mardi 23 octobre 2012

Françoise Hardy dans Elle en 1965 (7ème extrait)

Dans le numéro de Elle du 25 janvier 1965, Claude Berthod proposait à Françoise Hardy de mieux la faire connaître le temps d'un tête à tête.

JE SUIS PARESSEUSE, inquiète, hésitante, sans énergie : tout ce que j'arrive à décider, c'est de me laisser faire. C'est une sorte de lâcheté, mais chez les femmes ça peut passer pour une preuve suprême d'amour. Une chance ! Mais mon pire défaut c'est ma défiance, envers les autres et envers moi-même. Ça empoisonne ma vie et ça la conditionne entièrement : j'ai voulu faire une carrière pour compenser à l'avance ma vie privée qui sera sûrement ratée. Comme je ne suis pas sûre de cette carrière non plus, j'ai un métier en réserve : dans quelques années, je serai à même de devenir directrice artistique d'une maison de disques. Je pourrais aussi terminer ma licence d'allemand et devenir traductrice. Et puis, un de ces jours, j'aurai aussi des enfants pour me consoler de tout ce que j'ai loupé... Enfin, tout un système de défense !

Françoise Hardy

LE GARÇON QUE J'AIME ? J'ai assez raconté mon moi pour qu'on devine un peu le sien. Il est gai, enthousiaste, dynamique, sûr de lui...Bref, l'avers d'une médaille dont je suis le revers. Son influence sur moi ? Il m"a appris à m'habiller : quand je regarde mes photos "d'avant", j'ai honte. Il m'a fait aimer les westerns, l'Italie, les vacances. Il m'a sortie du clan Hardy - ma mère, ma sœur, moi - trois femmes dans le même bateau : un deux-pièces rue d'Aumale et des fins de mois à suspense. Maintenant je me suis installé un studio et j'y vis seule, comme une grande.

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