mardi 30 juillet 2013

Françoise Hardy dans Formidable (5ème extrait)

En décembre 1966, Françoise Hardy faisait la couverture du mensuel Formidable. Jean Nouailhac lui consacrait un article intitulé Françoise Hardy s'anime... au cinéma.

Petit monde hétéroclite et voyageur, en couleurs, en cinérama et en vitesse, "Grand-Prix" a promené ses champions, ses bolides et ses vedettes, à travers l'Europe. Sur le plateau où l'amitié et le métier se transcrivaient en quatre langues, on parlait français, italien, allemand et anglais...

L'aventure était au coin de la piste, derrière la caméra où mécaniciens et pilotes, techniciens et acteurs fraternisaient dans le tintamarre assourdissant des compétitions. C'était du cinéma... C'est vrai : c'était aussi autre chose. De ces cinq mois passés sur les pistes, Françoise a gardé le meilleur souvenir...

Sans doute aussi a-t-elle eu le temps de passer en revue sa propre aventure, celle d'une écolière bien sage du cour La Bruyère, amoureuse d'une guitare, d'une rose et d'une chanson. La chance avait frappé à sa porte le 14 novembre 1961 : les disques Vogue lui signent ce jour-là, un contrat d'un an.

Françoise Hardy

Un an plus tard, le 8 octobre 1962, elle chante son tube "Tous les garçons et les filles " à l'émission télévisée d'André Salvet "Toute la chanson" ; la voilà catapultée directement dans le petit monde des idoles. Son style sport sophistiqué a conquis en moins de deux un public qui ne demandait que ça.

Et pourtant, elle nageait à contre-courant dans une génération pas encore "perdue" mais abandonnée à elle-même qui se saoulait déjà du bruit confus des guitares électriques et des pots d'échappement trafiqués. La bombe "Beatles" arrivait en France chez des jeunes qui allaient se jeter à corps perdu dans les rythmes nouveaux venus d’Angleterre.

A force de talent et de persévérance, elle s'est imposée avec des chansons d'amour triste jusqu'à devenir la muse de sa génération. Johhny, Sylvie, R. Anthony sont ses amis, mais Barbara est son idole.

samedi 27 juillet 2013

Françoise Hardy dans Femme Actuelle (1er extrait)

A l'occasion de la sortie de Parenthèses, Françoise Hardy était interviewée par Pierre Fageolle pour Femme Actuelle en décembre 2006.

Un album de duos ? Encore un ? Et de reprises, qui plus est ? A priori, l'idée sent le marketing, le réchauffé et la panique des maisons de disques en déroute. Dans bien des cas, la fuite serait recommandée. Mais voilà, il s'agit de Françoise Hardy. Son charme intact, son perfectionnisme et son amour de la chanson font de Parenthèses un projet valable, voire surprenant. Surprenant parce qu'il est certainement le seul CD au monde où cohabitent Alain Bashung, Alain Delon, Julio Iglesias et la pianiste classique Hélène Grimaud, sa grande amie.

Surprenant aussi parce que Françoise n'est pas du genre à reprendre des tubes élimés. Elle va plutôt vers des titres à (re)découvrir comme Cet enfant que je t'avais fait (créé par Brigitte Fontaine et Jacques Higelin), ou Modern Style, du chanteur suisse Jean Bart.


"Ma maison de disques a eu l'idée de cet album de duos, après qu'Alain Bashung leur a demandé si j'acceptais de chanter avec lui "Que reste-t-il de nos amours" ? "

Petit à petit, Françoise se dit qu'elle pourrait en profiter pour réaliser de vieux rêves... Par exemple, entendre Julio Iglesias sur sa chanson Partir quand même.

Inattendu ? J'apprécie depuis toujours l'immense chanteur qu'est Julio Iglesias et écoute régulièrement certains de ses enregistrements, en particulier sa version de Caruso. Comme je l'avais perçu les quelques fois où je l'avais croisé sur des plateaux de télévision, il est très drôle et naturel."

mercredi 24 juillet 2013

Françoise Hardy dans Platine n°190 (8ème extrait)

Pour la sortie de l'album L'amour fou, Eric Chemouny s'entretenait avec Françoise Hardy dans Platine (numéro 190 de novembre / décembre 2012).

Eric Chemouny : "Vous fêtez 50 de carrière : de quoi êtes-vous le plus fière ? Avez-vous des regrets particuliers ?"

Françoise Hardy :
"Oh je ne sais pas, peut-être de certaines chansons... Quand je les réécoute, j'ai l'impression d'écouter quelqu'un d'autre et je me dis : c'est vraiment beau. Quant à avoir des regrets, la question ne se pose pas : il aurait fallu être parfaite pour n'en avoir aucun. Si on n'a pas bien fait certaines choses dans une vie, c'est parce qu'on ne savait pas. Malheureusement, on fait tous des tas d'erreurs, qu'on peut toujours regretter, mais qui sont riches d'enseignements au final."

Eric Chemouny : "Savez- vous que Sheila a repris "Tous les garçons et les filles" lors d'un hommage aux "copines" (Sylvie Vartan, France Gall), pour son concert anniversaire à l'Olympia ?"

Françoise Hardy :
"Non, c'est une bonne idée. Mais d'ailleurs autant je sais bien que Sylvie a commencé avant moi, autant j'avais en tête que Sheila avec commencé en 1963... J'étais étonnée qu'elle fête déjà 50 ans de carrière."

Eric Chemouny : "Avez-vous revu Sylvie depuis votre dernière rencontre pour son show TV et le duo "Sur un fil" ?"

Françoise Hardy :
"Ah, j'adore cette chanson ! C'est moi qui l'ai choisie. Je réalise en effet, que je ne l'ai pas revue depuis. Nous n’avons eu que quelques échanges de mails au moment des dernières élections. C'est tout ! (rires)."

samedi 20 juillet 2013

Françoise Hardy - Jukebox Magazine (Sept 2012 - 2ème extrait)

En 2012, le mensuel Jukebox laissait carte blanche à un de ses fidèles lecteurs, Hubert Rigolet, pour qu'il s'exprime sur sa passion pour Françoise Hardy.

A l'automne 1962, un dimanche vers 13h15, j'ai 15 ans et j'entends Tous les garçons et les filles à la Radio Suisse Romande de Sottens aux Nouveautés du disque. Emballé et ébloui, je le suis toujours, malgré le temps qui a passé, en emportant mes tendres années ! Certes, les textes des succès des années 60, souvent adaptés de tubes américains, étaient parfois un peu naïfs, mais dans 50 ans on fredonnera encore L'amitié de 1965, tant c'est une jolie chanson, revenue au goût du jour par la troupe des Enfoirés en 2010. Lors des 40 ans de carrière de Sheila chez Michel Drucker, Françoise et Sheila ont repris l'amitié en duo. Évidemment, Sheila a une voix dure et Françoise Hardy toute en douceur, émotion, sensibilité, tout dans le souffle. Quelle sincérité ! Cela faisait longtemps qu'une chanson ne m'avait pas ému autant.

Françoise Hardy

Au début, Françoise écrit tous ses titres, musique et paroles. Elle a 18 ans. Les arrangements de ses disques sont de grand luxe, à partir de 1964 réalisés en Angleterre. Sa version en italien de Tous les garçons et les filles, n°1 en Italie pendant des mois, détient le record des ventes de 45 tours dans ce pays. Françoise est également une star en Angleterre, classée au hit-parade. Quand Bob Dylan se produit à l'Olympia en mai 1966, après l'entracte, il ne veut pas reprendre le concert si Françoise Hardy ne vient pas le retrouver dans sa loge. Ce qu'elle fait, rendant jaloux le tout-Paris dont Johnny Hallyday et Hugues Aufray. Après le spectacle, Bob Dylan invite uniquement Françoise dans sa chambre d'hôtel où il lui fait écouter Just like a woman et I want you, pas encore sortis en disque. Tous les autres participant à cet après-concert ont dû rester sur le palier ! Bob voulait être seul avec Françoise tant il l'admirait pour sa beauté et son talent. Il dédicace d'ailleurs à Françoise un de ses 33 tours.

mardi 16 juillet 2013

Françoise Hardy en cinq actes (2ème extrait)

En février 1963, pour le mensuel Rallye Jeunesse, Marie-Aline dressait un portrait de Françoise Hardy en cinq actes...

Acte 2
Bonheur d'aimer. Métamorphose. L'amour peut tout changer. Quelle joie de pouvoir se dire : "Il est tout pour moi. Je suis tout pour lui."
Sans être aveugle pour autant, oh non !
"Il a ses défauts et moi j'ai les miens ;
Mais on fait ce qu'il faut et on s'entend bien."

C'est l'heure de la romance et de l'aubade : "Et quand la nuit s'achève, qu'à nouveau le soleil luit, je continue mon rêve en ne pensant qu'à toi."

Françoise Hardy

Acte 3
Jeux du hasard. Hélas ! Cet ami n'est qu'un "joueur" qui a décidé de plaquer là son amoureuse éperdue. Rusé, il tente de la passer comme un objet à un copain qui, de son côté, brûle secrètement pour elle. Elle s'inquiète :
"Ton meilleur ami me téléphone tous les soirs... Quand je lui demande pourquoi depuis des jours et des nuits je suis sans nouvelles de toi, il répond qu'il m'aime."
Elle décourage le tentateur et veut s'assurer contre tous les soupçons. Mais il lui faut découvrir la douloureuse réalité. L'infidèle courtise une autre fille : "Est-ce donc à moi qu'il ment ? Laquelle aime-t-il vraiment ?"
Le beau rêve se brise dans son âme désemparée...

samedi 13 juillet 2013

Françoise Hardy au déjeuner des canotiers...

Pour sa collection 2012 Michel Achard s'est inspiré du célèbre déjeuner des canotiers d'Auguste Renoir pour une toile appelée Canotiers.

Au fond : Jean-Louis Aubert, Hubert-Félix Thiefaine, Louis Bertignac, Jacques Dutronc et Françoise Hardy...


Au premier plan, on reconnaît Jane Birkin, Serge Gainsbourg, les Rita Mitsouko, Alain Bashung
Au milieu : Jacques Higelin, Vanessa Paradis, Renaud et Brigitte Fontaine

Pour en savoir plus :  http://princenunki.pagesperso-orange.fr/

mardi 9 juillet 2013

La musique ne peut pas tricher (8ème extrait)

En 2005 Françoise Hardy accordait une interview à Cécile Wajsbrot pour la revue annuelle Fusées.

Cécile Wajsbrot : "Est-il indiscret de vous demander pourquoi à l'époque de Décalages (en 1988), vous avez décidé que ce serait votre dernier disque ? Je crois me souvenir que vous aviez parlé de l’âge, mais était-ce la vraie raison ?"

Françoise Hardy

Françoise Hardy : "J'avais décidé en 1988 que l'album Décalages serait mon dernier disque, avant tout parce que la promotion qu'il fallait faire à la télévision me pesait de plus en plus. Dès lors que l'on ne fait pas de scène, chanter dans une émission publique en direct et même en playback met dans une position de chanteuse de scène qui ne m'a jamais convenu. J'espérais sincèrement garder un pied dans ce métier en écrivant pour les autres. Quelques années plus tard, un PDG de maison de disques m'a assuré qu'il me signait même sans promotion. Je lui ai rétorqué qu'on ne vendrait pas un disque et il m'a répondu : "L'important n'est pas que les disques se vendent, mais que les chansons existent". C'est ainsi que j'ai repris le chemin des studios et n’accepte que les émissions qui m’offrent le confort psychologique dont j'ai besoin".

samedi 6 juillet 2013

Françoise Hardy dans Formidable (Décembre 1966) - 4ème extrait

En décembre 1966, Françoise Hardy faisait la couverture du mensuel Formidable. Jean Nouailhac lui consacrait un article intitulé Françoise Hardy s'anime... au cinéma.

Frankenheimer, le metteur en scène, passionné de voitures et coureur amateur, avant de faire son service militaire aux États-Unis, avait à sa disposition un parc étonnant : dix-huit voitures au total, Lotus, B.R.M., Ferrari, Ford G.T. 40, Shelby-Cobra, sept litres et autres A.A.R. ou Mac Laren...
Le moindre de ces bolides coûte 10 000 F, de quoi s'acheter une petite maison à la campagne avec un petit bout de terrain pour cultiver des fleurs...

Il existe, au monde, trente caméras-cinérama : Frankenheimer en a utilisé dix-huit. Autant que les réalisateurs de la T.V. française quand ils retransmettent en direct les 24 heures du Mans.

Françoise Hardy

Un circuit fermé de télévision, commandé à distance par radio, permettait de contrôler l'ensemble : les plans d'ensemble étaient assurés par une caméra placée dans un hélicoptère, véritable poste de commande volant, relié électroniquement aux caméras installées à bord des voitures.

Et au milieu de ce plateau monstrueux, empesté de vapeurs d'essence, d'huile de ricin, déchiré par le rugissement des bêtes mécaniques mêlé au ronflement docile des caméras et aux cris des assistants, au milieu de ce formidable dispositif qui fait évoluer dix-huit caméras, dix-huit voitures, un hélicoptère, deux cents techniciens, quarante mécaniciens et dix vedettes internationales se trouvait Françoise, frêle et docile, inquiète d'elle-même et rassurée à la fois : "Pour piloter les voitures, la production avait engagé de très grands pilotes, comme Phil Hill, Graham Hill, Bruce Mac Laren, Richie Ginther, Bondurant et Jean-Pierre Beltoise.. Moi qui n'ai jamais aimé conduire et qui ai dû m'y reprendre à deux fois pour passer mon permis, j'étais servie...

mardi 2 juillet 2013

Françoise Hardy dans Rallye Jeunesse (4ème extrait)

En 1966, pour le mensuel Rallye Jeunesse, Françoise Hardy revenait sur son parcours professionnel, interrogée par F.-R. Barbry.

L'aiguille de pin finit de se consumer dans le cendrier. Sur un meuble, des disques épars. Ils n'ont pas été remis dans leurs pochettes, ce qui prouve qu'ils auront à se remettre au travail d'ici peu de temps.

_ J'aime beaucoup ce que font les Rolling Stones en ce moment. Tu vois, je reste une fervente du rythme.
Sur la table, le magnétophone qui aura la primeur de la toute dernière. Sera-t-elle une fantaisie, comme Ce petit cœur : une ballade du genre de L'amitié ou une confidence comme Tu peux bien ? Il sera le premier fixé, et à voir sa bobine à mi-cours, je pense qu'il l'est peut-être à l'heure où j'interroge Françoise sur ses projets.

_ Repasser à L'Olympia mais à la tête du programme cette fois-ci, est ce que je souhaite le plus. Je ne sais pas si je serai capable de tenir cette place, enfin... peut-être.



Peut-être. Il me semble entendre à nouveau la jeune étudiante qui préparait sa licence d'allemand à la Sorbonne et qui, chaque mercredi soir, venait au Petit Conservatoire et qui se disait aussi "peut-être" en parlant de son avenir. Elle qui chante Tout ce qu'on dit ne vaut rien sans ce qu'on fait ne s'est pas contentée de rêver l'aventure.

Elle a émergé un matin, de la tempête du rythme et murmuré, au creux d’oreilles blasées, une confidence à laquelle personne n'a pu rester insensible : "Tous les garçons et les filles de mon âge se promènent dans la rue deux par deux...  Oui, mais moi, je vais seule, dans la rue, l'âme en peine."

Depuis Françoise a mis en musique toutes les facettes de l'amour naissant, balbutiant, grandissant, trébuchant : Je pense à lui, L'amour d'un garçon peut tout changer, Qui aime-t-il vraiment ? Tout me ramène à toi, Pourtant tu m'aimes, On se quitte toujours, Je n'attends plus personne, En t'attendant, Non, ce n'est pas un rêve, Dans le monde entier, Tu verras que je te garderai... Nulle chanteuse n'a plus épelé le verbe aimer avec douceur, pudeur, délicatesse, avec un grain de fantaisie tout à la fois.
C'est sans doute pour cela que ses textes semblent toujours si proches de nous et que sa voix un peu timide n'a aucun mal à nous atteindre.