"
Alex : "Elles changent constamment, je crois."
Damon :"Le groupe possède deux facettes. L'une est plutôt frénétique et vulgaire (mais aussi assez drôle), l'autre plus mélancolique. Mais tous les grands esprits du XXe siècle sont de bonnes références."

Françoise : "Ça va peut-être vous paraître bizarre mais, parmi les artistes qui m'ont vraiment influencée, je citerais The Everly Brothers, notamment dans les chansons qu'ils ont composées eux-mêmes. Cela a été une influence très importante pour moi."
Alex : "Vous deviez être amoureuse de l'un d'eux... "
Françoise : "Non, pas du tout ! Mais beaucoup de musiciens de ma génération ont été influencés par le country rock américain."

mardi 21 juin 2011

Françoise Hardy et Michel Houellebecq (2ème partie)

En juin 2000, le magazine Jalouse réunissait Françoise Hardy et Michel Houellebecq par l'intermédiaire de Tristan Pantalacci.

"Il y a des artistes qui sont restés fixés à l'enfance et qui ne fonctionnent que sur le principe du plaisir, et d'autres comme nous qui en sont restés à l'adolescence".

Celle qui a chanté l'obscur objet du désir et l'objet des désirs les plus obscurs poursuit.
"Il me touche parce que malgré son succès, il est toujours aussi mal. Même si l'on sait que le succès ne change rien à cela".

Elle n'a pas grand-chose à dire sur 'Présence humaine', l'album de Houellebecq et Bertrand Burgalat, parce qu'elle a été agréablement surprise.
"Je ne pensais pas que l'on puisse faire tout un album avec des poèmes récités sans que ce soit répétitif et ennuyeux. Et puis Michel a quelque chose dans la voix qui est tout à fait personnel. Quant au travail de Burgalat, il était difficile de faire mieux pour mettre son travail en valeur".



Pour l'intéressé, le problème est ailleurs : "Je suis très limité vocalement et ce qui est difficile, ce n'est pas de mettre des poèmes en musique, mais bien de prendre quelqu'un qui ne sait pas chanter. Le risque est effectivement que ce soit chiant".

Si l'on connaît Houellebecq le poète, l'écrivain, le (presque) chanteur, on connaît beaucoup moins le cinéaste. Il s'est vu confier la réalisation d'un court-métrage érotique qui lui donne matière à douter. "C'est vrai que c'est plutôt à la mode. Par exemple, avec Virginie Despentes (co-réalisatrice avec la hardeuse Coralie de l'adaptation de son roman baise-moi), on a des points communs. Elle aime bien le porno ainsi que l'aspect sociologique des actrices porno. Pour ma part, j'ai été déçu par ces actrices."

samedi 18 juin 2011

Françoise Hardy répond aux astro PLUMES (2ème partie)

Pour la sortie de son livre Les rythmes du zodiaque, Françoise Hardy acceptait en 2003 de répondre aux questions de l'astrologue Anne-Marie Louis-Turbil pour le compte des astro PLUMES (fédération des astrologues francophones).

Anne-Marie Louis-Turbil : "Votre livre est truffé d'exemples de gens connus, d'hier ou d'aujourd'hui, illustrant les différentes facettes d'un signe et la manière dont celle-ci sont vécues... J'ai lu dans une interview récente, que vous accumuliez de la documentation depuis trente ans. C'est un long travail de patience, il vous a fallu environ un cycle de Saturne pour accoucher de votre livre ?"

Françoise Hardy : " Exactement ! Merci de me le faire remarquer. Je suis d'autant plus lente que je suis à la fois Capricorne et saturnienne. N'oubliez pas que l'un ne va pas forcément avec l'autre et qu'il y a de nombreux Capricorne qui ne sont pas du tout saturniens : dans le ciel natal d'Elizabeth Teissier, par exemple, Saturne est l'une des planètes faibles. Bien qu'étant Capricorne l'une et l'autre nous ne disposons pas des mêmes atouts pour vivre les tendances de notre signe solaire. Ma documentation n'a pas été un travail de patience, dans la mesure où depuis très longtemps je notais - non sans excitation et pour le simple plaisir de ma progression personnelle -, ce qui me paraissait significatif et m'aidait à comprendre la théorie."


Anne-Marie Louis-Turbil : " Vous pensez que cette idée de présenter chaque signe de la manière vivante, à partir de références, de citations d'auteurs, d'artistes, d'articles de presse, d'émissions TV, etc... va aider le lecteur à mieux comprendre comment fonctionne chaque signe ? Vous citez, par exemple p.87, le premier ministre Raffarin, né sous le signe du Cancer et certains de ses propos illustrant bien le désir d'union et de rassemblement propre à ce signe. D'ailleurs, à l'heure où je vous écris, on parle d'un nouveau projet, qui lui tient à cœur, celui de faire une patrie avec plus de bébés et pour cela, de donner une subvention dès la première naissance. "

Françoise Hardy : " Je l'espère. Etant moi-même plus concrète qu'abstraite, c'est ainsi que j'ai peu à peu compris les signes zodiacaux. L'école conditionaliste différencie les signes plus finement que les autres écoles. L'union et le rassemblement évoquent à peu près autant le Sagittaire que le Cancer et procèdent en réalité de l'esprit de synthèse auquel prédisposent les quatre signes de solstice, qui se caractérisent par un écart maximal entre leur pôle dominant et leur pôle dominé. Avec le Cancer, signe d'autoprotection où les valeurs diurnes ont amorcé leur déclin, nous sommes dans un espace fermé dans lequel les appartenances ont beaucoup d'importance. C'est l'espace fermé du couple ou de la famille, du village, du quartier ou du pays... Avec le Sagittaire, qui est le signe inverse du Cancer et où, du fait de la nuit - symbole de non-moi - au maximum de son expansion, l'associativité et la socialisation automnales sont à leur maximum, toutes ces frontières sont largement dépassées sur fond d'imprégnation socioculturelle beaucoup plus forte. "

mardi 14 juin 2011

Françoise Hardy et William Klein dans Match (3ème extrait)

Le 5 avril 2001, pour le magazine Paris Match, Françoise Hardy retrouvait le photographe William Klein.

Match : "Pourtant le parti pris est clair : ce sont les années 1965-1968, où la jeunesse a pris le pouvoir dans tous les domaines de la création…"
Françoise Hardy : "… où, comme l'a dit Gainsbourg, "les arts mineurs enculent les arts majeurs" ! Ce fut aussi l'apparition du mauvais goût dans l'art. N'empêche, les vêtements de Paco Rabanne, par exemple, sont d'une immuable justesse graphique."

Match : "Comment avez-vous vécu 1968 ?"
Françoise Hardy : "Je n'ai jamais eu de conscience politique, donc Mai 68, m'est complètement passé par-dessus ! Je venais de rencontrer Jacques Dutronc. Nous sommes partis en Corse, et ça reste un de nos plus beaux souvenirs ! A notre retour de Corse, j'ai été bien plus affectée par l'assassinat de Bob Kennedy que par Mai 68."


Match : "N'avez-vous par ressenti à l'époque l'extraordinaire sentiment de liberté : sexuelle, via la pilule; sensorielle, via les drogues; artistique, via les happenings ?"
Françoise Hardy : "Mais moi, je prenais la pilule à 17 ans, en 1961 ! Mon médecin me l'avait prescrite avant même sa légalisation. Et comme je n'ai jamais dissocié le sexe de l'amour, je ne l'ai pas perçue comme un facteur de libération, mais comme une possibilité de choisir d'avoir un enfant. La liberté sexuelle n'était pas mon souci. Quant aux drogues, je n'étais pas attirée. Pourtant, en Angleterre, dans certaines discothèques, je croisais régulièrement les Stones, les Animals, tous les artistes anglais un peu connus… Et j'ai mis un certain temps à me rendre compte que la communication était difficile avec eux parce qu'ils étaient "stone" ! Mick Jagger, avec un an de plus que moi était bien plus dégourdi ! Nous, les yé-yé, on était naïfs !"

samedi 11 juin 2011

Françoise Hardy dans Ciao Amici (4ème extrait)

En 1964, Françoise Hardy donnait ses premières interviews en Italie et notamment au magazine Ciao Amici. .

Quand je lui ai été présenté pour la première fois, je peux vous dire que je n'avais pas la possibilité de discuter très longtemps avec elle. Pour la petite histoire, un ami, l'attaché de presse de sa maison de disques, l'a sortie d'un groupe de fans et m'a présenté en disant: "C'est lui qui fait Ciao Amici, le Salut les Copains "italien", afin d'expliquer en deux mots de quel genre de magazine il s'agissait.

Françoise a dit : « Oh, je voudrais bien le voir, laissez-moi le lire, à demain » ensuite, entourée d'un groupe d'admirateurs, elle m'a salué d'un signe de la main.

A première vue, elle ne donnait pas l'impression d'un personne très sociable, même si elle était polie et aimable. Quand je l'ai revue, plus tard, à plusieurs occasions, j'ai très facilement changé d'avis à son sujet. C'est une fille gentille, amicale, sincère, sans être sophistiquée même pas un peu. Timide peut-être .


Texte d'origine :
"Quando me la presentarono per la prima volta, non ebbi occasione di parlarie molto a lungo con lei. Per la cronaca, un amico, il capo ufficio stampa della sua casa discográfica, la estrasse da un grupo di fans e me la presento dicendole : "E' quelle che fa "Ciao amici", il "Salut les Comains" italiano", cosi per spiegarle in due parole di che tipo di rivista si trattava.
Françoise disse : "Oh, je voudrais bien le voir, fammelo leggere, domani" poi si retrovo circondata da un grupo di ammiratori e mi saluto con un cenno della mano.
A prima vista non dava certo l'impressione di un tipo molta socievole, anche se era educata, gentile. Quando la rividi, in seguito, diverse volte, tu molto facile ricredermi sul suo conto. Era une ragazza simpatica, cordiale, sincera, senza essere sofisticata neanche un poco. Timida forse, questo si."

mardi 7 juin 2011

Françoise Hardy et Blur dans Pop Meeting (10 ème extrait)

En février 1997, pour le magazine Pop Meeting, Françoise Hardy retrouvait le chanteur de "Blur", Damon Albarn, accompagné d'Alex, le bassiste du groupe.

Pop Meeting : "Que pensez-vous des collaborations de plus en plus nombreuses entre artistes français et anglais ?

Alex : "C'est une sorte d'eurotunnel musical, n'est-ce pas ? ."

Damon :"
C'est une manœuvre politique, les gouvernements tentent ainsi de favoriser l'unification de l'Europe (rires) ! "

Françoise : "Étant introvertie, je suis anti-collaboration (rires) ! Pour faire des chansons dignes d'intérêt, il faut aller au bout de soi-même. Et si l'on tente de collaborer avec des artistes qui ont une personnalité très marquée, un univers connu, on fait quelque chose d'hybride. On emprunte l'univers de l'autre ou c'est lui qui emprunte votre univers. Il vaut mieux collaborer dans un esprit de pur divertissement, pas pour de vraies créations. "

Damon : "En général, les Anglais maîtrisent si mal les langues étrangères que cette collaboration se fait souvent en anglais."


Françoise : "En tout cas, la collaboration entre artistes est difficile, car il doit s'agir d'un véritable échange. On doit à la fois être sur la même longueur d'onde et à même de se compléter, avoir un échange d'égal à égal. De telles rencontres sont rares."

Damon : "C'est plus souvent un moyen pour l'artiste de satisfaire sa vanité. La célébrité nous donne la chance de travailler avec des gens qu'on a toujours admirés. Il en résulte souvent une auto-satisfaction, rien de plus. Notre collaboration avec Françoise s'est révélée fructueuse, car elle a écrit les paroles. L'association était authentique, sincère, et le résultat fut excellent."

Françoise : "Une collaboration comme la nôtre, plus ponctuelle, est beaucoup plus facile à mettre en place. C'est un peu comme celle de Valérie Lemercier et Divine Comedy, c'est le fruit d'une sympathie et d'une admiration mutuelles. On le fait pour s'amuser, mais ce n'est pas une étape fondamentale dans le parcours de chacun."

samedi 4 juin 2011

Françoise Hardy et Michel Houellebecq (1ère partie)

En juin 2000, le magazine Jalouse réunissait Françoise Hardy et Michel Houellebecq par l'intermédiaire de Tristan Pantalacci.

Naïfs, en réunissant ces deux phénomènes, nous pensions provoquer une première rencontre. A notre grande surprise, ces deux-là se sont déjà rencontrés. Les particules élémentaires viennent d'être publiées. Houellebecq est partout et Françoise le découvre à la télévision. Séduite, elle lui écrit.

"Dès que j'ai entendu sa voix si chuchotée au téléphone, j'ai été morte de rire".
Parce que Houellebecq l'amuse beaucoup.
"Michel me fait rire parce qu'il est surréaliste. Il a ce talent de faire rire avec des choses tragiques".


Elle recherche alors son ciel astral, lui donne rendez-vous à 14 heures pour ne le quitter qu'à minuit. La révélation du ciel astral de celui que l'on considère comme l'anti-Sollers est plutôt drôle : "Il appartient à un ensemble de planètes qu'on appelle le petit t, ce qui signifie qu'il est un empêcheur de tourner en rond".

Il acquiesce, "Effectivement, quand tout le monde est d'accord sur un sujet et que j'arrive, les gens ne sont plus d'accord après. Ça n'a pas que des avantages".
Parce que Michel Houellebecq est adepte d'une rare vertu : le naturel, dans son travail comme dans sa vie, et tant pis pour ses détracteurs.

Comment imaginer le jeune Houellebecq en train de se dandiner sur Tous les garçons et les filles, autrement qu'en imaginant l'adolescent timide et renfermé rêvassant à d'improbables jeunes filles bustées ?
Et Hardy de confirmer : "Avec Michel, nous avons fait une sorte de fixation au stade adolescent. Nous sommes deux adolescents attardés."