samedi 30 juillet 2011

Françoise Hardy vue par Nicolas Ghesquière (1er extrait)

En septembre 2001, le styliste Nicolas Ghesquière évoquait son admiration pour Françoise Hardy dans le magazine Vogue .

Le styliste Nicolas Ghesquière a grandi entouré d'images de la chanteuse française Françoise Hardy. Plus tard, son style cool et androgyne est devenu une source d'inspiration pour son travail chez Balenciaga.

"Françoise Hardy a été une immense star en France, quand j'étais un enfant. Elle est d'abord devenue célèbre dans les années soixante, alors qu'elle était une écolière de dix-sept ans jouant de la guitare et écrivant de charmantes, tristes et naïves chansons. La génération de mes parents l'écoutait, et j'ai grandi entouré d'images de Françoise Hardy dans Vogue et dans les magazines français."

"Après sa phase naïve, elle a prêté plus d'attention à son image, et elle est devenue l'icône de Paco Rabanne, d'André Courrèges, et d'autres créateurs français de l'époque comme Emmanuelle Khanh.
Je me souviens avoir vu ses photos en concert, les cheveux au naturel, sans maquillage, une silhouette étonnante, des chaussures plates, et portant une combinaison de Courrèges. Je suis né dans les années soixante-dix, c'était donc déjà une image nostalgique. Mais je me souviens avoir pensé: Mon Dieu, elle a l'air tellement incroyable pour quelqu'un de si rétro."

"Je ne sais pas exactement quel âge à Françoise maintenant, probablement 50 - quelque chose, mais elle est encore vraiment, vraiment magnifique. Ce qui est si fascinant pour moi chez elle, c'est qu'elle fait quelque chose de nouveau à chaque décennie. Elle est restée charismatique et magnifique et elle-même, mais elle changé avec le temps, à la fois musicalement et dans son style. C'est une attitude très moderne."


Texte d'origine :
"Designer Nicolas Ghesquiere grew up surrounded by images of French chanteuse Françoise Hardy. Later, her cool, androgynous style became an inspiration for his work at Balenciaga.
Francoise Hardy was a huge star in France when I was a child. She first became famous in the sixties, when she was a seventeen-year-old schoolgirl playing the guitar and writing charming, sad, naive songs. My parents’ generation listened to her, and I grew up surrounded by images of Francoise Hardy in Vogue and in French magazines.
After her naive phase, she developed more of an interest in her image, and she became the icon of Paco Rabanne, André Courréges, and other French designers of the time like Emmanuelle Khanh. I remember seeing pictures of her performing, with her natural hair, no makeup. an amazing silhouette, flat shoes, and a Courreges jumpsuit on. I was born in the seventies, so this was already a nostalgic image. But I remember thinking, My God, she looks so incredible for someone so retro. I don’t know exactly how old Francoise is now, probably 50- something, but she’s still really, really beautiful. What’s so fascinating to me about her is that she did something new every decade. She remained charismatic and beautiful and herself, but she changed with the times, both musically and in her style. It’s a very modern attitude."

mardi 26 juillet 2011

Françoise Hardy et Michel Houellebecq (4ème partie)

En juin 2000, le magazine Jalouse réunissait Françoise Hardy et Michel Houellebecq par l'intermédiaire de Tristan Pantalacci.

Osmose ? Pendant qu'ils s'amusent de ceux qui arrivent à écrire d'instinct quand eux s'accordent à reconnaître que le premier jet n'est jamais le bon, qu'il faut travailler, améliorer, elle lui demande intriguée :"Mais est-ce que vous avez la même difficulté pour la correspondance ? Parce que, quand j'écris une lettre, je suis obligée de faire plusieurs brouillons, d'où l'intérêt de l'ordinateur"
Parce que Jean-Marie Périer, ami de toujours et voyageur ou une amie brésilienne l'ont initiée, à l'époque où même son fils Thomas lui disait que ce n'était pas pour elle.

Le net ? Elle l'utilise peu, toujours pour des recherches précises, par exemple pour trouver des renseignements sur des artistes.

Michel Houellebecq lui est très high-tech : mobile et ordinateur portable. Oui mais voilà : "Je ne suis jamais arrivé à faire marcher mon téléphone mobile et pendant que j'étais en asie, j'envoyais des mails sans parvenir à lire ceux qu'on m'envoyait ; c'était comme une correspondance désespérée, je n'ai jamais trouvé le bon fournisseur d'accès".


"Il est faux de dire que nous sommes reliés aux quatre coins de la planète et d'un côté, c'est rassurant.
C'est un peu comme la TV.
En asie, on voit très peu les grands networks américains comme MTV ou CNN et beaucoup plus les chaînes indiennes par exemple, complètement exotiques, colorées et si loin de notre réalité".

Ils se retrouvent à nouveaux, la tête dans les étoiles, évoquant la magie de la correspondance classique.

Ainsi l'histoire d'Ingrid Bergman dont Françoise vient de relire la biographie : "Elle a cherché à entrer en contact avec Rossellini en lui envoyant une lettre, qui est arrivée au moment où le studio était emporté dans un incendie et fut sauvée in extremis par une secrétaire. C'est bien la lettre en tant qu'objet qui a permis cela, là où un mail n'aurait laissé aucune trace".

samedi 23 juillet 2011

Françoise Hardy répond aux astro PLUMES (4ème partie)

Pour la sortie de son livre Les rythmes du zodiaque, Françoise Hardy acceptait en 2003 de répondre aux questions de l'astrologue Anne-Marie Louis-Turbil pour le compte des astro PLUMES (fédération des astrologues francophones).

Anne-Marie Louis-Turbil : « J'insiste sur les idées conditionalistes que vous défendez car tout le monde ne les connaît pas, dans le milieu astrologique. Votre annotation page 14, explique : "Le qualificatif conditionaliste a été choisi pour souligner que l'homme est tributaire de sa condition solaire, et que le ciel natal est un conditionnement qui conditionne les conditionnements terrestres autant qu'il est conditionné par eux". Ne peut on y échapper ? »

Françoise Hardy : « On peut dépasser certains conditionnements - si vous recevez une éducation musulmane intégriste, vous pouvez modifier votre vision en cours de route et ne pas prôner ou pratiquer le terrorisme -, mais on ne peut y échapper. C'est la même chose pour le conditionnement céleste : plus on s'élève dans l'échelle de l'évolution et moins on en est tributaire, même si les réflexes demeurent. Un Poissons sera toujours plus disposé à dire non ou à ne rien dire du tout qu'un Gémeaux ! »


Anne-Marie Louis-Turbil : « Vous écrivez « L'astrologie contemporaine a établi que naître sous un signe dont le pôle dominant - diurne ou nocturne - augmente en durée, favorise l'ouverture au monde ainsi que la rapidité des réactions. À l'inverse, naître sous un signe dont le pôle dominant diminue, favorise la fermeture au monde ainsi que la lenteur des réactions » . Est-ce que ce n'est pas un peu difficile à comprendre pour les lecteurs non avertis ? »

Françoise Hardy : « Il vaut mieux écrire des choses un peu difficiles à comprendre mais justes que l'inverse. J'ai prévenu mon éditeur qu'il ne s'agissait pas d'un livre grand public. Il s'adresse à des gens qui éprouvent un intérêt pour l'astrologie, mais l'astrologie est complexe et nous sommes d'ailleurs très loin d'en avoir percé tous les secrets ! Pour répondre plus précisément à votre question, il y a d'un côté le système solaire, considéré comme un émetteur, et de l'autre l'être humain, considéré comme récepteur. Jean-Pierre Nicola a établi que l'émetteur « photopériodique » qu'est le système solaire avec les variations cycliques de la lumière pour le soleil, de la présence au-dessus de l'horizon pour les planètes, se traduisaient par tel ou tel type de réflexe chez l'individu. Il est tout de même facile de constater que les personnes nées sous une dominante printanière ou automnale sont en général plus ouvertes au monde et plus rapides que celles nées sous une dominante estivale ou hivernale. L'ouverture en rapport avec le jour dominant et croissant n'étant évidemment pas de même nature que celle en rapport avec la nuit dominante et croissante. Même remarque pour la fermeture et la lenteur qui diffèrent selon qu'elles sont estivales ou hivernales. Les signes du centre de la saison sont plus ambigus, mais en parler nous entraînerait trop loin. Je vous renvoie donc à mon livre ! »

mardi 19 juillet 2011

Françoise Hardy et William Klein dans Match (5ème extrait)

Le 5 avril 2001, pour le magazine Paris Match, Françoise Hardy retrouvait le photographe William Klein.

Match : "Ces années-là étaient-elles plus stimulantes ? plus porteuses ?"
Françoise Hardy : "On a toujours le sentiment que les années de jeunesse étaient plus créatives ! Les jeunes de 20 ans aujourd'hui, je les vois plus informés et plus doués que nous. Mais sur le plan créatif, je ressens un malaise : plus on avance dans le temps, et plus tout a été fait artistiquement. Je le vois en musique. Difficile pour un artiste d'être original.."

William Klein : "Dans les sixties, tout était à faire. Je suis arrivé à Paris juste après la guerre, je m'attendais à rencontrer Pi­casso et Giacometti à La Coupole... Mais Paris était un désert artistique. On dé­couvrait Paul Klee, et le "grand" de l'époque, c'était Bernard Buffet ! La nou­velle vague n'est arrivée qu'en 1959. Quand j'ai commencé à faire des photos, il n'y avait pas de recherche dans ce do­maine. Alors, nous nous inspirions de la peinture, du Bauhaus et du constructi­visme. Aujourd'hui, un jeune photo­graphe à du mal à se singulariser."



Françoise Hardy : "En musique, le bouillonnement créatif est en Angleterre, pas en France. Régulièrement, des groupes inventifs y apparaissent. Tandis que chez nous, MC Solaar, c'est bien, mais ça n'est pas Gainsbourg. Et en cinéma, je fais le même constat. "Le goût des autres", d'Agnès Jaoui, qui a tout remporté aux Césars, n'est qu'un tout petit film médiocre. Vive les Anglo-Saxons !...."
William Klein : "Il n'y a pas que les Américains... Le cinéma asiatique est passionnant, les cinéastes danois sont originaux. Et comme dit le Mexicain Gonzalez Inarritu qui a tourné "Amours chiennes", d'une violence extraordinaire : "Ce que je filme, je l'ai vécu, tandis que Tarantino il a digéré des films vidéo !" "

samedi 16 juillet 2011

Françoise Hardy dans Ciao Amici (6ème extrait)

En 1964, Françoise Hardy donnait ses premières interviews en Italie et notamment au magazine Ciao Amici. .

Nous nous sommes tous retrouvés pour la soirée, mais l'ambiance n'était pas des plus gaies. Les garçons étaient convaincus que Françoise était restée avec eux juste par politesse et par amitié alors que naturellement ils auraient préféré qu'elle ne se "sacrifie" pas pour eux. Ils étaient anéantis. Mais en même pas cinq minutes, Françoise a complètement dégelé l'environnement. Elle était très en forme, très sympathique. Elle parlait de tout en plaisantant avec tout le monde.

Puis elle s'est approchée du kiosque à musique et a demandé à chanter. Inutile de dire que la proposition a été acceptée unanimement ! Les enfants étaient très surpris: « C'est son métier, elle chante toute la journée, parfois elle est si fatiguée que nous devons insister pendant des heures pour qu'elle chante encore une chanson. Et maintenant ...».

Puis, un par un, chacun s'est levé et a pris place près de l'orchestre. Françoise a invité le public à danser pendant ce rappel inhabituel, où elle a interprété vingt à trente chansons sans s'arrêter et d'une manière extraordinaire. Je ne saurais exprimer comment je me sentais.

Quand elle revint à la table avec nous, elle était rouge, excitée : "Je n'ai jamais eu autant de plaisir. Je trouve que c'est beaucoup plus facile de chanter quand personne ne s'occupe de moi, quand je n'ai pas à supporter des milliers de gens qui me regardent et écoutent chaque mot que je chante. Donc, c'était comme chanter juste pour moi. Au Nouvel An, on doit faire quelque chose d'inhabituel."


Texte d'origine :
Finimmo tutti in un night, ma l'atmosfera non era delle più gaie. I ragazzi erano convinti che Francoise fosse rimasta con loro cosi, solo per educazione, per amicizia ed avrebbero, naturalmente preferito che non si "sacrificasse" per loro. Ma non gassarono cinque minuti che Françoise sgelò completamente l'ambiente. Era veramente in forma, simpaticissima, parlava Ci questo e di quello, scherzava con tutti. Poi si avvicinò al palco dell'orchestra e chiese di poter cantare. Inutile dire che accettarono subito ! I ragazzi rimasero veramente stupiti : "lo fa dì professione, canta tutto il giorno, a volte è talmente stanca che per farle fare una canzone bisogna insistere per delle ore. e adesso...». Poi, ad uno ad uno si alzarono e presero il posto degli orchestrali. Il pubblico naturalmente s'era fermato ad ascoltare questo inconsueto fuoriprogramma, e Françoise pregò tutti di riprendere a ballare, ce non so piu se venti o trenta canzoni senza mai fermarsi, ed in una maniera straordinaria, come mai l'avevo sentita fare.Quando tornò al tavolo con noi, era rossa, eccitata : " Non mi sono mai divertita tanto. Mi riesce molto più facile cantare, quando nessuno bada a me, quando non ho un miglialo di persone che mi guardano ed ascoltano, parola per parola quello che canto. Così era come se cantassi solo per me. A Capodanno bisogna fare qualcosa di diverso dai solito ".

mardi 12 juillet 2011

Françoise Hardy et Blur dans Pop Meeting (dernier extrait)

En février 1997, pour le magazine Pop Meeting, Françoise Hardy retrouvait le chanteur de "Blur", Damon Albarn, accompagné d'Alex, le bassiste du groupe.

Pop Meeting : "Est-ce que vous pourriez cesser de faire de la musique, si vous estimiez n'avoir plus rien à dire ?"
Damon :"Quand vous estimez n'avoir plus rien à dire, cela vous rend triste. Mais ce sentiment encourage à créer. "
Françoise : "Oui, en fait, on a besoin d'être mal pour créer. "
Damon :"Je crois que tous les artistes connaissent bien la cruauté de ce phénomène."

Pop Meeting : "Que ressentez-vous à l'approche de l'an 2000 ?"
Damon : "Tout le monde semble vouloir en faire une montagne, sans aucune raison. C'est juste une date comme une autre, une affaire de chiffre."
Françoise : "Le XXIe siècle m'inspire deux pensées. D'abord, j'ai l'impression (mais j'espère me tromper) que nous sommes parvenus à une espèce de limite dans tous les arts, sur le plan de la créativité. Ensuite, m'inspirant de la phrase d'André Malraux (« Le XXIe siècle sera spirituel ou ne sera pas »), j'espère voir se développer durant le XXIe siècle une spiritualité de haut niveau."


Damon :"Je crois qu'il est très néfaste de faire de ce nouveau millénaire une date cruciale. On doit traiter cet événement avec respect, car il marque une date dans l'histoire de l'humanité, mais c'est tout. Pour en revenir à l'idée de Françoise sur la créativité, le XXIe siècle lui accordera peut-être moins d'importance. Les gens seront toujours aussi créatifs, mais la valeur reconnue à la création sera moindre."
Françoise : "J'ai l'impression que de moins en moins de gens pourront vivre d'une activité artistique. Parallèlement, de plus en plus de personnes pourront s'adonner à une activité artistique, ce qui est une bonne chose. "
Damon :" C'est aussi mon avis."

samedi 9 juillet 2011

Françoise Hardy et Michel Houellebecq (3ème partie)

En juin 2000, le magazine Jalouse réunissait Françoise Hardy et Michel Houellebecq par l'intermédiaire de Tristan Pantalacci.

"Je comprends que l'on s'intéresse aux filles qui font des sitcoms parce que c'est bizarre comme vie" (et là, il doit expliquer à Françoise ce qu'est une sitcom).

Il avoue un faible pour Mallaury Nataf, même si ce n'est pas son actrice préférée, il semble y déceler quelque chose avant de se ressaisir. "C'est peut-être mon côté gentil qui ressort. Je me dis que j'aurais envie d'aider ces pauvres filles qui font des trucs à la chaîne, mais je ne sais pas comment. Et les actrices de porno sont un peu dans le même cas : sous-payées, exploitées".

Quand Houellebecq découvre que c'est Vanessa Demouy qui était pressentie pour le rôle titre de l'adaptation de « Baise-moi », il s'emporte à nouveau, malicieux. "Ah ! Elle aussi je l'aime bien, mais ce n'est pas l'homme qui parle, c'est le Saint-Bernard."


Françoise : "Je ne l'ai rencontrée qu'une seule fois, au cours d'un dîner avec Franck Langolff. Elle cherchait des auteurs pour faire un album mais il n'y a pas eu de suites ; je lui ai écrit pour lui expliquer qu'il m'était difficile d'écrire pour elle. Elle n'avait pas l'air de souffrir assez. Ce qui me rappelle l'anecdote de la starlette très belle qui veut se faire engager par Jean Renoir, qui lui répond : « Revenez quand vous aurez la vérole ». Quand on sent chez une chanteuse une souffrance, une profondeur, ça donne une dimension".

Quant à la profondeur évoquée, nul besoin de chercher des références d'un autre temps pour peu que l'on s'attache aux collaborations entre Françoise Hardy et Etienne Daho, Blur ou encore Rodolphe Burger, surtout quand elle évoque la profondeur d'une autre artiste, P. Harvey : "J'ai acheté son premier album uniquement en voyant la couverture, ce que dégageait la photo et ce que racontaient les interviews, comme son insatisfaction très forte par rapport à tout ce qu'elle pouvait faire".

mardi 5 juillet 2011

Françoise Hardy répond aux astro PLUMES (3ème partie)

Pour la sortie de son livre Les rythmes du zodiaque, Françoise Hardy acceptait en 2003 de répondre aux questions de l'astrologue Anne-Marie Louis-Turbil pour le compte des astro PLUMES (fédération des astrologues francophones).

Anne-Marie Louis-Turbil : « Dans votre introduction page10, vous faites d'emblée référence à l'astrologie conditionaliste, basée uniquement sur les mouvements du système solaire : « Tout se passe comme si le système nerveux du nouveau-né fixait les rythmes de son environnement solaire, au moment précis où sa naissance l'y expose tout nu, tout cru, pour la première fois. » Pouvez-vous développer votre pensée ? »

Françoise Hardy : « L'astrologie occidentale et ses symboles se réfèrent exclusivement au système solaire, un tout indissociable dont la terre fait partie. L'astrologie conditionaliste en explique en partie le pourquoi et le comment. Les rythmes du système solaire sont, d'une part ceux des signes zodiacaux, d'autre part ceux des cycles solaire et planétaires avec tous leurs recoupements. Parce que les astrologues compétents sont à même de constater en permanence qu'un ciel de naissance constitue un conditionnement particulier de l'homme, ils en sont venus à supposer que tout se passe comme si le système nerveux humain gardait l'empreinte des rythmes du système solaire tels qu'ils sont à la naissance, au moment où il est à même de les capter directement pour la première fois. C'est une hypothèse, mais on n'a rien trouvé de mieux pour l'instant. »


Anne-Marie Louis-Turbil : « Dans le même paragraphe page 10, vous dites que ce conditionnement solaire s'additionne aux autres conditionnements de l'homme : « fait génétique, affectif, éducatif, socioculturel, géographique, etc... de nature terrestre propre à l'homme ». Ce qui est logique dans les fondements de l'astrologie. Pensez-vous que nous soyons vraiment conditionnés ? »

Françoise Hardy : « Le conditionnement solaire ne s'additionne pas aux autres conditionnements, il est en interaction avec eux. La réalité de la multiplicité des conditionnements est un constat irréfutable et valable universellement. Je regardais hier un document sur la façon dont beaucoup d'enfants palestiniens sont éduqués religieusement. Dès l'âge de 4 ans, ces enfants veulent déjà être des kamikazes ; c'est un conditionnement flagrant et particulièrement déterminant. Mais nous sommes tous conditionnés par l'éducation que nous avons reçue et par tant d'autres choses encore ! Je vous rappelle la phrase du chercheur Henri Laborit : « L'homme est inconscient de son inconscient, inconscient de ses déterminismes génétique, biologique, sémantique, de classe, etc... Son ignorance de ses déterminismes fait qu'il leur obéit en croyant être libre ». Je préfère le terme « conditionnement » qui suggère la part de libre arbitre qui nous reste dans le cadre desdits conditionnements. »

samedi 2 juillet 2011

Françoise Hardy et William Klein dans Match (4ème extrait)

Le 5 avril 2001, pour le magazine Paris Match, Françoise Hardy retrouvait le photographe William Klein.

Match : "En parcourant l’exposition, on a l'impression d'une légèreté, d'un insouciance, d'une ouverture à tous les possibles..."
Françoise Hardy : "Oui. Le climat était moins lourd., l'horizon, moins bouché, on était moins nombreux. A présent, il y a trop de monde."

Match : "L’architecture semblait le territoire des utopies..."
William Klein : "Oui, en 1967, la revue "Utopie" réunissait Stinco, Roland Castro, Tonka, Jungmann, Grumbach. Leur credo, c'était : on ne peut pas construire, ni être architecte parce qu'il faut se compromettre avec les municipalités pourries. Donc, on va critiquer. A 35 ans, quatorze ans plus tard, ils ont changé d'avis ! Castro a fait des "villes nouvelles", Grumbach a même construit un hôtel à Disneyland !"



Match : "Aujourd'hui, la création a-t-elle changé de nature ?"
Françoise Hardy : "On est dans la surproduction artistique. A peine vous annonce-t-on le "film du siècle" qu'on est déjà en train de vous vanter le suivant ! Les journaux vous parlent de dix livres par rubrique, impossible de faire son choix. On a l'impression que tout le monde écrit son livre, fait son film, produit son disque... Difficile de s'y retrouver..."
William Klein : "C'est très pop : pas cher, consommable, jetable. Ce qui est plus grave, c'est par exemple que Bush vient de voler une élection nationale de la façon la plus honteuse. Si cela se passait en France, il y aurait 3 millions de citoyens dans la rue. Qui a manifesté en Amérique ? Personne ! En 1960, qu'est-ce qu’on aurait vu !"