Françoise Hardy : J’aime bien par ici. Il y a les studios UCP qui ne sont pas très très loin.
Jérôme Colin : Euh, ils sont dans notre dos.
Françoise Hardy : Dans notre dos ?
Jérôme Colin : Ils sont dans notre dos. Ici, on est avenue Louise. Ils sont…
Françoise
Hardy : Oui j’aime beaucoup cette avenue. Je suis passée ...On a vu une
sculpture un moment et j’allais me balader quand j’enregistrais à
l’UCP. J’y ai enregistré tout un album qui s’appelle « Danger » et ça
reste pour moi un grand souvenir.
Jérôme Colin : C’est en quelle année « Danger » ?
Françoise
Hardy : C’était en 95. Le studio en tous les cas. Et donc, j’adorais
aller me promener le matin parce qu’ils travaillaient tous très tard. Et
moi, je ne peux pas aller trop me coucher tard. Déjà à cette époque-là.
Et donc, je me couchais plus tôt que tout le monde. Et je me réveillais
plus tôt que tout le monde. Et j’allais me promener dans les jardins de
l’abbaye et puis je me retrouvais dans les bois, et tout. J’adorais ça.
Je voyais des petits écureuils.
Jérôme Colin : Vous trouvez votre bonheur dans la solitude aussi…
Françoise Hardy : Oui, oui, oui !
Jérôme Colin : Complètement hein !
Françoise Hardy : Et en me promenant justement dans les bois comme ça. J’aime beaucoup.
Jérôme Colin : C’est marrant parce que vous êtes indescriptible. Vous êtes incompréhensible.
Françoise Hardy : Ah bon !
Jérôme Colin : Vous ne trouvez pas ?
Françoise
Hardy : Oh ben, je ne sais pas. C’est difficile de comprendre quelqu’un
d’autre et j’ai toujours été sidérée pour ma part, des différences de
goût entre les gens. Des différences de mode de fonctionnement. C’est
d’ailleurs ce qui m’a amené à m’intéresser à l’astrologie et à la
graphologie. C’est fou comme il peut y avoir des fossés infranchissables
entre certains êtres.
Jérôme Colin : Vous le dites dans votre
bouquin. Les êtres, ils sont faits pour se déchirer. Ils ne sont pas
faits pour être ensemble.
Françoise Hardy : Je ne dis pas ça. Je ne
dis pas qu’ils sont faits pour se déchirer. Non, non ! Oui, en effet, je
pense que le couple - alors là c’est très banal de dire ça vraiment
parce que au moins la moitié des gens pensent ça - mais le couple est
une cause perdue. Oui, en effet. Parce qu’en général dans le couple, il y
a une complémentarité. Mais avec le temps, les complémentarités
deviennent source d’agacement. Si par exemple, vous vivez avec
quelqu’un… En général, les Messieurs par exemple aiment bien regarder
les matchs de foot. Rares sont les femmes qui aiment ça. Elles préfèrent
voir les films romantiques. Là, je caricature.
Jérôme Colin : Oui !
Françoise Hardy : Mais... Bon au début, on est presque prêts par amour à s’intéresser au foot. Moi ça m’est arrivé.
Jérôme Colin : Pourquoi le couple est une ineptie et que vous comme moi, on en rêve. Et on fait tout pour.
Françoise Hardy : Moi, je n’en rêve pas. Je n’ai plus l’âge pour ça.
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