samedi 27 avril 2013

Françoise Hardy et Thomas Dutronc dans Mères et fils (18ème extrait)

En 2008, Françoise Hardy et Thomas Dutronc discutent ensemble à l'instigation des sœurs Massenet qui retranscrivent la rencontre dans un chapitre de leur livre "Mères et fils".

Thomas : C'est marrant parce que je pense qu'il y a énormément d'amour entre nous et, en même temps, chacun trace un peu sa route. Chacun a ses histoires, ses passions, ses centres d'intérêts, et essaye parfois de les partager mais sans que ça marche parce que les autres s'en foutent... En même temps, même si on se voit moins, on est quand même un clan. On s'appelle tout le temps.

Françoise : Oui, son père et moi devrions être séparés depuis longtemps, mais bon... nous n'avons jamais coupé les ponts. Comme tous les couples, nous avons passé des caps presque insurmontables et, finalement, nous n'avons jamais eu l'esprit de famille, ni le sens de la famille, étant donné que j'ai été élevée par une mère seule et que, du côté de la famille de ma mère, c'était une catastrophe. Dès mon plus jeune âge, j'ai souffert d'avoir affaire à des gens qui ne m'aimaient pas, que je n'aimais pas, avec qui je n'avais aucun atome crochu et qu'il fallait supporter, qu'il fallait aimer, parce que c’était la famille !

Françoise Hardy - Madeleine Hardy - Grand-Mère Hardy - Michèle Hardy

Françoise : Pour moi, les seuls liens qui comptent, ce sont les liens du cœur. Naturellement, les liens du sang n'excluent pas les liens du cœur. Pour moi, il n'y avait que ma mère que j'aimais dans mon enfance. Je n'aimais personne d'autre. Ma sœur, je ne l'aimais pas vraiment. Elle ne m'aimais pas non plus d'ailleurs, c'était réciproque. Ma grand-mère ne m’envoyait que des messages excessivement négatifs. Ma tante avait fait je ne sais combien d’enfants coup sur coup et déjà, à l'époque, je voyais ça d'un très mauvais œil ; je fais partie des gens qui ne supportent pas les familles nombreuses. C’est plutôt ton père qui est famille, très famille !
Thomas : Oui.
Françoise : La famille Dutronc, c'est une grande famille. Avant ta naissance, ton père ne voulait pas entendre parler d'avoir une fille. il ne voulait pas ! Comme si, quelque part, il savait qu'il aurait un garçon. Ça me traumatisait parce que je me disais qu'il y avait quand même une chance sur deux que ce soit une fille, mais secrètement j'espérais que ce serait un garçon.

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