samedi 24 février 2018

Françoise Hardy dans Hep Taxi ! - 10ème extrait

Jérôme Colin : Pourquoi le couple est une ineptie et que vous comme moi, on en rêve. Et on fait tout pour.
Françoise Hardy : Moi, je n’en rêve pas. Je n’ai plus l’âge pour ça. Vous sûrement !



Jérôme Colin : Oui, mais vous avez tout fait pour.
Françoise Hardy : Ben, parce que il y a les lois de la nature et les hormones qui font que d’un seul coup vous êtes attirés violemment par quelqu’un. Vous le désirez, vous l’aimez. Comme vous le désirez, vous croyez que vous l’aimez. Voilà donc...

Jérôme Colin : Oui, mais sur la longueur… C’est la façon, mais sur la longueur…
Françoise Hardy : C’est ça le point de départ. Le point de départ, ce sont des pulsions très fortes qui vous attire vers quelqu’un et elles sont tellement fortes qu’on a envie de former un couple avec cette personne et on a envie que ce couple dure le plus longtemps possible.

Jérôme Colin : Et pourtant, vous n’y croyez pas ? Vous trouvez que c’est une ineptie…
Françoise Hardy : Oh ineptie. Je ne sais pas si je dirais ce mot-là. C’est une cause perdue. C’est la seule chose qui me vienne à l’esprit. Ou alors…

Jérôme Colin : Moi, j’aime bien d’y croire.
Françoise Hardy : Ou alors il faut avoir beaucoup d’équilibre. Vous savez les hommes souvent fonctionnent… là, bon, évidemment ce sont des propos de personnes de ma génération. Les hommes fonctionnent souvent très différemment des femmes. Ils sont souvent dissociés. Ils dissocient ce qui est sexuel de l’amour.

Jérôme Colin : Bon d’accord.
Françoise Hardy : Et ils peuvent avoir des relations avec d’autres femmes dont ils ne sont pas amoureux. Alors que les femmes, c’est quand même plus rare. Et quand elles savent que l’autre a une relation. Anne Sinclair, par contre, est admirable par rapport à son mari, Dominique Strauss Kahn. Parce que quand une femme apprend ça. C’est extrêmement douloureux. Et c’est tellement douloureux qu’on a envie de partir … Je ne sais pas, parce que partir, c’est à la hauteur de la douleur qu’on ressent. Alors qu’en fait, il n’y a pas de quoi en faire un drame. Mais pour ne pas en faire un drame, il faut avoir un tel recul, un tel équilibre personnel. Une telle intelligence. C’est très difficile.

Jérôme Colin : Partir quand même. C’est ça ?
Françoise Hardy : Non, ça ne parle pas du tout de ça. Ça parle de quelqu’un qui est attiré par quelqu’un d’autre. Et comme c’est quelqu’un qui a peur de s’engager. Donc, cette personne préfère fuir. Et donc, au moment où tout est encore très bien. Parce que ça vient de commencer.



Jérôme Colin : En même temps, vous avez une vision. La vision de votre vie, presque. Parce qu’on peut imaginer que des couples fonctionnent autrement ? Non ?
Françoise Hardy : Oui bien sûr. Il doit y en avoir …

vendredi 16 février 2018

Le large - 1er single du nouvel album






Quand je prendrai le large
Aucune larme
Aucune ne viendra m'étrangler
Aucun nuage de brume
Dans mes yeux délavés...



samedi 10 février 2018

Françoise Hardy dans Hep Taxi ! - 9ème extrait

Françoise Hardy : J’aime bien par ici. Il y a les studios UCP qui ne sont pas très très loin.
Jérôme Colin : Euh, ils sont dans notre dos.

Françoise Hardy : Dans notre dos ?
Jérôme Colin : Ils sont dans notre dos. Ici, on est avenue Louise. Ils sont…



Françoise Hardy : Oui j’aime beaucoup cette avenue. Je suis passée ...On a vu une sculpture un moment et j’allais me balader quand j’enregistrais à l’UCP. J’y ai enregistré tout un album qui s’appelle « Danger » et ça reste pour moi un grand souvenir.

Jérôme Colin : C’est en quelle année « Danger » ?
Françoise Hardy : C’était en 95. Le studio en tous les cas. Et donc, j’adorais aller me promener le matin parce qu’ils travaillaient tous très tard. Et moi, je ne peux pas aller trop me coucher tard. Déjà à cette époque-là. Et donc, je me couchais plus tôt que tout le monde. Et je me réveillais plus tôt que tout le monde. Et j’allais me promener dans les jardins de l’abbaye et puis je me retrouvais dans les bois, et tout. J’adorais ça. Je voyais des petits écureuils.

Jérôme Colin : Vous trouvez votre bonheur dans la solitude aussi…
Françoise Hardy : Oui, oui, oui !

Jérôme Colin : Complètement hein !
Françoise Hardy : Et en me promenant justement dans les bois comme ça. J’aime beaucoup.

Jérôme Colin : C’est marrant parce que vous êtes indescriptible. Vous êtes incompréhensible.
Françoise Hardy : Ah bon !

Jérôme Colin : Vous ne trouvez pas ?
Françoise Hardy : Oh ben, je ne sais pas. C’est difficile de comprendre quelqu’un d’autre et j’ai toujours été sidérée pour ma part, des différences de goût entre les gens. Des différences de mode de fonctionnement. C’est d’ailleurs ce qui m’a amené à m’intéresser à l’astrologie et à la graphologie. C’est fou comme il peut y avoir des fossés infranchissables entre certains êtres.

Jérôme Colin : Vous le dites dans votre bouquin. Les êtres, ils sont faits pour se déchirer. Ils ne sont pas faits pour être ensemble.
Françoise Hardy : Je ne dis pas ça. Je ne dis pas qu’ils sont faits pour se déchirer. Non, non ! Oui, en effet, je pense que le couple - alors là c’est très banal de dire ça vraiment parce que au moins la moitié des gens pensent ça - mais le couple est une cause perdue. Oui, en effet. Parce qu’en général dans le couple, il y a une complémentarité. Mais avec le temps, les complémentarités deviennent source d’agacement. Si par exemple, vous vivez avec quelqu’un… En général, les Messieurs par exemple aiment bien regarder les matchs de foot. Rares sont les femmes qui aiment ça. Elles préfèrent voir les films romantiques. Là, je caricature.
Jérôme Colin : Oui !
Françoise Hardy : Mais... Bon au début, on est presque prêts par amour à s’intéresser au foot. Moi ça m’est arrivé.



Jérôme Colin : Pourquoi le couple est une ineptie et que vous comme moi, on en rêve. Et on fait tout pour.
Françoise Hardy : Moi, je n’en rêve pas. Je n’ai plus l’âge pour ça.

samedi 3 février 2018

Françoise Hardy dans Hep Taxi ! - 8ème extrait

Jérôme Colin : Est-ce que « Tous les garçons et les filles », c’est vous qui l’aviez écrite ?
Françoise Hardy : Oui



Jérôme Colin : Paroles et musique ?
Françoise Hardy : Oui, oui. C’est terrible parce que à l’époque, la société des auteurs avait des règlements tels que si on ne savait pas lire et écrire la musique, on ne pouvait pas passer l’examen de compositeur. Donc, j’ai dû cosigner avec un Belge d’ailleurs. Donc j’ai co-signé avec un Belge qui n’avait rien fait du tout à part une très très mauvaise orchestration, qui a gâché la chanson et qui ne l’a pas empêchée de fonctionner. Mais enfin, j’aurais été aussi contente …

Jérôme Colin : Il a pris autant de sous que vous ?
Françoise Hardy : Je ne sais pas qui a pris le plus de sous dans l’affaire car il y avait l’éditeur aussi. Je ne m’en rappelle pas. En tout cas, oui, j’ai dû partager mes droits avec un illustre inconnu et très mauvais orchestrateur. Enfin, il a peut-être fait des choses très bien depuis. Je ne sais pas.

Jérôme Colin : Alors, vous avez un côté sans pitié. C’est marrant parce qu’on connaît de vous le côté absolument tendre, doux. Et vous avez un côté… Vous arrivez à dire des choses sur les gens. Je veux dire. « C’est très mauvais », vous parvenez à le dire, ça !

Françoise Hardy : Écoutez ! Là, il y a prescription. Tout le monde sait qu’il suffit d’écouter cette chanson pour se rendre compte que ce qui se passe derrière est très très mauvais.
Jérôme Colin : Mais des millions de gens l’aiment !

Françoise Hardy : Oui. Je veux dire, ce n’est pas être sans pitié, c’est être objectif. Alors pour moi, il y a une grande différence entre l’objectivité et le manque de compassion. Si j’avais ce monsieur… Quoique si, je lui ai écrit à un certain moment pour lui dire que son orchestration n’avait pas été terrible parce qu’il pensait que c’était son orchestration qui avait fait le succès de la chanson...



Jérôme Colin : Ah d’accord…
Françoise Hardy : Moi, si on me cherche, on me trouve. C’est peut-être ça, être sans pitié. Si on me cherche, on me trouve.