mardi 19 juillet 2011

Françoise Hardy et William Klein dans Match (5ème extrait)

Le 5 avril 2001, pour le magazine Paris Match, Françoise Hardy retrouvait le photographe William Klein.

Match : "Ces années-là étaient-elles plus stimulantes ? plus porteuses ?"
Françoise Hardy : "On a toujours le sentiment que les années de jeunesse étaient plus créatives ! Les jeunes de 20 ans aujourd'hui, je les vois plus informés et plus doués que nous. Mais sur le plan créatif, je ressens un malaise : plus on avance dans le temps, et plus tout a été fait artistiquement. Je le vois en musique. Difficile pour un artiste d'être original.."

William Klein : "Dans les sixties, tout était à faire. Je suis arrivé à Paris juste après la guerre, je m'attendais à rencontrer Pi­casso et Giacometti à La Coupole... Mais Paris était un désert artistique. On dé­couvrait Paul Klee, et le "grand" de l'époque, c'était Bernard Buffet ! La nou­velle vague n'est arrivée qu'en 1959. Quand j'ai commencé à faire des photos, il n'y avait pas de recherche dans ce do­maine. Alors, nous nous inspirions de la peinture, du Bauhaus et du constructi­visme. Aujourd'hui, un jeune photo­graphe à du mal à se singulariser."



Françoise Hardy : "En musique, le bouillonnement créatif est en Angleterre, pas en France. Régulièrement, des groupes inventifs y apparaissent. Tandis que chez nous, MC Solaar, c'est bien, mais ça n'est pas Gainsbourg. Et en cinéma, je fais le même constat. "Le goût des autres", d'Agnès Jaoui, qui a tout remporté aux Césars, n'est qu'un tout petit film médiocre. Vive les Anglo-Saxons !...."
William Klein : "Il n'y a pas que les Américains... Le cinéma asiatique est passionnant, les cinéastes danois sont originaux. Et comme dit le Mexicain Gonzalez Inarritu qui a tourné "Amours chiennes", d'une violence extraordinaire : "Ce que je filme, je l'ai vécu, tandis que Tarantino il a digéré des films vidéo !" "

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