Jérôme Colin : Scorpion, c’est quoi ?
Françoise
Hardy : Oh ben, Scorpion. Vous savez que les signes d’automne, ils sont
marqués par une nuit qui domine le jour. C’est l’absence qui l’emporte
sur la présence. Et l’absence, l’invisible qui est en rapport à la nuit
finalement, on raccorde ça à ce qui n’est pas individuel. Donc,
l’automne si vous voulez où la nuit domine, c’est plus les valeurs
collectives que les valeurs individuelles. Et en général, les signes
d’automne sont plus sculpture que nature. Alors tout se passe comme si
chaque signe du centre de la saison prenait le contre-pied de ses deux
voisins.
Donc, le Scorpion, il se trouve entre la Balance et le
Sagittaire qui sont des signes extrêmement socialisés et associatifs.
Alors, il réagit à ça en ayant une associativité beaucoup plus pointue,
beaucoup plus sélective, qui finalement se retourne en une espèce de
côté réfractaire, contestataire si vous voulez. Ça veut dire qu’il est
tout à fait capable... Ça c’est l’automne qui donne ça, de composer...
Il y a quelque chose de très politique avec l’automne, mais en même
temps, il va tout de suite repérer le défaut de la cuirasse, la faille,
qui vont faire que cette personne-là, il ne peut pas s’associer
vraiment avec elle. Et les associations avec le Scorpion doivent être
vraiment très ajustées.
Jérôme Colin : Est-ce que deux Scorpions ensemble c’est possible ?
Françoise Hardy : Oh ben, sûrement oui.
Jérôme Colin : Moi, je suis né le même jour que ma femme, le 09 novembre 1974.
Françoise Hardy : Vous êtes jumeaux devant les astres. Mais elle n’est pas née à la même heure. Donc...
Jérôme Colin : On est né avec deux heures de différence.
Françoise
Hardy : Oui, mais alors, il faut voir… Ça, c’est très intéressant. Ça
m’intéresse ça parce qu’évidemment 2 jumeaux astraux, s’ils sont
attirés, on peut parler d’amour narcissique. Finalement, on aime son
double. Mais ce qu’il faut voir, c’est comme ce que chantait Schultheis, « C’est moi que j’aime à travers vous » …
Jérôme Colin : Oh non !
Françoise
Hardy : Non ! C’est toujours un peu ça. Non mais ce que je voulais
dire, ce n’est pas ça. C’est que, il faut monter les deux thèmes parce
qu’on interprète un terme en hiérarchisant les dominantes du thème, et
les dominantes, ce sont les planètes qui se levaient à la naissance, qui
culminaient. Normalement, les planètes de votre femme devraient être
différentes des vôtres. Et c’est ce qui créée la complémentarité et
l’attirance. Elle devrait quand même avoir des modes de fonctionnement
différents de vous par les valorisations planétaires et par l’ascendant
évidemment, si elle n’est pas née à la même heure, elle n’a pas le même
signe ascendant. Ça, ça serait intéressant. Je veux bien le faire pour
voir ce que c’est.
Jérôme Colin : Ah écoutez, avec plaisir…
Françoise
Hardy : Ça m’intéresse de vérifier ça. Parce que là, c’est rare un
couple où les deux sont nés le même jour, c’est rare.
Jérôme Colin : Alors, on était supposé faire des génies cosmiques. Il y a une
légende qui dit que quand deux personnes nées le même jour ont des
enfants ils sont des génies cosmiques. Ils sont adorables. Mais je ne
pense pas que ce soit des génies cosmiques.
Françoise Hardy : Ah on ne sait jamais. Ils ont quel âge ? Ils sont petits encore ?
Jérôme Colin : 8, 6, 4.
Françoise Hardy : bon, ben alors...
Jérôme Colin : Mais je ne comprends pas ce que c’est qu’un génie cosmique !
Françoise Hardy : oui, moi non plus !
Jérôme Colin : C’est une légende. Ça vous a fait hurler de rire. Enfin soit. Mais
c’est vrai c’est les hasards de la vie. C’est comique. C’est très
rigolo. Sauf à la commune où on vous dit : mais non, vous vous êtes
trompé dans une des deux dates.
Françoise Hardy : Et vos parents, ils étaient marqués par le Scorpion. L’un des deux, non ?
Jérôme Colin : Non. Non.
Françoise
Hardy : Il se peut même qu’à deux heures de différence, elle ait la
lune dans un autre signe que le vôtre. Les signes lunaires, ça compte
aussi beaucoup…
Jérôme Colin : Bon, on échange. Je vous fais la course de taxi gratuite et vous me faites...
Françoise Hardy : Ah d’accord. Ah d’accord, je fais votre thème et je fais le thème aussi du beau Laurent Delahousse. (rire)
Jérôme Colin : C’est qui ça ?
Françoise
Hardy : Non, non, c’est un animateur de journal télévisé. Un très bon
journaliste. Mais qui a vraiment un physique très avenant. Il m’a
interviewée, il n’y a pas très longtemps. C’était samedi dernier. Et je
n’ai jamais eu une telle escorte pour aller dans une émission. Je pense
que tout le monde voulait voir comment il était en vrai - entre
guillemets. Et puis il a fini l’interview en me parlant de ça et qu’il
fallait que je fasse son thème. Mais c’était une boutade évidemment.
Site d'information avec blog et forum de discussion sur Françoise Hardy.
samedi 15 septembre 2018
samedi 8 septembre 2018
Françoise Hardy dans Hep Taxi ! - 16ème extrait
Jérôme Colin : Comment vous vous êtes intéressée à l’astrologie vous ?
Françoise Hardy : Oh parce que …
Jérôme Colin : Parce qu’a priori c’était la chanson votre métier !
Françoise Hardy : Mais c’est arrivé un peu en même temps, mon intérêt. Parce que mon médecin de l’époque m’avait dit, vous devriez aller consulter tel astrologue. Il m’avait dit vous devez avoir beaucoup d’intuition parce qu’il m’a dit : je suis sûre que ça vous intéresserait énormément. Et en effet, ça m’a beaucoup troublée. La première consultation astrologique avec un astrologue m’a énormément troublée. Et puis, petit à petit …
Jérôme Colin : Il vous avait dit quoi ?
Françoise Hardy : Il avait analysé mon mode de fonctionnement sur le plan affectif. C’était exactement ça. Vraiment ! Il m’avait même dit que j’avais une certaine dose de masochisme. Ce que j’avais nié farouchement à l’époque. Et c’est très longtemps après que je me suis dit : mais finalement il avait assez raison là-dessus aussi.
Jérôme Colin : Et vous avez commencé à étudier ?
Françoise Hardy : Oui. Oui, quand j’ai arrêté la scène en 68. Je voulais suivre des cours de psychologie, et puis j’ai été mal dirigée. Je suis tombée sur des cours où était pratiqué un jargon tout à fait incompréhensible. Je crois que c’était un jargon lacanien. Tout ce qui est Jacques Lacan, j’ai un ami, Rodolphe Burger, qui est très à l’aise avec ça. Pour moi, c’est un langage beaucoup, beaucoup trop abstrait, et donc j’ai été découragée. Puis, je me suis dit après tout, l’astrologie et la psychologie c’est quand même très proche. Il y a des connections en tous les cas. Et je me suis inscrite à des cours d’astrologie. Et ça a commencé comme ça.
Jérôme : Et ça vous a passionné ?
Françoise Hardy : Surtout… Ça m’a passionné. Et surtout ce qui s’est passé c’est que ça s’est su dans les médias que je m’intéressais à l’astrologie et donc très vite et beaucoup trop tôt d’ailleurs, on m’a confié des émissions dans lesquelles j’ai dû dire beaucoup beaucoup de bêtises. Mais bon, en même temps ça m’a mis le pied à l’étrier.
Jérôme Colin : Ici, c’est l’abbaye de la Cambre dont vous parliez tout à l’heure.
Françoise Hardy : Ah, voilà, quel beau lieu.
Jérôme Colin : Vous connaissez cet endroit ?
Françoise Hardy : Oh ben oui, oui, oui. Enfin je ne suis jamais rentrée... Mais j’ai marché dans les jardins.
Jérôme Colin : Oui, là-bas derrière. Ah c’est joli !
Françoise Hardy : Oui, très joli. Oui, c’est très joli
Jérôme Colin : Et quoi donc… Il y a plein d’astrologie. Vous vous faites de l’astrologie ?
Françoise Hardy : conditionaliste.
Jérôme Colin : conditionaliste.
Françoise Hardy : C'est-à-dire qui pose le fait que le ciel de la naissance est un conditionnement qui est basé sur les rythmes du système solaire. C’est la seule astrologie qui explique toutes ces théories par les réalités du système solaire, par les cycles... par les cycles planétaires et par les rythmes jour-nuit qui caractérisent un signe.
Jérôme Colin : Donc...
Françoise Hardy : Un signe, c’est rapport jour-nuit. C’est rythme jour-nuit ou présence absence pour les planètes. Présence au-dessus de l’horizon.
Jérôme Colin : Donc notre mode de fonctionnement et nos traits de caractère seraient dû...
Françoise Hardy : Est conditionné. Nous sommes conditionnés par des tas de choses, pas seulement par le ciel de la naissance. Par des tas de choses. Le fait que vous soyez, je ne sais pas si vous êtes Belge ? Le fait que vous soyez Belge, que vous êtes de sexe masculin, que vous ayez les parents que vous avez, etc. etc. Tout ça vous conditionne ad vitam æternam. Et le conditionnement en rapport avec le rythme du système solaire est en interaction avec tout ça. Bon par exemple, si vous êtes très marqué par des signes comme le Capricorne, la Vierge, le Taureau… Ce sont des signes de fermeture au monde. Et si vous êtes élevé dans un environnement où tout le monde autour de vous est très ouvert au monde, vous voyez, ça va faire que votre … la fermeture à laquelle vous êtes prédisposé va être beaucoup moins grande, va être modulée, va être atténuée par votre conditionnement. Au fait, je vous donne un exemple très simple…
Françoise Hardy : Oh parce que …
Jérôme Colin : Parce qu’a priori c’était la chanson votre métier !
Françoise Hardy : Mais c’est arrivé un peu en même temps, mon intérêt. Parce que mon médecin de l’époque m’avait dit, vous devriez aller consulter tel astrologue. Il m’avait dit vous devez avoir beaucoup d’intuition parce qu’il m’a dit : je suis sûre que ça vous intéresserait énormément. Et en effet, ça m’a beaucoup troublée. La première consultation astrologique avec un astrologue m’a énormément troublée. Et puis, petit à petit …
Jérôme Colin : Il vous avait dit quoi ?
Françoise Hardy : Il avait analysé mon mode de fonctionnement sur le plan affectif. C’était exactement ça. Vraiment ! Il m’avait même dit que j’avais une certaine dose de masochisme. Ce que j’avais nié farouchement à l’époque. Et c’est très longtemps après que je me suis dit : mais finalement il avait assez raison là-dessus aussi.
Jérôme Colin : Et vous avez commencé à étudier ?
Françoise Hardy : Oui. Oui, quand j’ai arrêté la scène en 68. Je voulais suivre des cours de psychologie, et puis j’ai été mal dirigée. Je suis tombée sur des cours où était pratiqué un jargon tout à fait incompréhensible. Je crois que c’était un jargon lacanien. Tout ce qui est Jacques Lacan, j’ai un ami, Rodolphe Burger, qui est très à l’aise avec ça. Pour moi, c’est un langage beaucoup, beaucoup trop abstrait, et donc j’ai été découragée. Puis, je me suis dit après tout, l’astrologie et la psychologie c’est quand même très proche. Il y a des connections en tous les cas. Et je me suis inscrite à des cours d’astrologie. Et ça a commencé comme ça.
Jérôme : Et ça vous a passionné ?
Françoise Hardy : Surtout… Ça m’a passionné. Et surtout ce qui s’est passé c’est que ça s’est su dans les médias que je m’intéressais à l’astrologie et donc très vite et beaucoup trop tôt d’ailleurs, on m’a confié des émissions dans lesquelles j’ai dû dire beaucoup beaucoup de bêtises. Mais bon, en même temps ça m’a mis le pied à l’étrier.
Jérôme Colin : Ici, c’est l’abbaye de la Cambre dont vous parliez tout à l’heure.
Françoise Hardy : Ah, voilà, quel beau lieu.
Jérôme Colin : Vous connaissez cet endroit ?
Françoise Hardy : Oh ben oui, oui, oui. Enfin je ne suis jamais rentrée... Mais j’ai marché dans les jardins.
Jérôme Colin : Oui, là-bas derrière. Ah c’est joli !
Françoise Hardy : Oui, très joli. Oui, c’est très joli
Jérôme Colin : Et quoi donc… Il y a plein d’astrologie. Vous vous faites de l’astrologie ?
Françoise Hardy : conditionaliste.
Jérôme Colin : conditionaliste.
Françoise Hardy : C'est-à-dire qui pose le fait que le ciel de la naissance est un conditionnement qui est basé sur les rythmes du système solaire. C’est la seule astrologie qui explique toutes ces théories par les réalités du système solaire, par les cycles... par les cycles planétaires et par les rythmes jour-nuit qui caractérisent un signe.
Jérôme Colin : Donc...
Françoise Hardy : Un signe, c’est rapport jour-nuit. C’est rythme jour-nuit ou présence absence pour les planètes. Présence au-dessus de l’horizon.
Jérôme Colin : Donc notre mode de fonctionnement et nos traits de caractère seraient dû...
Françoise Hardy : Est conditionné. Nous sommes conditionnés par des tas de choses, pas seulement par le ciel de la naissance. Par des tas de choses. Le fait que vous soyez, je ne sais pas si vous êtes Belge ? Le fait que vous soyez Belge, que vous êtes de sexe masculin, que vous ayez les parents que vous avez, etc. etc. Tout ça vous conditionne ad vitam æternam. Et le conditionnement en rapport avec le rythme du système solaire est en interaction avec tout ça. Bon par exemple, si vous êtes très marqué par des signes comme le Capricorne, la Vierge, le Taureau… Ce sont des signes de fermeture au monde. Et si vous êtes élevé dans un environnement où tout le monde autour de vous est très ouvert au monde, vous voyez, ça va faire que votre … la fermeture à laquelle vous êtes prédisposé va être beaucoup moins grande, va être modulée, va être atténuée par votre conditionnement. Au fait, je vous donne un exemple très simple…
samedi 1 septembre 2018
Françoise Hardy dans Hep Taxi ! - 15ème extrait
Jérôme Colin : J’ai un
livre de citations de Jacques Dutronc chez moi où il dit : à la maison
avec Françoise, on partage les tâches. J’amène la poussière, elle la
nettoie.
Françoise Hardy : Oui, oui, mais vous savez, c’est le droit de la boutade. Il n’est pas du tout comme ça dans l’intimité.
Jérôme Colin : Non ?!
Françoise Hardy : Non, non, non. Et même…
Jérôme Colin : Est-ce que c’est un petit cœur ?
Françoise Hardy : Un petit cœur ?
Jérôme Colin : Est-ce qu’il a un petit cœur tout fragile ?
Françoise Hardy : Je ne crois pas !
Jérôme Colin : Est-ce qu’il est tout doux, romantique ?
Françoise Hardy : Je crois qu’au fond de lui, il est comme ça. Mais il le garde vraiment au fond de lui. Sinon, il n’est pas trop comme ça. Enfin si ! Il l’a été en partie. Mais maintenant notre relation a beaucoup changé, vous savez.
Jérôme Colin : Et c’est marrant ce que vous dites ! J’ai été amoureuse pendant 20 ans
Françoise Hardy : Oui
Jérôme Colin : Et vous savez quand ça s’est arrêté, l’amour ?
Françoise Hardy : Oui, je sais. Oui, je sais
Jérôme Colin : C’est vrai ?
Françoise Hardy : Oui. Ça s’est arrêté tout d’un coup. Alors que je ne pouvais pas l’imaginer moi-même que ça s’arrête jamais. Oh j’adore par ici. Nous ne sommes pas loin de l’UCP n’est-ce pas ?
Jérôme Colin : Non, pas très loin. Effectivement. C’est là-bas devant.
Françoise Hardy : Oh j’adore ces petites maisons tout ça. Ces petits immeubles, plus que des maisons. Non, ce sont des maisons. Je ne sais pas. Mais oui, oui, l’amour ça peut s’arrêter brutalement du jour au lendemain. Mais en réalité, quand ça s’arrête brutalement du jour au lendemain, évidemment, c’est un peu comme une maladie, ça fait en général beaucoup de temps que des choses n’allaient pas et à force de ne pas aller, et d’un seul coup, on reporte le besoin d’aimer sur quelqu’un d’autre, quoi. C’est terrible ! Mais c’est comme ça.
Jérôme Colin : Et ça s’est arrêté le jour où vous avez eu un flash pour quelqu’un d’autre ou ça s’est arrêté parce que ça s’est arrêté.
Françoise Hardy : Ça s’est arrêté parce que j’ai eu un flash pour quelqu’un d’autre. D’ailleurs... Un flash… Il n’y a pas eu de suite. Enfin, ça a été juste un flash. Mais un flash qui a duré dans ma tête assez longtemps, quoi. Donc, évidemment quand vous flashez sur quelqu’un d’autre, vous ne ressentez plus les mêmes choses, les mêmes sentiments que pour la personne qui a précédé
Jérôme Colin : Comment on se pardonne tout ?
Françoise Hardy : Comment ?
Jérôme Colin : Comment on se pardonne tout ! Et est-ce qu’on se pardonne tout ?
Françoise Hardy : Vous savez, je ne me pose pas la question. C’est comme ces journalistes qui vous disent : est-ce que vous vous aimez ? Je crois que vous ne vous aimez pas. Je ne me suis jamais posée la question de m’aimer, de ne pas m’aimer, de pardonner, de ne pas me pardonner. Évidemment comme j’ai une éducation religieuse, je culpabilise assez facilement. Il y a des choses où je pense que je ne me suis pas très bien comportée. Mais bon. Comment dire... En même temps, je sais qu’à cette époque-là, je ne pouvais pas me comporter autrement donc, ça sert à rien de s’appesantir là-dessus.
Jérôme Colin : Ah non !
Françoise Hardy : Bon on regrette ! Quand on y pense, on se dit bon voilà, je ne me suis pas bien comportée. Et de toute façon, personne ne peut bien se comporter pendant toute une vie. Sinon, il ne s’incarne pas sur cette planète parce que sur cette planète, on est là pour apprendre et pour se perfectionner. Et à partir du moment où on est là pour se perfectionner, cela veut dire qu’on est très imparfait à la base.
Jérôme Colin : Oh que oui !
Françoise Hardy : N’est-ce pas ?
Françoise Hardy : Oui, oui, mais vous savez, c’est le droit de la boutade. Il n’est pas du tout comme ça dans l’intimité.
Jérôme Colin : Non ?!
Françoise Hardy : Non, non, non. Et même…
Jérôme Colin : Est-ce que c’est un petit cœur ?
Françoise Hardy : Un petit cœur ?
Jérôme Colin : Est-ce qu’il a un petit cœur tout fragile ?
Françoise Hardy : Je ne crois pas !
Jérôme Colin : Est-ce qu’il est tout doux, romantique ?
Françoise Hardy : Je crois qu’au fond de lui, il est comme ça. Mais il le garde vraiment au fond de lui. Sinon, il n’est pas trop comme ça. Enfin si ! Il l’a été en partie. Mais maintenant notre relation a beaucoup changé, vous savez.
Jérôme Colin : Et c’est marrant ce que vous dites ! J’ai été amoureuse pendant 20 ans
Françoise Hardy : Oui
Jérôme Colin : Et vous savez quand ça s’est arrêté, l’amour ?
Françoise Hardy : Oui, je sais. Oui, je sais
Jérôme Colin : C’est vrai ?
Françoise Hardy : Oui. Ça s’est arrêté tout d’un coup. Alors que je ne pouvais pas l’imaginer moi-même que ça s’arrête jamais. Oh j’adore par ici. Nous ne sommes pas loin de l’UCP n’est-ce pas ?
Jérôme Colin : Non, pas très loin. Effectivement. C’est là-bas devant.
Françoise Hardy : Oh j’adore ces petites maisons tout ça. Ces petits immeubles, plus que des maisons. Non, ce sont des maisons. Je ne sais pas. Mais oui, oui, l’amour ça peut s’arrêter brutalement du jour au lendemain. Mais en réalité, quand ça s’arrête brutalement du jour au lendemain, évidemment, c’est un peu comme une maladie, ça fait en général beaucoup de temps que des choses n’allaient pas et à force de ne pas aller, et d’un seul coup, on reporte le besoin d’aimer sur quelqu’un d’autre, quoi. C’est terrible ! Mais c’est comme ça.
Jérôme Colin : Et ça s’est arrêté le jour où vous avez eu un flash pour quelqu’un d’autre ou ça s’est arrêté parce que ça s’est arrêté.
Françoise Hardy : Ça s’est arrêté parce que j’ai eu un flash pour quelqu’un d’autre. D’ailleurs... Un flash… Il n’y a pas eu de suite. Enfin, ça a été juste un flash. Mais un flash qui a duré dans ma tête assez longtemps, quoi. Donc, évidemment quand vous flashez sur quelqu’un d’autre, vous ne ressentez plus les mêmes choses, les mêmes sentiments que pour la personne qui a précédé
Jérôme Colin : Comment on se pardonne tout ?
Françoise Hardy : Comment ?
Jérôme Colin : Comment on se pardonne tout ! Et est-ce qu’on se pardonne tout ?
Françoise Hardy : Vous savez, je ne me pose pas la question. C’est comme ces journalistes qui vous disent : est-ce que vous vous aimez ? Je crois que vous ne vous aimez pas. Je ne me suis jamais posée la question de m’aimer, de ne pas m’aimer, de pardonner, de ne pas me pardonner. Évidemment comme j’ai une éducation religieuse, je culpabilise assez facilement. Il y a des choses où je pense que je ne me suis pas très bien comportée. Mais bon. Comment dire... En même temps, je sais qu’à cette époque-là, je ne pouvais pas me comporter autrement donc, ça sert à rien de s’appesantir là-dessus.
Jérôme Colin : Ah non !
Françoise Hardy : Bon on regrette ! Quand on y pense, on se dit bon voilà, je ne me suis pas bien comportée. Et de toute façon, personne ne peut bien se comporter pendant toute une vie. Sinon, il ne s’incarne pas sur cette planète parce que sur cette planète, on est là pour apprendre et pour se perfectionner. Et à partir du moment où on est là pour se perfectionner, cela veut dire qu’on est très imparfait à la base.
Jérôme Colin : Oh que oui !
Françoise Hardy : N’est-ce pas ?
samedi 25 août 2018
Françoise Hardy dans Hep Taxi ! - 14ème extrait
Jérôme Colin : Pourquoi vous vous êtes mariée Françoise ?
Françoise Hardy : Eh ben, justement parce que j’avais un problème de santé et qu’il fallait m’opérer. Qu’on avait peur que ce soit embêtant. Et finalement, ça ne l’était pas. Dieu merci. Mais du coup, je me suis demandé ce qu’il se passerait si jamais j’avais un souci. Enfin, si jamais je ne me réveillais pas de l’opération.. Et je suis allée consulter un avocat. Et cet avocat m’a expliqué qu’il fallait que je me marie. Donc, il m’a donné les raisons que j’ai transmises à Jacques et qui a été tout de suite d’accord pour qu’on se marie. Et qui très gentiment m’avait dit que c’est bien de se marier après l’opération, comme ça, ça nous projette dans un avenir plus intéressant que la clinique et les inquiétudes qui y sont liées... Voilà ! Mais on n’était ni l’un ni l’autre tellement partisans du mariage. Ce qui était drôle, c’est que le jour ... Enfin 15 jours avant de nous marier, on avait posé pour Paris Match qui faisait un sujet sur les couples non mariés. Et on ouvrait le sujet … (rire)
Jérôme Colin : Pour 15 jours encore...
Françoise Hardy : (rire) Oui, oui, ça. On ne pouvait pas le savoir.
Jérôme Colin : Mais j’ai vu des photos de votre mariage dans votre livre. Vous n’avez pas l’air de vous amuser spécialement !
Françoise Hardy : Ben, on s’est fâché.
Jérôme Colin : C’est vous qui avez choisi les photos ?
Françoise Hardy : Je ne sais pas… si, il y a une photo. Ah si, il y a une toute petite photo. Si, si, il y a des photos où on rigolait. Mais on s’est quand même fâché juste avant parce qu’il ne voulait pas que les invités qui étaient venus de Paris et tout ça, viennent avec nous. Moi j’aime pas qu’il y ait trop de monde, et tout ça. Mais alors là, je trouvais que ça s’imposait quand même que tous ces amis qui avaient eu la gentillesse et qui s’étaient donné le mal de venir de Paris soient à la cérémonie. Enfin, à la cérémonie civile, bien entendu.
Jérôme Colin : Qu’est-ce qui vous a plu chez Jacques Dutronc ?
Françoise Hardy : Tout.
Jérôme Colin : Tout tout tout ? Quoi ça été le flash d’une vie ?
Françoise Hardy : Oh, quand même. Je n’ai pas eu le coup de foudre pour lui. C’est venu petit à petit. Parce que j’ai eu des coups de foudre dans ma vie. Mais lui, c’est venu petit à petit. Mais oui, il est très séduisant. Et encore par exemple, hier je suis tombée par hasard sur un clip, un scopitone de lui. Je ne sais pas ! Il devait avoir 25-30 ans. Je me disais : mais vraiment, il était irrésistible. Vraiment. Il avait une espèce de charisme, une personnalité complètement hors norme. Une façon d’être totalement originale.
Jérôme Colin : Mais vous avez sentit en le rencontrant qu’il allait vous faire baver ? Qu’il allait vous en faire baver ? Ça n’allait pas nécessairement être facile ?
Françoise Hardy : Je n’ai pas senti ça du tout quand je l’ai rencontré, qu’il allait m’en faire baver parce qu’il était très amoureux transi au début. Il essayait de me rejoindre quand il le pouvait. Enfin, il avait un côté comme ça, vraiment amoureux transi. Et du coup, moi j’étais pour la première fois de ma vie, je me sentais vraiment confortable. Enfin, j’étais contente, quoi ! Mais malheureusement, ça n’a pas duré. (rire)… Mais enfin, en même temps, c’était bien que ça ne dure pas, parce que du coup, c’est moi qui ai tiré la langue pendant 20 ans et finalement, je suis très contente d’avoir été folle amoureuse de lui pendant 20 ans. Parce que ça vous maintient dans une espèce d’état d’intensité. Évidemment, vous souffrez, vous êtes malheureux, et tout et tout, mais en même temps vous faites des belles chansons. Il y a plein de choses comme ça.
Françoise Hardy : Eh ben, justement parce que j’avais un problème de santé et qu’il fallait m’opérer. Qu’on avait peur que ce soit embêtant. Et finalement, ça ne l’était pas. Dieu merci. Mais du coup, je me suis demandé ce qu’il se passerait si jamais j’avais un souci. Enfin, si jamais je ne me réveillais pas de l’opération.. Et je suis allée consulter un avocat. Et cet avocat m’a expliqué qu’il fallait que je me marie. Donc, il m’a donné les raisons que j’ai transmises à Jacques et qui a été tout de suite d’accord pour qu’on se marie. Et qui très gentiment m’avait dit que c’est bien de se marier après l’opération, comme ça, ça nous projette dans un avenir plus intéressant que la clinique et les inquiétudes qui y sont liées... Voilà ! Mais on n’était ni l’un ni l’autre tellement partisans du mariage. Ce qui était drôle, c’est que le jour ... Enfin 15 jours avant de nous marier, on avait posé pour Paris Match qui faisait un sujet sur les couples non mariés. Et on ouvrait le sujet … (rire)
Jérôme Colin : Pour 15 jours encore...
Françoise Hardy : (rire) Oui, oui, ça. On ne pouvait pas le savoir.
Jérôme Colin : Mais j’ai vu des photos de votre mariage dans votre livre. Vous n’avez pas l’air de vous amuser spécialement !
Françoise Hardy : Ben, on s’est fâché.
Jérôme Colin : C’est vous qui avez choisi les photos ?
Françoise Hardy : Je ne sais pas… si, il y a une photo. Ah si, il y a une toute petite photo. Si, si, il y a des photos où on rigolait. Mais on s’est quand même fâché juste avant parce qu’il ne voulait pas que les invités qui étaient venus de Paris et tout ça, viennent avec nous. Moi j’aime pas qu’il y ait trop de monde, et tout ça. Mais alors là, je trouvais que ça s’imposait quand même que tous ces amis qui avaient eu la gentillesse et qui s’étaient donné le mal de venir de Paris soient à la cérémonie. Enfin, à la cérémonie civile, bien entendu.
Jérôme Colin : Qu’est-ce qui vous a plu chez Jacques Dutronc ?
Françoise Hardy : Tout.
Jérôme Colin : Tout tout tout ? Quoi ça été le flash d’une vie ?
Françoise Hardy : Oh, quand même. Je n’ai pas eu le coup de foudre pour lui. C’est venu petit à petit. Parce que j’ai eu des coups de foudre dans ma vie. Mais lui, c’est venu petit à petit. Mais oui, il est très séduisant. Et encore par exemple, hier je suis tombée par hasard sur un clip, un scopitone de lui. Je ne sais pas ! Il devait avoir 25-30 ans. Je me disais : mais vraiment, il était irrésistible. Vraiment. Il avait une espèce de charisme, une personnalité complètement hors norme. Une façon d’être totalement originale.
Jérôme Colin : Mais vous avez sentit en le rencontrant qu’il allait vous faire baver ? Qu’il allait vous en faire baver ? Ça n’allait pas nécessairement être facile ?
Françoise Hardy : Je n’ai pas senti ça du tout quand je l’ai rencontré, qu’il allait m’en faire baver parce qu’il était très amoureux transi au début. Il essayait de me rejoindre quand il le pouvait. Enfin, il avait un côté comme ça, vraiment amoureux transi. Et du coup, moi j’étais pour la première fois de ma vie, je me sentais vraiment confortable. Enfin, j’étais contente, quoi ! Mais malheureusement, ça n’a pas duré. (rire)… Mais enfin, en même temps, c’était bien que ça ne dure pas, parce que du coup, c’est moi qui ai tiré la langue pendant 20 ans et finalement, je suis très contente d’avoir été folle amoureuse de lui pendant 20 ans. Parce que ça vous maintient dans une espèce d’état d’intensité. Évidemment, vous souffrez, vous êtes malheureux, et tout et tout, mais en même temps vous faites des belles chansons. Il y a plein de choses comme ça.
samedi 18 août 2018
Françoise Hardy dans Hep Taxi ! - 13ème extrait
Jérôme Colin : Quand vous étiez toute petite, votre chanson préférée, c’était « La complainte de la bute » …
Françoise Hardy : Non ! C’était... Je n’étais pas toute petite, hein. Non, non, parce qu’avant, il y a eu les chanteurs de charme. Vous savez les chanteurs à accent, Georges Guétary, etc. Et donc, George Guétary chantait « La valse des regrets » qui était une adaptation d’une valse de Brahms. Ça, c’était très beau. J’aimais beaucoup ça. Et puis après, la chanson que j’aimais vraiment, plus que « La complainte de la bute », c’était une chanson que chantait Cora Vaucaire et qui s’appelle « La rue s’allume », qui disait.. Le texte est magnifique. D’une sophistication. Bizarrement, j’étais très très jeune. Je ne sais pas ! Je devais avoir 13, 14 ans. Et ça dit : au dehors, la rue s’allume rouge, orange et canari, une cigarette fume près du lit où je lis. Pourquoi ce soir, ne puis-je supporter l’odeur des roses. Je trouve ça d’une beauté. Encore maintenant, voyez, je suis pénétrée par ce texte. C’est magnifique. Il faudrait que je le chante une fois.
Jérôme Colin : Sur scène !
Françoise Hardy : (rire)
Jérôme Colin : Allons-y !
Françoise Hardy : Quand je vois des sous-bois où le jour passe à peine. Cela m’enchante. Ça m’enchante !
Jérôme Colin : Vous étiez faite pour vivre à la campagne.
Françoise Hardy : Ben non, j’ai horreur de ça.
Jérôme Colin : C’est vrai ! Vous vous embêtez ?
Françoise Hardy : Non, mais j’ai besoin de la ville. J’ai des phobies. Vous savez, je suis totalement malade à tous les niveaux. Et donc … Mais non, j’ai des phobies qui font que je ne pourrais pas vivre à la campagne. Le moindre insecte, je deviens …
Jérôme Colin : C’est vrai ?
Françoise Hardy : Oui je suis terrifiée. C’est malheureux d’être comme ça. C’est grotesque ! Je ne sais pas pourquoi j’aime la ville… Je crois que c’est parce que je suis très solitaire. Parce que je crois qu’être solitaire en ville, c’est complètement différent qu’être solitaire à la campagne.
Jérôme Colin : C’est possible déjà.
Françoise Hardy : Et puis, il y a quelque chose que j’apprécie beaucoup en ville, c’est le fait que les gens ne sont pas à vous épier derrière leurs rideaux. Il y a une espèce de liberté de mouvement. Et puis, évidemment le confort citadin. Quand vous avez besoin de la moindre chose, vous n’avez pas besoin de prendre votre voiture, de faire des kilomètres pour l’acquérir. Tout est à portée de la main, quoi.
Françoise Hardy : Non ! C’était... Je n’étais pas toute petite, hein. Non, non, parce qu’avant, il y a eu les chanteurs de charme. Vous savez les chanteurs à accent, Georges Guétary, etc. Et donc, George Guétary chantait « La valse des regrets » qui était une adaptation d’une valse de Brahms. Ça, c’était très beau. J’aimais beaucoup ça. Et puis après, la chanson que j’aimais vraiment, plus que « La complainte de la bute », c’était une chanson que chantait Cora Vaucaire et qui s’appelle « La rue s’allume », qui disait.. Le texte est magnifique. D’une sophistication. Bizarrement, j’étais très très jeune. Je ne sais pas ! Je devais avoir 13, 14 ans. Et ça dit : au dehors, la rue s’allume rouge, orange et canari, une cigarette fume près du lit où je lis. Pourquoi ce soir, ne puis-je supporter l’odeur des roses. Je trouve ça d’une beauté. Encore maintenant, voyez, je suis pénétrée par ce texte. C’est magnifique. Il faudrait que je le chante une fois.
Jérôme Colin : Sur scène !
Françoise Hardy : (rire)
Jérôme Colin : Allons-y !
Françoise Hardy : Quand je vois des sous-bois où le jour passe à peine. Cela m’enchante. Ça m’enchante !
Jérôme Colin : Vous étiez faite pour vivre à la campagne.
Françoise Hardy : Ben non, j’ai horreur de ça.
Jérôme Colin : C’est vrai ! Vous vous embêtez ?
Françoise Hardy : Non, mais j’ai besoin de la ville. J’ai des phobies. Vous savez, je suis totalement malade à tous les niveaux. Et donc … Mais non, j’ai des phobies qui font que je ne pourrais pas vivre à la campagne. Le moindre insecte, je deviens …
Jérôme Colin : C’est vrai ?
Françoise Hardy : Oui je suis terrifiée. C’est malheureux d’être comme ça. C’est grotesque ! Je ne sais pas pourquoi j’aime la ville… Je crois que c’est parce que je suis très solitaire. Parce que je crois qu’être solitaire en ville, c’est complètement différent qu’être solitaire à la campagne.
Jérôme Colin : C’est possible déjà.
Françoise Hardy : Et puis, il y a quelque chose que j’apprécie beaucoup en ville, c’est le fait que les gens ne sont pas à vous épier derrière leurs rideaux. Il y a une espèce de liberté de mouvement. Et puis, évidemment le confort citadin. Quand vous avez besoin de la moindre chose, vous n’avez pas besoin de prendre votre voiture, de faire des kilomètres pour l’acquérir. Tout est à portée de la main, quoi.
samedi 11 août 2018
Capricorne vs Cancer : L'histoire de Françoise Hardy (PopMatters) - (10ème extrait)
À bien des égards, elle est réaliste. Aussi tentant qu'il soit de voir ce
dernier chapitre de sa vie comme son heureux dénouement, c'est plus compliqué
que cela. Ça ne vaudra pas toujours la peine.
Peut-être que tout est superposé. Il y a tellement de facteurs que cette présentation passe sous silence - des éléments désordonnés et non divulgués de sa vie quotidienne qui contrediraient ce récit ordonné. Bien sûr, c'est plus compliqué que ça. Mais il est bon d'imaginer alors que son véhicule terrestre laissera partir son âme, comme le Capricorne lève l'ancre et trace sa route en pourchassant le vent vers un horizon lointain, qu'elle se permettra peut-être de jeter un dernier regard en arrière et sera réconfortée par la lueur de toutes les perles qu'elle nous a laissées sur le rivage.
* * *
Sources: A l'exception de la citation concernant son apparition à la télévision, toutes les citations de Françoise sont tirées du livre. Les citations de fans français sont des traductions de conversations que Brett Marie a eues avec eux par e-mails.
Texte original :
She is in many ways a realist. As tempting as it is to see this late chapter of her life as her happy ending, it's more complicated than that. It won't always be worth the pain. "The Sea-Goat is… a mythological figure invented to express the more esoteric nature of Capricorn. [It] is a divine creature who already possesses the vast riches of the sea and who climbs up onto the land in order to see how these resources can best be used and formed into matter for the inhabitants of the Earth… [It] knows that the seat of real power and wealth lies beyond the realm of the personal ego... The Sea-Goat has all the raw materials, minerals, and valuable ores of the Earth at his disposal... He will give form to what is formless and create a structure from which many will grow and prosper." -- Alan Oken, Ibid. Perhaps it all depends on how she frames it. The spring of 2018 saw the surprise release of Personne d'autre, an album of new material. The album's lead single could be the flipside of the 'Tant de belles choses' coin. Between verses steeped in ocean imagery ("Aucun bateau pirate ne prendra le pouvoir / Aucune étoile filante me laissera dans le noir" ["No pirate ship will overpower me / No shooting star will leave me in the dark") she sings: "Prends ma main" ["Take my hand"], and declares, "Je prendrai le large" ["I will set sail"]. And in this late chapter in Françoise's life, between one near-death experience and the ever-nearing end, what better way is there to frame events, what better meaning can she make for herself out of them? Maybe it's all bunk. There's so much that this view ignores -- messy, undivulged elements of her daily life that would contradict this tidy narrative. Of course it's more complicated than that. But it's nice to imagine that, as her earthly vehicle lets her spirit go, as the Capricorn weighs anchor and charts her course, to chase the wind to some far-off horizon, perhaps she'll allow herself one last look back, and take comfort in the gleam of all the pearls she's left us on the shore. * * * Sources: Except for the TV appearance quote, all of the Francoise quotes are from the book. The quotes from French fans are translations of email conversations Brett Marie had with them.
"La Chèvre de Mer est ... une figure mythologique inventée pour exprimer la nature plus ésotérique du Capricorne. [C'est] une créature divine qui possède déjà les vastes richesses de la mer et qui grimpe sur la terre pour voir comment ces ressources pourraient être mieux utilisées et transformées en substance destinée aux habitants de la Terre ... [Elle] sait que le siège réel du pouvoir et du bien être se situe au-delà du royaume de l'ego personnel ... La Chèvre de Mer a toutes les matières premières, les minéraux, et les minerais précieux de la terre à sa disposition ... Elle donnera forme à ce qui est sans forme et créera une structure à partir de laquelle beaucoup grandiront et prospéreront. - Alan Oken, Ibid.Peut-être que tout dépend de la façon dont elle formule les choses. Le printemps 2018 voit la sortie surprise de Personne d'autre, un album de nouvelles chansons. Le single principal de l'album pourrait être l'envers de 'Tant de belles choses'. Entre des vers imprégnés d'images de l'océan ("Aucun bateau pirate ne prendra le pouvoir / Aucune étoile filante me laissera dans le noir") elle chante: "Donne-moi la main", et déclare : " Je prendrai le large ". Et dans ce dernier chapitre de la vie de Françoise, entre une expérience de mort imminente et la fin toujours proche, quelle meilleure façon de formuler les événements, quelle meilleur sens pourrait-elle en tirer ?
Peut-être que tout est superposé. Il y a tellement de facteurs que cette présentation passe sous silence - des éléments désordonnés et non divulgués de sa vie quotidienne qui contrediraient ce récit ordonné. Bien sûr, c'est plus compliqué que ça. Mais il est bon d'imaginer alors que son véhicule terrestre laissera partir son âme, comme le Capricorne lève l'ancre et trace sa route en pourchassant le vent vers un horizon lointain, qu'elle se permettra peut-être de jeter un dernier regard en arrière et sera réconfortée par la lueur de toutes les perles qu'elle nous a laissées sur le rivage.
* * *
Sources: A l'exception de la citation concernant son apparition à la télévision, toutes les citations de Françoise sont tirées du livre. Les citations de fans français sont des traductions de conversations que Brett Marie a eues avec eux par e-mails.
Texte original :
She is in many ways a realist. As tempting as it is to see this late chapter of her life as her happy ending, it's more complicated than that. It won't always be worth the pain. "The Sea-Goat is… a mythological figure invented to express the more esoteric nature of Capricorn. [It] is a divine creature who already possesses the vast riches of the sea and who climbs up onto the land in order to see how these resources can best be used and formed into matter for the inhabitants of the Earth… [It] knows that the seat of real power and wealth lies beyond the realm of the personal ego... The Sea-Goat has all the raw materials, minerals, and valuable ores of the Earth at his disposal... He will give form to what is formless and create a structure from which many will grow and prosper." -- Alan Oken, Ibid. Perhaps it all depends on how she frames it. The spring of 2018 saw the surprise release of Personne d'autre, an album of new material. The album's lead single could be the flipside of the 'Tant de belles choses' coin. Between verses steeped in ocean imagery ("Aucun bateau pirate ne prendra le pouvoir / Aucune étoile filante me laissera dans le noir" ["No pirate ship will overpower me / No shooting star will leave me in the dark") she sings: "Prends ma main" ["Take my hand"], and declares, "Je prendrai le large" ["I will set sail"]. And in this late chapter in Françoise's life, between one near-death experience and the ever-nearing end, what better way is there to frame events, what better meaning can she make for herself out of them? Maybe it's all bunk. There's so much that this view ignores -- messy, undivulged elements of her daily life that would contradict this tidy narrative. Of course it's more complicated than that. But it's nice to imagine that, as her earthly vehicle lets her spirit go, as the Capricorn weighs anchor and charts her course, to chase the wind to some far-off horizon, perhaps she'll allow herself one last look back, and take comfort in the gleam of all the pearls she's left us on the shore. * * * Sources: Except for the TV appearance quote, all of the Francoise quotes are from the book. The quotes from French fans are translations of email conversations Brett Marie had with them.
dimanche 5 août 2018
Capricorne vs Cancer : L'histoire de Françoise Hardy (PopMatters) - (9ème extrait)
Mars 2015: Transit de Saturne en opposition au Mars natal
Sa guérison, telle qu'elle est décrite dans un ouvrage de 2016 intitulé Un cadeau du ciel, relevait de l'improbable, voire du miracle. Elle en accorde le mérite aux médecins (qui, alors qu'elle était à la porte de la mort, ont décidé qu'ils n'avaient rien à perdre en continuant ses traitements de chimiothérapie), à Thomas, mais aussi aux prières de certains amis spirituellement élevés. Et elle a affirmé, sur le papier et dans un certain nombre de médias lors de la sortie du livre, qu'il devait y avoir une raison pour qu'elle ait recouvré une bonne santé. Cependant, interrogée à plusieurs reprises sur ce que pouvait être cette raison, elle a répondu avec emphase: "Je ne sais pas."
Au moins, elle semble reconnaissante pour les bons moments. Son don céleste est sa santé, pas seulement sa vie - elle n'apprécie pas une vie dans la douleur, et elle écrit qu'elle est une « ardente avocate » de l'euthanasie, rejetant « le culte du martyre, et l'idée de supporter des souffrances atroces et inexorables jusqu'à la fin amère. » Puisant dans les leçons d'un ami spirituel, elle se délecte du terme « rendre l'âme », utilisé pour décrire comment le corps épuisé - le véhicule de l'âme - libère l'âme de ses entraves physiques au moment de la mort.
Texte original :
March, 2015: Transiting Saturn Opposite Natal Mars
"Once this transit passes, you'll probably hold your head just that little bit higher knowing that you're finally strong enough to deal with whatever life throws at you." -- Leah Whitehorse, 'Transits -- Saturn Opposite Mars'
Of course, she was never alone. Thomas never let her down. The touching story of his continued devotion in the face of this news -- he kept a regular vigil at her bedside, holding her hand, even reading the work of poet Georges Brassens to his mother as she lay there unconscious -- is one more testament to the strength of their bond. And somehow, she pulled through. When doctors told her just how much Thomas had been at her side as she'd hovered between life and death, she says, "I burst into tears."
Her recovery, as depicted in a 2016 work of memoir Un cadeau du ciel [A Gift from Heaven], was unlikely, even miraculous. She gives credit to her doctors (who, while she lay at death's door, decided they had nothing to lose by continuing her chemotherapy treatments), and to Thomas, but also to the prayers of certain spiritually elevated friends. And she asserted, on the page and on a number of media outlets upon the book's release, that her good health must have been restored for a reason. But, asked over and over what that reason was, she answered emphatically: "I don't know."
She seems grateful for the good times, at least. Her heavenly gift is her health, not merely her life -- she doesn't value a life in pain, and she writes that she is a "staunch advocate" of euthanasia, rejecting "[t]he cult of martyrdom, and the idea of enduring atrocious and inexorable suffering to the bitter end." Drawing from the lessons of a spiritual friend, she delights in the term 'rendre l'âme' ['to return the soul'], used to describe how the spent body -- the vehicle for the soul -- releases the soul from its physical shackles at the moment of death.
"Une fois que ce transit sera passé, vous garderez probablement votre tête juste un peu plus haute en sachant que vous êtes finalement assez fort pour faire face à ce que la vie vous réserve." - Leah Whitehorse, 'Transits - Saturne à l'opposé de Mars'Bien sûr, elle n'a jamais été seule. Thomas ne l'a jamais laissée tomber. L'histoire touchante de son dévouement continu face à cette nouvelle - il a veillé régulièrement à son chevet, tenant sa main, en lisant même l'œuvre du poète Georges Brassens à sa mère alors qu'elle restait là sans connaissance - est un témoignage de plus de la force de leur lien. Et d'une certaine façon, elle s'en est sortie. Quand les médecins lui ont dit à quel point Thomas avait été à ses côtés alors qu'elle avait oscillé entre la vie et la mort, elle a dit : «J'ai fondu en larmes».
Sa guérison, telle qu'elle est décrite dans un ouvrage de 2016 intitulé Un cadeau du ciel, relevait de l'improbable, voire du miracle. Elle en accorde le mérite aux médecins (qui, alors qu'elle était à la porte de la mort, ont décidé qu'ils n'avaient rien à perdre en continuant ses traitements de chimiothérapie), à Thomas, mais aussi aux prières de certains amis spirituellement élevés. Et elle a affirmé, sur le papier et dans un certain nombre de médias lors de la sortie du livre, qu'il devait y avoir une raison pour qu'elle ait recouvré une bonne santé. Cependant, interrogée à plusieurs reprises sur ce que pouvait être cette raison, elle a répondu avec emphase: "Je ne sais pas."
Au moins, elle semble reconnaissante pour les bons moments. Son don céleste est sa santé, pas seulement sa vie - elle n'apprécie pas une vie dans la douleur, et elle écrit qu'elle est une « ardente avocate » de l'euthanasie, rejetant « le culte du martyre, et l'idée de supporter des souffrances atroces et inexorables jusqu'à la fin amère. » Puisant dans les leçons d'un ami spirituel, elle se délecte du terme « rendre l'âme », utilisé pour décrire comment le corps épuisé - le véhicule de l'âme - libère l'âme de ses entraves physiques au moment de la mort.
Texte original :
March, 2015: Transiting Saturn Opposite Natal Mars
"Once this transit passes, you'll probably hold your head just that little bit higher knowing that you're finally strong enough to deal with whatever life throws at you." -- Leah Whitehorse, 'Transits -- Saturn Opposite Mars'
Of course, she was never alone. Thomas never let her down. The touching story of his continued devotion in the face of this news -- he kept a regular vigil at her bedside, holding her hand, even reading the work of poet Georges Brassens to his mother as she lay there unconscious -- is one more testament to the strength of their bond. And somehow, she pulled through. When doctors told her just how much Thomas had been at her side as she'd hovered between life and death, she says, "I burst into tears."
Her recovery, as depicted in a 2016 work of memoir Un cadeau du ciel [A Gift from Heaven], was unlikely, even miraculous. She gives credit to her doctors (who, while she lay at death's door, decided they had nothing to lose by continuing her chemotherapy treatments), and to Thomas, but also to the prayers of certain spiritually elevated friends. And she asserted, on the page and on a number of media outlets upon the book's release, that her good health must have been restored for a reason. But, asked over and over what that reason was, she answered emphatically: "I don't know."
She seems grateful for the good times, at least. Her heavenly gift is her health, not merely her life -- she doesn't value a life in pain, and she writes that she is a "staunch advocate" of euthanasia, rejecting "[t]he cult of martyrdom, and the idea of enduring atrocious and inexorable suffering to the bitter end." Drawing from the lessons of a spiritual friend, she delights in the term 'rendre l'âme' ['to return the soul'], used to describe how the spent body -- the vehicle for the soul -- releases the soul from its physical shackles at the moment of death.
samedi 28 juillet 2018
Capricorne vs Cancer : L'histoire de Françoise Hardy (PopMatters) - (8ème extrait)
9 mars 2015: Transit d'Uranus en opposition avec la Lune natale
'Tant de belles choses' traite de la mort. Elle ne dit rien sur la vie avec le cancer, ou les problèmes intestinaux, et la fragilité croissante qui limitait sa mobilité. Françoise a lutté pendant des années pour continuer à écrire et à enregistrer. Avec le temps, de simples sorties de son appartement parisien devinrent des luttes en soi. À l'occasion de son 70e anniversaire en 2014, elle a fortement insisté sur sa retraite de la musique. À l'hôpital pour un traitement en 2015, elle est tombée dans la douche, sombrant dans un coma de trois semaines. Les médecins ont dit à son fils Thomas de se préparer à sa mort.
"Très souvent", a-t-elle déclaré lors de l'émission "L'Invité" à la télévision française, nous entendons parler de personnes en train de mourir ayant une sorte d'illumination, ce que nous appelons une EMI, une "expérience de mort imminente". Comme un aimant, ils ne craignent plus la mort, parce qu'ils savent que la mort est cette lumière extraordinaire. Mais elle ne peut pas prétendre être aussi chanceuse. Le souvenir le plus lucide qu'elle puisse offrir est une hallucination induite par la morphine d'être piégée dans une boîte, d'être étouffée, enterrée vivante, alors que les médecins retiraient un tube de ventilation.
Alors, cela valait-il la peine ?
Texte original :
9 March 2015: Transiting Uranus Opposite Natal Moon
"This transit can signify sudden events in your personal and emotional life and sudden changes in your home. The pressure of circumstances will reveal your unconscious emotional patterns, and you will learn to handle your life with fewer habits and inappropriate unconscious behaviour patterns." -- Robert Hand, Planets in Transit
Sometimes the price of great art is great suffering. In a way, Françoise wrote 'Tant de belles choses' on credit. She would pay dearly over the ensuing years. 'Tant de belles choses' deals with death. It says nothing about living with cancer, or intestinal problems, and the increasing frailty that restricted her mobility. Françoise struggled for years to continue writing and recording. In time, simple excursions from her Paris apartment became struggles in themselves. Around her 70th birthday in 2014, she hinted strongly at her retirement from music. In the hospital for treatment in 2015, she fell in the shower, knocking herself into a three-week coma. Doctors told her son Thomas to prepare for her death. "Very often," she told French TV's L'Invité "we hear about people at the point of dying having a sort of illumination, what we call an N.D.E., a 'near-death experience', where they see an extraordinary light that pulls them like a magnet, and afterward they're no longer afraid of death, because they know that death is this extraordinary light." But she can't claim to be so lucky. The most lucid recollection she can offer is a morphine-induced hallucination of being trapped in a box, of being suffocated, buried alive, as doctors removed a ventilator tube. Alors. Valait-il la peine?
"Ce transit peut signifier des événements soudains dans votre vie personnelle et émotionnelle et des changements soudains dans votre maison. La pression des circonstances révélera vos schémas émotionnels inconscients, et vous apprendrez à gérer votre vie avec moins d'habitudes et avec des comportements inconscients inappropriés." - Robert Hand, Planètes en transitParfois, le prix du grand art est une grande souffrance. D'une certaine manière, Françoise a écrit 'Tant de belles choses' à crédit. Elle paiera cher au cours des années suivantes.
'Tant de belles choses' traite de la mort. Elle ne dit rien sur la vie avec le cancer, ou les problèmes intestinaux, et la fragilité croissante qui limitait sa mobilité. Françoise a lutté pendant des années pour continuer à écrire et à enregistrer. Avec le temps, de simples sorties de son appartement parisien devinrent des luttes en soi. À l'occasion de son 70e anniversaire en 2014, elle a fortement insisté sur sa retraite de la musique. À l'hôpital pour un traitement en 2015, elle est tombée dans la douche, sombrant dans un coma de trois semaines. Les médecins ont dit à son fils Thomas de se préparer à sa mort.
"Très souvent", a-t-elle déclaré lors de l'émission "L'Invité" à la télévision française, nous entendons parler de personnes en train de mourir ayant une sorte d'illumination, ce que nous appelons une EMI, une "expérience de mort imminente". Comme un aimant, ils ne craignent plus la mort, parce qu'ils savent que la mort est cette lumière extraordinaire. Mais elle ne peut pas prétendre être aussi chanceuse. Le souvenir le plus lucide qu'elle puisse offrir est une hallucination induite par la morphine d'être piégée dans une boîte, d'être étouffée, enterrée vivante, alors que les médecins retiraient un tube de ventilation.
Alors, cela valait-il la peine ?
Texte original :
9 March 2015: Transiting Uranus Opposite Natal Moon
"This transit can signify sudden events in your personal and emotional life and sudden changes in your home. The pressure of circumstances will reveal your unconscious emotional patterns, and you will learn to handle your life with fewer habits and inappropriate unconscious behaviour patterns." -- Robert Hand, Planets in Transit
Sometimes the price of great art is great suffering. In a way, Françoise wrote 'Tant de belles choses' on credit. She would pay dearly over the ensuing years. 'Tant de belles choses' deals with death. It says nothing about living with cancer, or intestinal problems, and the increasing frailty that restricted her mobility. Françoise struggled for years to continue writing and recording. In time, simple excursions from her Paris apartment became struggles in themselves. Around her 70th birthday in 2014, she hinted strongly at her retirement from music. In the hospital for treatment in 2015, she fell in the shower, knocking herself into a three-week coma. Doctors told her son Thomas to prepare for her death. "Very often," she told French TV's L'Invité "we hear about people at the point of dying having a sort of illumination, what we call an N.D.E., a 'near-death experience', where they see an extraordinary light that pulls them like a magnet, and afterward they're no longer afraid of death, because they know that death is this extraordinary light." But she can't claim to be so lucky. The most lucid recollection she can offer is a morphine-induced hallucination of being trapped in a box, of being suffocated, buried alive, as doctors removed a ventilator tube. Alors. Valait-il la peine?
dimanche 22 juillet 2018
Capricorne vs Cancer : L'histoire de Françoise Hardy (PopMatters) - (7ème extrait)
« Ma mère est morte en novembre 2005. J'allais la voir tous les
après-midi et ils me laissaient rester jusqu'à 9 heures du soir, elle me
regardait partir avec un air implorant après m'avoir tenu la main. Je
ne savais pas que je la voyais vivante pour la dernière fois. Elle a
lâché ma main sans pouvoir dire "à demain". Je ne sais pas si
cette chanson m'a aidé, mais c'est inextricable de cette épreuve. et
j'espère que ma mère aurait pu s'identifier avec toutes les paroles. " -
Pierre, graphiste, Paris
« Au début de l'année 2006, j'ai perdu ma sœur d'une manière aussi brutale qu'inattendue. J'étais empli d'une détresse immense. Mon chagrin emplissait mes pensées sans discontinuer. ... Les chansons de Françoise Hardy, notamment 'Tant de belles choses' m'ont aidé. Dans le contexte de cette perte d'un être cher, la chanson prenait une dimension nouvelle : ce n'était plus seulement une chanson qu'une personne sur le point de mourir chantait à un être cher ... C'était maintenant quelqu'un de très proche de moi qui, par la voix de Françoise Hardy, m'envoyait un message de l'au-delà : « L'amour est plus fort que la mort ».
Jérôme, courtier d'assurances, Versailles
Françoise a écrit 'Tant de belles choses' en craignant de ne pas passer l'année. Elle n'aurait sûrement pas pu prédire le supplice de voir sa santé décliner au cours de la décennie suivante. Le désespoir des singes se termine en 2008, année où elle a achevé la version française. On aurait pu ajouter un additif : en approchant de la fin de sa vie, la Françoise d'il y a dix ans aurait pu frémir à l'idée que le pire de ce supplice restait à venir.
Texte original :
"My mother died in November 2005. I would go to see her every afternoon and they would let me stay until 9 o'clock. Every evening she would watch me leave with an imploring look after having held my hand. On November 15th, I didn't know that I was seeing her alive for the last time. She let go my hand without being able to say "until tomorrow." I don't know if that song helped me, but it's inextricable from that ordeal. I think and I hope that my mother could have identified with all of the lyrics." -- Pierre, graphic artist, Paris"
At the beginning of 2006, I lost my sister in a manner as brutal as it was unexpected. I was filled with an immense distress. My grief filled my thoughts without letup. Françoise Hardy's songs, particularly 'Tant de belles choses', helped me to find some peace. In the context of this loss of a loved one, the song took on a new dimension. It was no longer just a song that someone close to death was singing to a loved one... It was now someone very close to me who, through the voice of Françoise Hardy, was sending me a message from the hereafter: 'Love is stronger than death.'" -- Jérôme, insurance broker, Versailles
Françoise wrote 'Tant de belles choses' fearing that she might not live out the year. She surely couldn't have predicted the anguish of watching her health decline over the ensuing decade. The Despair of Monkeys ends in 2008, the year she completed the French edition. It could have used an addendum: coming to terms with the winding-down of her life, the Françoise of ten years ago might have cringed at the thought that the worst of that anguish was yet to come.
« Au début de l'année 2006, j'ai perdu ma sœur d'une manière aussi brutale qu'inattendue. J'étais empli d'une détresse immense. Mon chagrin emplissait mes pensées sans discontinuer. ... Les chansons de Françoise Hardy, notamment 'Tant de belles choses' m'ont aidé. Dans le contexte de cette perte d'un être cher, la chanson prenait une dimension nouvelle : ce n'était plus seulement une chanson qu'une personne sur le point de mourir chantait à un être cher ... C'était maintenant quelqu'un de très proche de moi qui, par la voix de Françoise Hardy, m'envoyait un message de l'au-delà : « L'amour est plus fort que la mort ».
Jérôme, courtier d'assurances, Versailles
Françoise a écrit 'Tant de belles choses' en craignant de ne pas passer l'année. Elle n'aurait sûrement pas pu prédire le supplice de voir sa santé décliner au cours de la décennie suivante. Le désespoir des singes se termine en 2008, année où elle a achevé la version française. On aurait pu ajouter un additif : en approchant de la fin de sa vie, la Françoise d'il y a dix ans aurait pu frémir à l'idée que le pire de ce supplice restait à venir.
Texte original :
"My mother died in November 2005. I would go to see her every afternoon and they would let me stay until 9 o'clock. Every evening she would watch me leave with an imploring look after having held my hand. On November 15th, I didn't know that I was seeing her alive for the last time. She let go my hand without being able to say "until tomorrow." I don't know if that song helped me, but it's inextricable from that ordeal. I think and I hope that my mother could have identified with all of the lyrics." -- Pierre, graphic artist, Paris"
At the beginning of 2006, I lost my sister in a manner as brutal as it was unexpected. I was filled with an immense distress. My grief filled my thoughts without letup. Françoise Hardy's songs, particularly 'Tant de belles choses', helped me to find some peace. In the context of this loss of a loved one, the song took on a new dimension. It was no longer just a song that someone close to death was singing to a loved one... It was now someone very close to me who, through the voice of Françoise Hardy, was sending me a message from the hereafter: 'Love is stronger than death.'" -- Jérôme, insurance broker, Versailles
Françoise wrote 'Tant de belles choses' fearing that she might not live out the year. She surely couldn't have predicted the anguish of watching her health decline over the ensuing decade. The Despair of Monkeys ends in 2008, the year she completed the French edition. It could have used an addendum: coming to terms with the winding-down of her life, the Françoise of ten years ago might have cringed at the thought that the worst of that anguish was yet to come.
samedi 14 juillet 2018
Capricorne vs Cancer : L'histoire de Françoise Hardy (PopMatters) - (6ème extrait)
Janvier 2004: Transit de Pluton en trigone avec le Jupiter natal
" Le chagrin et l'anxiété de mon merveilleux Tom à propos de ma maladie m'ont torturé si profondément que je ne pouvais penser à rien d'autre ", écrit-elle. "Je voulais laisser un message d'espoir sur la vie et la mort que Thomas pourrait écouter, et le réconforter quand je ne serais plus là."
Sa solution était naturelle. Faisant appel à toute la sagesse qu'elle avait accumulée au cours de sa vie, elle l'a canalisée dans des paroles de chansons. Le résultat fut le tour de force réalisé avec 'Tant de belles choses'. Pendant des décennies, Françoise avait cherché des réponses de toutes sortes: pratiques, philosophiques, spirituelles. 'Tant de belles choses' est une mine de toutes les réponses importantes qu'elle a recueillies en cours de route. Cette chanson, qui commence avec un indice de perte et de chagrin à venir ("Même s'il me faut lâcher ta main"), continue à rappeler à l'auditeur de toutes les façons dont l'amour et la vie valent cette douleur. Les plus importantes sont les paroles changeantes du refrain: "Tu as tant de belles choses devant toi" ; "L'amour est plus fort que la mort".
Texte original :
January, 2004: Transiting Pluto Trine Natal Jupiter.
You are concerned with improving conditions so that they are more in accord with your ideals. Your actions are guided by your highest vision of how the world ought to be. You may work within the context of your friends, neighbors, relatives or professional associates, or you may work on a broader scale in the community or society as a whole. No one who comes to you for help will be turned away. -- Robert Hand, Ibid.
And then she got sick. A doctor's visit in 2004 led to a diagnosis of lymphoma. "I felt like I was hearing my death sentence," she tells us in The Despair of Monkeys. All her life, and in much of her music, she had parsed her relationships, her failings and her tribulations for meaning. Now, here in the room with her -- in her very body -- was Death, that annihilator of meaning. But as badly as she herself might have taken the turn of events, it was her son's reaction to the news that spurred her to action.
"My wonderful Tom's grief and anxiety about my illness tortured me so deeply I could think of nothing else," she writes. "I wanted to leave a message of hope about life and death that Thomas could listen to, and give him comfort when I was no longer there."
Her solution was natural. Martialing all of the wisdom she had gathered in her lifetime, she channeled it into song lyrics. The result was the tour-de-force 'Tant de belles choses'. For decades, Françoise had sought answers of all kinds: practical, philosophical, spiritual. 'Tant de belles choses' is a trove of all the important answers she'd picked up along the way. This song, which begins with a hint of loss and heartache to come ("Même s'il me faut lacher ta main" ["Even if I must let go your hand"]), goes on to remind the listener of all the ways in which love and life are worth that pain. Most important are the shifting lyrics of the refrain: "Tu as tant de belles choses devant toi" ["You have so many beautiful things before you"]; "L'amour est plus fort que la mort" ["Love is stronger than death"].
Vous êtes soucieux de l'amélioration de l'environnement pour qu'il soit plus en accord avec vos idéaux. Vos actions sont guidées par votre vision globale de la façon dont le monde devrait être. Vous pouvez travailler dans un contexte amical, avec des voisins, des parents ou des associés professionnels, ou vous pouvez travailler à plus grande échelle dans une communauté ou dans la société dans son ensemble. Aucune personne qui vient à vous pour vous aider ne sera récusée. - Robert Hand, Ibid.Et puis elle est tombée malade. La visite d'un médecin en 2004 a conduit à un diagnostic de lymphome. "Je me sentais comme si j'entendais ma condamnation à mort", nous dit-elle dans Le désespoir des singes. Toute sa vie, et dans une grande partie de sa musique, elle avait analysé ses relations, ses échecs et ses tourments pour en rechercher la signification. Maintenant, avec elle dans la pièce - à l'intérieur même de son corps - il y avait la Mort, cette destructrice de sens. Mais aussi mal qu'elle-même aurait pu prendre la tournure des événements, c'est la réaction de son fils à la nouvelle qui l'a poussée à réagir.
" Le chagrin et l'anxiété de mon merveilleux Tom à propos de ma maladie m'ont torturé si profondément que je ne pouvais penser à rien d'autre ", écrit-elle. "Je voulais laisser un message d'espoir sur la vie et la mort que Thomas pourrait écouter, et le réconforter quand je ne serais plus là."
Sa solution était naturelle. Faisant appel à toute la sagesse qu'elle avait accumulée au cours de sa vie, elle l'a canalisée dans des paroles de chansons. Le résultat fut le tour de force réalisé avec 'Tant de belles choses'. Pendant des décennies, Françoise avait cherché des réponses de toutes sortes: pratiques, philosophiques, spirituelles. 'Tant de belles choses' est une mine de toutes les réponses importantes qu'elle a recueillies en cours de route. Cette chanson, qui commence avec un indice de perte et de chagrin à venir ("Même s'il me faut lâcher ta main"), continue à rappeler à l'auditeur de toutes les façons dont l'amour et la vie valent cette douleur. Les plus importantes sont les paroles changeantes du refrain: "Tu as tant de belles choses devant toi" ; "L'amour est plus fort que la mort".
Texte original :
January, 2004: Transiting Pluto Trine Natal Jupiter.
You are concerned with improving conditions so that they are more in accord with your ideals. Your actions are guided by your highest vision of how the world ought to be. You may work within the context of your friends, neighbors, relatives or professional associates, or you may work on a broader scale in the community or society as a whole. No one who comes to you for help will be turned away. -- Robert Hand, Ibid.
And then she got sick. A doctor's visit in 2004 led to a diagnosis of lymphoma. "I felt like I was hearing my death sentence," she tells us in The Despair of Monkeys. All her life, and in much of her music, she had parsed her relationships, her failings and her tribulations for meaning. Now, here in the room with her -- in her very body -- was Death, that annihilator of meaning. But as badly as she herself might have taken the turn of events, it was her son's reaction to the news that spurred her to action.
"My wonderful Tom's grief and anxiety about my illness tortured me so deeply I could think of nothing else," she writes. "I wanted to leave a message of hope about life and death that Thomas could listen to, and give him comfort when I was no longer there."
Her solution was natural. Martialing all of the wisdom she had gathered in her lifetime, she channeled it into song lyrics. The result was the tour-de-force 'Tant de belles choses'. For decades, Françoise had sought answers of all kinds: practical, philosophical, spiritual. 'Tant de belles choses' is a trove of all the important answers she'd picked up along the way. This song, which begins with a hint of loss and heartache to come ("Même s'il me faut lacher ta main" ["Even if I must let go your hand"]), goes on to remind the listener of all the ways in which love and life are worth that pain. Most important are the shifting lyrics of the refrain: "Tu as tant de belles choses devant toi" ["You have so many beautiful things before you"]; "L'amour est plus fort que la mort" ["Love is stronger than death"].
samedi 7 juillet 2018
Capricorne vs Cancer : L'histoire de Françoise Hardy (PopMatters) - (5ème extrait)
16 juin 1973 : Transit de Vénus en sextile avec l'ascendant natal
D'ailleurs, le livre précise, que s'il y a un amour dans la vie de Françoise, c'est son fils, Thomas, né de son union avec Jacques Dutronc en 1973. Alors qu'elle passe plus d'une nuit blanche dans les profondeurs du désespoir sur l'un ou l'autre de ses prétendants, les histoires qu'elle raconte sur Thomas sont remplies de chaleur et de tendresse.
Elle écrit : "le cadeau de son premier sourire, un moment inoubliable." Au milieu de sa carrière, de ses hauts et ses bas conjugaux au cours des 20 années suivantes, d'une retraite de la musique dans les années 80 et d'un retour dans les années 90, les banals passages domestiques impliquant son garçon en pleine croissance sont un doux contrepoint. L'anxiété qu'elle décrit lorsque Thomas décide de poursuivre une carrière musicale, sa joie quand il y parvient, tout cela vient de cet espoir prudent et altruiste qui accompagne l'amour parental. Elle dédie Le désespoir des singes à Thomas. La photo finale sur papier glacé au milieu du livre est une photo de Thomas, légendée : "... son expression me fait fondre." Thomas ne l'abandonne jamais.
Texte original :
16 June 1973 : Transiting Venus Sextile Natal Ascendant
A love relationship may start under such a transit. -- Robert Hand, Ibid.
Françoise's romance with photographer Jean-Marie Périer, the paradox of her fraught marriage and enduring friendship with Jacques Dutronc -- it's all there in The Despair of Monkeys, along with observations on her attraction to Mick Jagger, her brief audience with Bob Dylan, and one or two illicit encounters with lovers who, maddeningly, remain anonymous. But this is the story of one life, not one love, and no one character can claim the title of Soulmate.
Besides, the book makes clear, if there is one love of Françoise's life, it's her son, Thomas, born to her and Jacques Dutronc in 1973. While she spends more than one nuit blanche in the depths of despair over one or another of her suitors, the stories she tells of Thomas are filled with warmth and tenderness.
She writes of "the gift of his first smile, an unforgettable moment." Through her career and marital ups and downs over the next 20 years, a retreat from music in the '80s and a resurgence in the '90s, the mundane domestic passages involving her growing boy are a sweet counterpoint. The trepidation she describes when Thomas decides to pursue a music career, her delight when he succeeds at it, all of it comes from that cautious, selfless hope that accompanies parental love. She dedicates The Despair of Monkeys to Thomas. The final glossy photo in the book's middle is a photo of Thomas, captioned: "... his expression makes me melt." Thomas never lets her down.
Une relation amoureuse peut commencer sous un tel transit. - Robert Hand, Ibid.La romance de Françoise avec le photographe Jean-Marie Périer, le paradoxe de son mariage tendu avec Jacques Dutronc et de leur indéfectible amitié - tout est dans Le Désespoir des singes, y compris les commentaires sur son attirance pour Mick Jagger, sa brève rencontre avec Bob Dylan, et une ou deux rencontres illicites avec des amants qui, affolés, restent anonymes. Mais ceci est l'histoire d'une vie, pas d'un amour, et aucun personnage ne peut prétendre au titre d'âme sœur.
D'ailleurs, le livre précise, que s'il y a un amour dans la vie de Françoise, c'est son fils, Thomas, né de son union avec Jacques Dutronc en 1973. Alors qu'elle passe plus d'une nuit blanche dans les profondeurs du désespoir sur l'un ou l'autre de ses prétendants, les histoires qu'elle raconte sur Thomas sont remplies de chaleur et de tendresse.
Elle écrit : "le cadeau de son premier sourire, un moment inoubliable." Au milieu de sa carrière, de ses hauts et ses bas conjugaux au cours des 20 années suivantes, d'une retraite de la musique dans les années 80 et d'un retour dans les années 90, les banals passages domestiques impliquant son garçon en pleine croissance sont un doux contrepoint. L'anxiété qu'elle décrit lorsque Thomas décide de poursuivre une carrière musicale, sa joie quand il y parvient, tout cela vient de cet espoir prudent et altruiste qui accompagne l'amour parental. Elle dédie Le désespoir des singes à Thomas. La photo finale sur papier glacé au milieu du livre est une photo de Thomas, légendée : "... son expression me fait fondre." Thomas ne l'abandonne jamais.
Texte original :
16 June 1973 : Transiting Venus Sextile Natal Ascendant
A love relationship may start under such a transit. -- Robert Hand, Ibid.
Françoise's romance with photographer Jean-Marie Périer, the paradox of her fraught marriage and enduring friendship with Jacques Dutronc -- it's all there in The Despair of Monkeys, along with observations on her attraction to Mick Jagger, her brief audience with Bob Dylan, and one or two illicit encounters with lovers who, maddeningly, remain anonymous. But this is the story of one life, not one love, and no one character can claim the title of Soulmate.
Besides, the book makes clear, if there is one love of Françoise's life, it's her son, Thomas, born to her and Jacques Dutronc in 1973. While she spends more than one nuit blanche in the depths of despair over one or another of her suitors, the stories she tells of Thomas are filled with warmth and tenderness.
She writes of "the gift of his first smile, an unforgettable moment." Through her career and marital ups and downs over the next 20 years, a retreat from music in the '80s and a resurgence in the '90s, the mundane domestic passages involving her growing boy are a sweet counterpoint. The trepidation she describes when Thomas decides to pursue a music career, her delight when he succeeds at it, all of it comes from that cautious, selfless hope that accompanies parental love. She dedicates The Despair of Monkeys to Thomas. The final glossy photo in the book's middle is a photo of Thomas, captioned: "... his expression makes me melt." Thomas never lets her down.
samedi 30 juin 2018
Capricorne vs Cancer : L'histoire de Françoise Hardy (PopMatters) - (4ème extrait)
Parmi les nombreuses questions du désespoir des singes, une se détache: «
Je me suis souvent demandé, » médite-t-elle dans un passage sur sa vie
amoureuse, « si j'aurais été mieux lotie si j'avais été assez équilibrée
pour satisfaire mes propres besoins avant de satisfaire ceux de mes
partenaires, plutôt que de passer ma vie à compenser mes frustrations
ridicules en créant des chansons.. " Dans ses mots, se trouve une
question qui a pris de l'ampleur depuis que le tout premier amant a
écrit la toute première chanson d'amour, depuis aussi longtemps que les
êtres humains ont sublimé leur souffrance et l'ont façonnée en grand
art. Distillée à elle-même, sa question est : Cela vaut-il la peine ?
Elle ne va pas trop loin. "Je me méfie des astrologues en général", nous disent ses mémoires, "et de l'astrologie prédictive en particulier." Son intérêt relève davantage de l'exercice philosophique. Elle voit ces graphiques, ces transits, ces éléments, comme des outils de cadrage. Comme le reste de ses recherches philosophiques, ce sont des moyens pour agencer les éléments disparates de sa réalité, pour établir l'ordre et la signification des événements de sa vie qu'elle ne parviendrait pas à distinguer autrement.
28 octobre 1962: Transit de Mercure en conjonction avec la Lune natale
La succession de succès qui suivirent ('La maison ou j'ai grandi', 'Ma jeunesse pour le camp', et plus encore) la vit devenir un nom connu dans le monde entier. Son sens du style et sa figure de mode des années 60 en ont fait autant une icône de la mode qu'une vedette de la musique-business. Mais aussi glamour que devienne sa vie professionnelle, aussi prestigieuse ses romances (d'abord avec le photographe pop Jean-Marie Périer, et plus tard, pendant des décennies, avec le chanteur Jacques Dutronc), le style de vie des célébrités ne lui plaisait pas. Même chanter devant un public en direct ne lui a pas donné la joie d'une interprète. « Ma première et unique ambition était d'enregistrer », écrit-elle, « et c'était la seule chose qui m'intéressait vraiment : la scène, les séances photo, les émissions, les interviews étaient autant de corvées dont je pouvais vraiment me passer." Vers la fin des années soixante, elle a cessé de se produire en public.
Texte original :
Among the many in The Despair of Monkeys, one question stands out: "I have often wondered," she muses in a passage about her love life, "if I would have been better off if I had been balanced enough to put satisfying my own needs ahead of satisfying those of my partners, rather than spending my life compensating for my ridiculous frustrations by creating songs." Within her words sits a question that has reared its head since the very first lover wrote the very first torch song, for as long as human beings have taken their suffering and fashioned it into great art. Distilled, her question to herself is: Vaut-il la peine? Is it worth the pain? It should not be considered unbelievable that one can retrieve useful knowledge and sacred relics from astrological folly and godlessness... In this enormous heap of worm-castings there are silk-worms to be found; and, finally, out of this foul-smelling dung-heap a diligent hen can scratch up an occasional grain-seed -- indeed, even a pearl or a gold nugget. -- Johannes Kepler Astrology is one method she's found for finding answers. But maybe it's all bunk. With so many planets moving through the sky, so many texts for interpreting what their 'transits' mean, aren't believers merely cherry-picking from their horoscopes only those vaguely-worded passages that happen to apply to them, and disregarding the rest? She doesn't go overboard. "I distrust astrologers in general," her memoir tells us, "and predictive astrology in particular." Her interest is more of a philosophical exercise. She sees these charts, these transits, these aspects, as framing tools. Like the rest of her philosophical pursuits, they are ways of arranging the disparate elements of her reality, of establishing order and meaning to events in her life where otherwise she might see none. 28 October 1962: Transiting Mercury Conjunct Natal Moon This is the best possible time to express your feelings and emotions… With this transit you have to communicate on all levels, not just with your mind… Logical distinctions do not interest you very much at this time… You want to know what people have in common rather than what makes them different, and you will seek an understanding that you can share with everyone. -- Robert Hand, Planets in Transit (Para Research, 1976) On a Sunday evening in autumn, a sweet, lanky young yé-yé girl from Paris, with a couple of modest-selling singles to her name, appeared on French television to sing her lovelorn teen ballad 'Tous les garçons et les filles' ['All the Boys and Girls']. A TV appearance is a big enough event for an artist on its own, but it just so happened that the French public had voted that day in a landmark referendum, and all of France was tuned into the country's only station that night, while they waited for the vote tally to come in. A nation divided in politics was apparently unanimous in recognizing the loneliness of an unattached teenager; 'Tous les garçons et les filles' became a smash hit overnight. The parade of hits that followed ('La maison ou j'ai grandi', 'Ma jeunesse fout le camp', and more) saw her become a household name around the world. Her sense of style and '60s-era model figure made her as much an icon of fashion as a music-business star. But as glamorous as her professional life became, as high profile as her romances were (first with pop photographer Jean-Marie Périer, and later, for decades, with singer Jacques Dutronc), the celebrity lifestyle held no appeal to her. Even singing in front of a live audience gave her none of the joy a performer ought to feel. "My first and only ambition had been to record," she writes, "and this was the only thing that truly interested me. The stage, the photo sessions, the programs, the interviews were all so much drudgery that I really could do without." Around the close of the sixties, she stopped performing live.
Il ne devrait pas être considéré comme impensable que l'on puisse retirer des connaissances utiles et des reliques sacrées de la folie astrologique et de l'impiété ... Dans cet énorme tas de vers de terre, on trouve des vers à soie ; et, finalement, de ce tas de fumier nauséabond, une poule diligente peut parvenir de temps à autre à dénicher une graine de grain, voire même une perle ou une pépite d'or. - Johannes KeplerL'astrologie est une méthode qu'elle a trouvée pour trouver des réponses. Mais peut-être que tout est superposé. Avec autant de planètes qui se déplacent dans le ciel, tant de textes pour interpréter ce que signifient leurs "transits", est-ce que les adeptes ne sont-ils pas simplement en train de choisir dans leurs horoscopes seulement les passages vaguement formulés qui leur sont applicables, sans tenir compte du reste ?
Elle ne va pas trop loin. "Je me méfie des astrologues en général", nous disent ses mémoires, "et de l'astrologie prédictive en particulier." Son intérêt relève davantage de l'exercice philosophique. Elle voit ces graphiques, ces transits, ces éléments, comme des outils de cadrage. Comme le reste de ses recherches philosophiques, ce sont des moyens pour agencer les éléments disparates de sa réalité, pour établir l'ordre et la signification des événements de sa vie qu'elle ne parviendrait pas à distinguer autrement.
28 octobre 1962: Transit de Mercure en conjonction avec la Lune natale
C'est le meilleur moment pour exprimer vos sentiments et vos émotions ... Avec ce transit, vous vous sentez obligé à communiquer à tous les niveaux, pas seulement avec votre esprit ... Les distinctions logiques ne vous intéressent pas beaucoup en ce moment ... Vous voulez savoir ce que les gens ont en commun plutôt que ce qui les rend différents, et vous rechercherez une approche pouvant être partagée avec tout le monde. - Robert Hand, Planètes en transit (Para Research, 1976)Un dimanche soir, à l'automne, une jeune fille yéyé de Paris, jeune et mignonne, avec quelques titres aux ventes modestes, est apparue à la télévision française pour chanter sa ballade amoureuse adolescente "Tous les garçons et les filles". Une apparition à la télévision est un événement assez important pour un artiste, mais il se trouve que le public français avait voté ce jour-là pour un référendum historique, et, cette nuit là, toute la France était à l'écoute de la seule chaîne du pays pour le décompte des voix. Une nation divisée sur le plan politique était apparemment unanime à reconnaître la solitude d'une adolescente sans attaches ; "Tous les garçons et les filles" rencontra le succès du jour au lendemain.
La succession de succès qui suivirent ('La maison ou j'ai grandi', 'Ma jeunesse pour le camp', et plus encore) la vit devenir un nom connu dans le monde entier. Son sens du style et sa figure de mode des années 60 en ont fait autant une icône de la mode qu'une vedette de la musique-business. Mais aussi glamour que devienne sa vie professionnelle, aussi prestigieuse ses romances (d'abord avec le photographe pop Jean-Marie Périer, et plus tard, pendant des décennies, avec le chanteur Jacques Dutronc), le style de vie des célébrités ne lui plaisait pas. Même chanter devant un public en direct ne lui a pas donné la joie d'une interprète. « Ma première et unique ambition était d'enregistrer », écrit-elle, « et c'était la seule chose qui m'intéressait vraiment : la scène, les séances photo, les émissions, les interviews étaient autant de corvées dont je pouvais vraiment me passer." Vers la fin des années soixante, elle a cessé de se produire en public.
Texte original :
Among the many in The Despair of Monkeys, one question stands out: "I have often wondered," she muses in a passage about her love life, "if I would have been better off if I had been balanced enough to put satisfying my own needs ahead of satisfying those of my partners, rather than spending my life compensating for my ridiculous frustrations by creating songs." Within her words sits a question that has reared its head since the very first lover wrote the very first torch song, for as long as human beings have taken their suffering and fashioned it into great art. Distilled, her question to herself is: Vaut-il la peine? Is it worth the pain? It should not be considered unbelievable that one can retrieve useful knowledge and sacred relics from astrological folly and godlessness... In this enormous heap of worm-castings there are silk-worms to be found; and, finally, out of this foul-smelling dung-heap a diligent hen can scratch up an occasional grain-seed -- indeed, even a pearl or a gold nugget. -- Johannes Kepler Astrology is one method she's found for finding answers. But maybe it's all bunk. With so many planets moving through the sky, so many texts for interpreting what their 'transits' mean, aren't believers merely cherry-picking from their horoscopes only those vaguely-worded passages that happen to apply to them, and disregarding the rest? She doesn't go overboard. "I distrust astrologers in general," her memoir tells us, "and predictive astrology in particular." Her interest is more of a philosophical exercise. She sees these charts, these transits, these aspects, as framing tools. Like the rest of her philosophical pursuits, they are ways of arranging the disparate elements of her reality, of establishing order and meaning to events in her life where otherwise she might see none. 28 October 1962: Transiting Mercury Conjunct Natal Moon This is the best possible time to express your feelings and emotions… With this transit you have to communicate on all levels, not just with your mind… Logical distinctions do not interest you very much at this time… You want to know what people have in common rather than what makes them different, and you will seek an understanding that you can share with everyone. -- Robert Hand, Planets in Transit (Para Research, 1976) On a Sunday evening in autumn, a sweet, lanky young yé-yé girl from Paris, with a couple of modest-selling singles to her name, appeared on French television to sing her lovelorn teen ballad 'Tous les garçons et les filles' ['All the Boys and Girls']. A TV appearance is a big enough event for an artist on its own, but it just so happened that the French public had voted that day in a landmark referendum, and all of France was tuned into the country's only station that night, while they waited for the vote tally to come in. A nation divided in politics was apparently unanimous in recognizing the loneliness of an unattached teenager; 'Tous les garçons et les filles' became a smash hit overnight. The parade of hits that followed ('La maison ou j'ai grandi', 'Ma jeunesse fout le camp', and more) saw her become a household name around the world. Her sense of style and '60s-era model figure made her as much an icon of fashion as a music-business star. But as glamorous as her professional life became, as high profile as her romances were (first with pop photographer Jean-Marie Périer, and later, for decades, with singer Jacques Dutronc), the celebrity lifestyle held no appeal to her. Even singing in front of a live audience gave her none of the joy a performer ought to feel. "My first and only ambition had been to record," she writes, "and this was the only thing that truly interested me. The stage, the photo sessions, the programs, the interviews were all so much drudgery that I really could do without." Around the close of the sixties, she stopped performing live.
dimanche 24 juin 2018
Capricorne vs Cancer : L'histoire de Françoise Hardy (PopMatters) - (3ème extrait)
Elle se pose des questions. Questions pratiques (si ses anciens titres
avaient été mieux produits, « cela aurait-il fonctionné aussi ? »),
Énigmes spirituelles et philosophiques (« Pourquoi certaines personnes
donnent-elles l'impression d'être protégées alors que d'autres semblent
être en proie à une malédiction ? "): elles s'accumulent dans Le
désespoir des singes, jusqu'à la dernière phrase. Les mémoires attirent
l'attention sur le nombre de paroles de ses textes qui se terminent par
des points d'interrogation. Elle cherche toujours des réponses.
Dans son meilleur travail, elle s'éloigne rarement de la poursuite de cet objectif ultime. Bien que son style musical, sa production et ses arrangements instrumentaux aient évolué au fil des décennies, elle n'a jamais cessé d'utiliser le médium de la musique pour trouver un sens à sa vie. À son meilleur, tout au long de sa carrière, ses textes se sont directement confrontés aux obstacles qui entravaient son chemin vers le bonheur et la lumière. Il est fascinant de voir à quelle fréquence, dans les paroles qu'elle a écrites elle-même et dans celles d'autres chansons qu'elle a glanées chez d'autres auteurs-compositeurs, elle pose une question, puis demande une réponse au ciel ou recherche sa propre voie.
Dans 'Voilà' nous avons :
'Soleil' demande ceci :
Parmi ses albums les plus importants, il en est un qui s'appelle simplement La Question, dont la chanson-titre est un hymne à un amant qu'elle appelle "Ma question sans réponse" :
Texte original :
She has questions. Practical questions (if her early music had been better produced, "would it have worked as well?"), spiritual and philosophical conundrums ("Why do some people give the impression of being protected, while others seem to be prey to a curse?"): they pile up in The Despair of Monkeys, right up to the last sentence. The memoir draws attention to just how many of her lyric lines end in question marks. She is always seeking answers. In her best work, she rarely strays far from pursuing that ultimate goal. Though her musical style, production, and instrumental arrangements have evolved over the decades, she has never stopped using the medium of music to find meaning in her life. At their best, throughout her career, her lyrics have directly confronted the obstacles that littered the path to her happiness and enlightenment. It's fascinating to see how often, in lyrics she's written herself as well as material she's gleaned from other songwriters, she lays out a problem, and then either asks the heavens for an answer or muses her own way out of it.
Dans son meilleur travail, elle s'éloigne rarement de la poursuite de cet objectif ultime. Bien que son style musical, sa production et ses arrangements instrumentaux aient évolué au fil des décennies, elle n'a jamais cessé d'utiliser le médium de la musique pour trouver un sens à sa vie. À son meilleur, tout au long de sa carrière, ses textes se sont directement confrontés aux obstacles qui entravaient son chemin vers le bonheur et la lumière. Il est fascinant de voir à quelle fréquence, dans les paroles qu'elle a écrites elle-même et dans celles d'autres chansons qu'elle a glanées chez d'autres auteurs-compositeurs, elle pose une question, puis demande une réponse au ciel ou recherche sa propre voie.
Dans 'Voilà' nous avons :
- Tu es là devant moi, toujours le même,
Oh, pourquoi est-ce encore toi que j'aime ?
'Soleil' demande ceci :
- Soleil, je t'aime, et pour toujours, tu es fidèle, mais l'amour,
N'est pas souvent comme toi. Pourquoi ?
Parmi ses albums les plus importants, il en est un qui s'appelle simplement La Question, dont la chanson-titre est un hymne à un amant qu'elle appelle "Ma question sans réponse" :
- Et chercher à te comprendre,
C'est courir après le vent.
Texte original :
She has questions. Practical questions (if her early music had been better produced, "would it have worked as well?"), spiritual and philosophical conundrums ("Why do some people give the impression of being protected, while others seem to be prey to a curse?"): they pile up in The Despair of Monkeys, right up to the last sentence. The memoir draws attention to just how many of her lyric lines end in question marks. She is always seeking answers. In her best work, she rarely strays far from pursuing that ultimate goal. Though her musical style, production, and instrumental arrangements have evolved over the decades, she has never stopped using the medium of music to find meaning in her life. At their best, throughout her career, her lyrics have directly confronted the obstacles that littered the path to her happiness and enlightenment. It's fascinating to see how often, in lyrics she's written herself as well as material she's gleaned from other songwriters, she lays out a problem, and then either asks the heavens for an answer or muses her own way out of it.
In 'Voila' we get: Tu es la devant moi, toujours le même, Oh, pourquoi est-c'encore toi que j'aime? [You're there before me, always the same, Oh, why is it still you who I love?]
'Soleil' asks this: Soleil, je t'aime, et pour toujours, tu es fidèle, mais l'amour, N'est pas souvent comme toi. Pourquoi? [Sunshine, I love you, and forever, you are loyal, but love Isn't often like you. Why not?]Among her most influential albums is one called simply La Question, whose title track is a paean to a lover whom she calls "Ma question sans reponse" ["My question without an answer"]:
Et chercher à te comprendre, C'est courir après le vent. [And to try to understand you, Is to run after the wind.]
samedi 16 juin 2018
Capricorne vs Cancer : L'histoire de Françoise Hardy (PopMatters) - (2ème extrait)
"Elle" est Françoise. Pour une génération de mélomanes du monde entier,
le prénom suffira. Elle a gagné cette intimité; En plus de 50 ans et
avec des dizaines d'albums, elle est entrée dans nos vies comme peu
d'autres. Grâce à nos haut-parleurs stéréo et à nos écouteurs, elle nous
fait des confidences, nous livre des secrets sur l'état de son esprit
et de son cœur.
Certains ont adopté sa personnalité pour chanter (Mick Jagger, avec sa fausse-voix du sud, David Bowie, avec sa constante théâtralité). Mais pour ses performances, Françoise semble se mettre au micro et juste ... être. Et quand elle murmure: " Mais il y a des soirs où je déteste tout / Et ce sont tous les soirs où je repense à nous ", c'est moins une expression de sentiments qu'une constatation déchirante d'une réalité.
Françoise a reçu des disques d'or et a récolté de nombreuses acclamations critiques, et ce pour avoir chanté des chansons qui explorent ses douleurs et ses tristesses personnelles. Même au plus fort de son succès, elle chantait le plus souvent comme si elle avait le cœur lourd. À son plus doux, sa voix était un soupir du cœur, à son plus fort, un appel à l'aide languissant d'amour. Ces sentiments saignent même dans certains de ses disques les plus optimistes. Écoutez seulement comme les notes staccato ludiques de son tube 'Comment te dire adieu ?' cèdent la place à la mélancolie dans la section médiane parlée. Cette mélancolie sous-jacente fait partie intégrante du son de sa signature vocale. Exploiter, sans calcul, les peines de cœur que nous ressentons tous de temps en temps, est un élément clé de son succès. Mais c'est plus compliqué que ça.
Texte original :
"She" is Françoise. For a generation of music lovers around the world, the first name will suffice. She's earned that intimacy; over 50-some years and dozens of albums, she's entered our lives in a way that few others have. Through our stereo speakers and ear buds, she's confided in us, let us in on secrets about the state of her mind and heart.
Others have adopted her personae to sing (Mick Jagger, with his faux-Southern drawl, David Bowie, with his constant theatricality). But for her performance, Françoise seems to step up to the microphone and just... be. And so when she murmurs, "Mais il y a des soirs, que je deteste tout / Et ce sont les soirs que je repense a nous" ["But there are nights when I hate everything / And those are the nights when I think back on us"], it is less an expression of feeling than a heartbreaking statement of fact.
Capricorns seem to worry a great deal and are often beset by a certain oppressive 'heaviness' which they find difficult to shed. -- Alan Oken (ibid)
Françoise has garnered gold records and reaped copious critical acclaim, all for singing songs that explore her personal pain and sadness. Even at the height of her success, she sang most often as though burdened with a heavy heart. At its softest, her voice was a heartsick sigh, at its height, a lovelorn cry for help. These feelings bleed into even some of her most upbeat records. Just listen as the playful staccato tones of her 1968 hit 'Comment te dire adieu?' give way to la melancholie in the spoken middle section. That underlying melancholy is an integral part of her signature sound. Tapping, without calculation, into that heartsickness that we all feel from time to time, it is a key component of her success. But it's more complicated than that.
Certains ont adopté sa personnalité pour chanter (Mick Jagger, avec sa fausse-voix du sud, David Bowie, avec sa constante théâtralité). Mais pour ses performances, Françoise semble se mettre au micro et juste ... être. Et quand elle murmure: " Mais il y a des soirs où je déteste tout / Et ce sont tous les soirs où je repense à nous ", c'est moins une expression de sentiments qu'une constatation déchirante d'une réalité.
- Citation :
- Les Capricornes semblent se faire beaucoup de souci et ont souvent un certain « poids » oppressant sur les épaules dont ils ont du mal à se débarrasser. - Alan Oken (ibid)
Françoise a reçu des disques d'or et a récolté de nombreuses acclamations critiques, et ce pour avoir chanté des chansons qui explorent ses douleurs et ses tristesses personnelles. Même au plus fort de son succès, elle chantait le plus souvent comme si elle avait le cœur lourd. À son plus doux, sa voix était un soupir du cœur, à son plus fort, un appel à l'aide languissant d'amour. Ces sentiments saignent même dans certains de ses disques les plus optimistes. Écoutez seulement comme les notes staccato ludiques de son tube 'Comment te dire adieu ?' cèdent la place à la mélancolie dans la section médiane parlée. Cette mélancolie sous-jacente fait partie intégrante du son de sa signature vocale. Exploiter, sans calcul, les peines de cœur que nous ressentons tous de temps en temps, est un élément clé de son succès. Mais c'est plus compliqué que ça.
Texte original :
"She" is Françoise. For a generation of music lovers around the world, the first name will suffice. She's earned that intimacy; over 50-some years and dozens of albums, she's entered our lives in a way that few others have. Through our stereo speakers and ear buds, she's confided in us, let us in on secrets about the state of her mind and heart.
Others have adopted her personae to sing (Mick Jagger, with his faux-Southern drawl, David Bowie, with his constant theatricality). But for her performance, Françoise seems to step up to the microphone and just... be. And so when she murmurs, "Mais il y a des soirs, que je deteste tout / Et ce sont les soirs que je repense a nous" ["But there are nights when I hate everything / And those are the nights when I think back on us"], it is less an expression of feeling than a heartbreaking statement of fact.
Capricorns seem to worry a great deal and are often beset by a certain oppressive 'heaviness' which they find difficult to shed. -- Alan Oken (ibid)
Françoise has garnered gold records and reaped copious critical acclaim, all for singing songs that explore her personal pain and sadness. Even at the height of her success, she sang most often as though burdened with a heavy heart. At its softest, her voice was a heartsick sigh, at its height, a lovelorn cry for help. These feelings bleed into even some of her most upbeat records. Just listen as the playful staccato tones of her 1968 hit 'Comment te dire adieu?' give way to la melancholie in the spoken middle section. That underlying melancholy is an integral part of her signature sound. Tapping, without calculation, into that heartsickness that we all feel from time to time, it is a key component of her success. But it's more complicated than that.
dimanche 10 juin 2018
Capricorne vs Cancer : L'histoire de Françoise Hardy (PopMatters) - (1er extrait)
Capricorne contre Cancer : l'histoire de l'auteur-compositrice-interprète Françoise Hardy
Brett Marie17 Mai 2018
Toute sa vie, et dans une grande partie de sa musique, elle avait analysé ses relations, ses échecs et ses tourments pour en rechercher la signification. Maintenant, avec elle dans la pièce - à l'intérieur même de son corps - il y avait la Mort, cette destructrice de sens.
- Citation :
- "La Chèvre de Montagne se perche à jamais sur des rochers et des falaises périlleuses ... Dans sa recherche de subsistance matérielle, la Chèvre de Montagne grimpe au sommet choisi avec une sécurité toujours croissante ... Chaque pas est calculé, car même si la Chèvre est anxieuse, elle prend son temps. "-" Capricorne - je me cherche dans ce que j'utilise", extrait de l'astrologie complète d'Alan Oken (Bantam Doubleday Dell, 1980)
Son aura invite la mythologie. "Personne ne sait comment Françoise Hardy est venue sur cette planète", explique le producteur anglais Andy Votel. Mais c'est plus compliqué que ça.
- Citation :
- Je suis née à neuf heures et demie du soir lors d'une alerte de raid aérien. C'était le 17 janvier 1944 à la clinique Marie-Louise, en haut de la rue des Martyrs, dans le neuvième arrondissement de Paris. - Françoise Hardy, Le désespoir des singes et autres bagatelles
Elle est Capricorne. Elle veut que vous le sachiez. Ses mémoires, Le désespoir des singes et autres bagatelles, s'ouvrent avec l'heure et le lieu précis de sa naissance. C'est un raccourci; si vous êtes versé dans les rouages de l'astrologie, comme elle l'est, ce détail vous aura déjà donné un aperçu. Elle peut dire qu'elle était la fille de la maîtresse d'un homme marié, et cela vous dira certaines choses. Elle peut décrire sa nature timide, ses insécurités profondes, sa fascination pour la musique, et cela vous donnera plus d'idées. Mais son signe astrologique vous donnera une autre perspective : elle est Chèvre de Montagne, destinée à une vie d'efforts constants, se promenant dans une quête sans fin pour atteindre son sommet personnel.
Texte original :
Capricorn vs. Cancer: The Story of French Singer-songwriter Françoise Hardy
17 May 2018
The Mountain-Goat is forever perching himself on perilous rocks and cliffs... In his search for material sustenance, the Mountain-Goat ascends to his chosen peak with ever-increasing sureness... Each foothold is a calculated one, for even though the Goat is anxious, he takes his time." -- 'Capricorn - I Seek Myself Through What I Use', from Alan Oken's Complete Astrology (Bantam Doubleday Dell, 1980)
Her aura invites mythology. "Nobody knows how Françoise Hardy came to this planet," says English producer Andy Votel. But it's more complicated than that.
I was born at nine thirty in the evening during an air raid alert. It was on January 17, 1944, at the Marie-Louise Clinic at the top of Rue des Martyrs, in the Ninth Arrondissement of Paris. -- Françoise Hardy, The Despair of Monkeys and Other Trifles
She is a Capricorn. She wants you to know this. Her memoir, The Despair of Monkeys and Other Trifles opens with the precise time and place of her birth. This is shorthand; if you're versed in the workings of astrology, as she is, this detail will have already given you insight. She can say that she was the daughter of a married man's mistress, and that will tell you some things. She can describe her shy nature, her deep insecurities, her fascination with music, and that will give you more ideas. But her Star Sign will give you another perspective: She is the Mountain-Goat, destined to a life of constant striving, plodding forward in a never-ending quest to reach her personal peak.
Source : https://www.popmatters.com/francoise-hardy-essay-2569397045.html
samedi 2 juin 2018
Françoise Hardy dans The Observer (6ème extrait)
Francoise Hardy chantant à Londres en 1968. Photographe : David Redfern/Redferns
Elle me raconte ensuite une histoire remarquable. Il y a quelques années, dit-elle, un couple américain a pris contact avec elle après des années de recherche. Dans les années 1960, ils possédaient un café à New York où Dylan allait tous les jours pour écrire des paroles. Ils lui ont dit qu'il avait laissé des brouillons dactylographiés, et deux d'entre eux étaient des lettres à son sujet. Elle les a maintenant en sa possession. "Donc, voici comment, il y a seulement un an environ, je me suis rendu compte qu'au début des années 60, Bob Dylan avait peut-être eu une fixation romantique sur moi - comme seuls les jeunes gens peuvent en avoir. "
Peut-elle révéler quelque chose de ce qu'il lui a écrit ? "Oh non non. Je ne pourrais jamais faire ça. Je peux dire que les deux brouillons sont très émouvants, mais je ne peux pas révéler ce qu'ils disent. De plus, je ne comprends pas tout de ce qu'il a écrit. Je pense, suite au poème qu'il a écrit, que je n'ai pas pris trop au sérieux à l'époque, et maintenant suite à ces lettres, que j'avais une place dans son esprit à cette époque et même dans son cœur. Je pense que j'étais peut-être très importante pour lui. Et cela me touche beaucoup."
Françoise Hardy reste quelque chose d'énigmatique, une chanteuse encore peu convaincue de son don singulier et de l'effet qu'elle a eu sur ceux qui sont tombés sous son charme. « Cela a toujours été une grande surprise pour moi que les gens, même de très bons musiciens, soient émus par ma voix », dit-elle. "Je connais ses limites, j'en ai toujours eu conscience. Mais j'ai fait des choix soignés. Ce qu'une personne chante est une expression de ce qu'elle est. Heureusement pour moi, les plus belles chansons ne sont pas des chansons heureuses. Les chansons dont nous nous souvenons sont les chansons tristes et romantiques. "
Personne d'autre est édité par Parlophone France
Texte original :
She then tells me a remarkable story. A few years ago, she says, an American couple made contact with her after years of trying. Back in the 1960s, they had owned a cafe in New York where Dylan used to go daily to compose lyrics. They told her that he had left behind some typewritten drafts, and two of them were letters about her. She now has them in her possession. “So, this is how, only a year or so ago, I realise that in the early 60s, Bob Dylan maybe really had a romantic fixation on me – as only young people can have.”
Can she reveal anything of what he wrote to her? “Oh, no, no. Never could I do that. I can say that the two drafts are very moving, but I cannot reveal what they say. Also I don’t understand everything of what he has written. I do think, from the poem he wrote, which I did not take too seriously at the time, and now these letters, that I had quite a place in his mind at that time and even in his heart. I think maybe I was very serious for him. And, it moves me very much.”
Françoise Hardy still remains something of an enigma, a singer still unconvinced of her singular gift and the effect it has had on those who fell under her spell. “It has always been a big surprise to me that people, even very good musicians, were moved by my voice,” she says. “I know its limitations, I always have. But I have chosen carefully. What a person sings is an expression of what they are. Luckily for me, the most beautiful songs are not happy songs. The songs we remember are the sad, romantic songs.”
Personne d’autre is out now on Parlophone France
samedi 26 mai 2018
Françoise Hardy dans The Observer (5ème extrait)
En 1963, sa frustration avec la nature stéréotypée de la pop française
était telle qu'elle insista pour enregistrer à Londres. Là, elle trouva
un producteur, Charles Blackwell, et un groupe de musiciens de studio
écoutant ce qu'elle avait à dire. "J'ai été satisfaite à partir de ce
moment", dit-elle. « J'étais libre de faire un autre genre de musique,
pas cette musique mécanique dans laquelle j'étais prise au piège. » Elle
est retournée à Londres au cours des années suivantes pour enregistrer
et aussi donner un concert au Savoy, où elle a fait l'une de ses
dernières prestations scéniques en 1968. "Si j'avais pu chanter comme
Céline Dion, ça aurait été différent", a-t-elle déclaré des années plus
tard.
À Londres aussi, elle se mêle à la nouvelle royauté pop, dîne « avec deux Beatles » et reçoit des visites régulières à son hôtel d'un Brian Jones, des Rolling Stones, enchanté. Son compagnon de l'époque, Jean-Marie Périer, connaissait toutes les personnalités de la scène pop londonienne, mais était rarement présent en raison de son emploi du temps chargé. "Je pense que j'étais une source de fascination pour les musiciens pop anglais", dit-elle en riant de son rire encore enfantin. "J'ai entendu beaucoup plus tard qu'il y avait une rumeur disant que j'étais lesbienne, mais vraiment j'étais juste timide et peu sûre de moi. Quand Brian Jones m'a présenté à sa petite amie, Anita Pallenberg, j'étais très flattée et charmée, mais ensuite j'ai entendu dire qu'ils essayaient chacun de déterminer lequel d'entre eux m'intéressait sexuellement. Bien sûr, c'était la toute dernière chose qui m'intéressait. J'étais incroyablement innocente. "
À Paris, en 1966, deux ans après que Dylan lui ait écrit son poème mystérieux, elle a croisé son chemin quand il est passé à l'Olympia lors de sa première tournée électrique. Par la suite, elle et Johnny Hallyday sont allés à une réunion dans la suite de Dylan dans l'opulent hôtel George V. "Ça a été vraiment un choc de le voir", dit-elle, toujours perturbée après toutes ces années. "Il avait l'air d'aller encore plus mal que dans les coulisses. Si maigre, si pâle, si étrange. Je pensais honnêtement qu'il n'avait plus longtemps à vivre.”
À un moment donné, c'est un Dylan très tendu qui l'a fait entrer dans sa chambre. Il a placé son dernier disque, Blonde on Blonde , sur le tourne-disque et lui a fait écouter deux chansons : I Want You et Just Like a Femme. Je pense que ses intentions auraient difficilement pu être plus claires. "Je sais," dit-elle en riant aux éclats, "mais j'étais trop occupée à écouter attentivement les chansons, ce qui ressemblait à quelque chose de complètement différent de tout ce que j'avais entendu auparavant. De plus, j'étais tellement impressionnée et pétrifiée de le rencontrer. Peut-être que s'il m'avait directement chanté les chansons, j'aurais compris.
Texte original :
In 1963, her frustration with the formulaic nature of French pop was such that she insisted on recording in London. There, she found a producer, Charles Blackwell, and a group of session musicians who listened to what she had to say. “I was happy from that moment,” she says. “I was free to make another kind of music, not this mechanical music I had been trapped in.” She returned to London over the next few years to record and also to play a concert at the Savoy, where she made one of her last ever live appearances in 1968. “If I could sing like Céline Dion, it would have been different,” she said years later.
In London, too, she mixed with the new pop royalty, having dinner “with two Beatles” and receiving regular visits at her hotel from a smitten Brian Jones of the Rolling Stones. Her then partner, Jean-Marie Périer, knew everyone on the London pop scene, but was seldom around due to his busy schedule. “I think I was a source of fascination for the English pop musicians,” she says, laughing her still girlish laugh. “I heard much later that there was a rumour that I was a lesbian, but really I was just shy and unsure. When Brian Jones introduced me to his girlfriend, Anita Pallenberg, I was very flattered and charmed, but then I heard that they were each trying to figure out which one of them I was interested in sexually. Of course, this was the very last thing I was interested in. I was unbelievably innocent.”
In Paris, in 1966, two years after Dylan had penned his mysterious poem to her, she famously crossed paths with him when he played the Olympia theatre on his first electric tour. Afterwards, she and Johnny Hallyday went to a gathering in Dylan’s suite at the opulent George V hotel. “It was truly a shock to see him,” she says, still looking perturbed after all these years. “He looked even worse than he did backstage. So thin, so pale, so strange. I honestly thought he did not have long to live.”
At one point, a very strung-out Dylan beckoned her into his bedroom, where he placed his latest record, Blonde on Blonde, on the turntable and played her two songs: I Want You and Just Like a Woman. His intentions, I suggest, could hardly have been clearer. “I know,” she says, hooting with laughter, “but I was too busy listening intently to the songs, which sounded like something entirely different to anything I had heard before. Plus, I was so impressed and petrified to meet him. Maybe if he had sung the songs to me, I would have got it.”
À Londres aussi, elle se mêle à la nouvelle royauté pop, dîne « avec deux Beatles » et reçoit des visites régulières à son hôtel d'un Brian Jones, des Rolling Stones, enchanté. Son compagnon de l'époque, Jean-Marie Périer, connaissait toutes les personnalités de la scène pop londonienne, mais était rarement présent en raison de son emploi du temps chargé. "Je pense que j'étais une source de fascination pour les musiciens pop anglais", dit-elle en riant de son rire encore enfantin. "J'ai entendu beaucoup plus tard qu'il y avait une rumeur disant que j'étais lesbienne, mais vraiment j'étais juste timide et peu sûre de moi. Quand Brian Jones m'a présenté à sa petite amie, Anita Pallenberg, j'étais très flattée et charmée, mais ensuite j'ai entendu dire qu'ils essayaient chacun de déterminer lequel d'entre eux m'intéressait sexuellement. Bien sûr, c'était la toute dernière chose qui m'intéressait. J'étais incroyablement innocente. "
À Paris, en 1966, deux ans après que Dylan lui ait écrit son poème mystérieux, elle a croisé son chemin quand il est passé à l'Olympia lors de sa première tournée électrique. Par la suite, elle et Johnny Hallyday sont allés à une réunion dans la suite de Dylan dans l'opulent hôtel George V. "Ça a été vraiment un choc de le voir", dit-elle, toujours perturbée après toutes ces années. "Il avait l'air d'aller encore plus mal que dans les coulisses. Si maigre, si pâle, si étrange. Je pensais honnêtement qu'il n'avait plus longtemps à vivre.”
À un moment donné, c'est un Dylan très tendu qui l'a fait entrer dans sa chambre. Il a placé son dernier disque, Blonde on Blonde , sur le tourne-disque et lui a fait écouter deux chansons : I Want You et Just Like a Femme. Je pense que ses intentions auraient difficilement pu être plus claires. "Je sais," dit-elle en riant aux éclats, "mais j'étais trop occupée à écouter attentivement les chansons, ce qui ressemblait à quelque chose de complètement différent de tout ce que j'avais entendu auparavant. De plus, j'étais tellement impressionnée et pétrifiée de le rencontrer. Peut-être que s'il m'avait directement chanté les chansons, j'aurais compris.
Texte original :
In 1963, her frustration with the formulaic nature of French pop was such that she insisted on recording in London. There, she found a producer, Charles Blackwell, and a group of session musicians who listened to what she had to say. “I was happy from that moment,” she says. “I was free to make another kind of music, not this mechanical music I had been trapped in.” She returned to London over the next few years to record and also to play a concert at the Savoy, where she made one of her last ever live appearances in 1968. “If I could sing like Céline Dion, it would have been different,” she said years later.
In London, too, she mixed with the new pop royalty, having dinner “with two Beatles” and receiving regular visits at her hotel from a smitten Brian Jones of the Rolling Stones. Her then partner, Jean-Marie Périer, knew everyone on the London pop scene, but was seldom around due to his busy schedule. “I think I was a source of fascination for the English pop musicians,” she says, laughing her still girlish laugh. “I heard much later that there was a rumour that I was a lesbian, but really I was just shy and unsure. When Brian Jones introduced me to his girlfriend, Anita Pallenberg, I was very flattered and charmed, but then I heard that they were each trying to figure out which one of them I was interested in sexually. Of course, this was the very last thing I was interested in. I was unbelievably innocent.”
In Paris, in 1966, two years after Dylan had penned his mysterious poem to her, she famously crossed paths with him when he played the Olympia theatre on his first electric tour. Afterwards, she and Johnny Hallyday went to a gathering in Dylan’s suite at the opulent George V hotel. “It was truly a shock to see him,” she says, still looking perturbed after all these years. “He looked even worse than he did backstage. So thin, so pale, so strange. I honestly thought he did not have long to live.”
At one point, a very strung-out Dylan beckoned her into his bedroom, where he placed his latest record, Blonde on Blonde, on the turntable and played her two songs: I Want You and Just Like a Woman. His intentions, I suggest, could hardly have been clearer. “I know,” she says, hooting with laughter, “but I was too busy listening intently to the songs, which sounded like something entirely different to anything I had heard before. Plus, I was so impressed and petrified to meet him. Maybe if he had sung the songs to me, I would have got it.”
dimanche 20 mai 2018
Françoise Hardy dans The Observer (4ème extrait)
Sa différence, dit Hardy, a commencé dans l'enfance. Née dans le Paris
occupé par les nazis en 1944, ses premières années ont été marquées par
un père absent, physiquement et émotionnellement, et une mère qui,
dit-elle, « a vécu la vie d'une religieuse ». Dans les premières années
de l'après-guerre, après la séparation de ses parents, sa mère a
travaillé de longues heures pour payer les études de sa fille. « Ma mère
était une personne solitaire qui n'avait pas vraiment d'amis », me
dit-elle, d'un ton neutre. "Le week-end, ma sœur et moi étions envoyés
chez mes grands-parents et c'était tout. L'atmosphère était très stricte
et il y avait peut-être beaucoup de honte en lien avec la séparation de
mes parents. Ma grand-mère me répétait à plusieurs reprises que je
n'étais pas attirante et que j'étais une très mauvaise personne, ce qui
me faisait croire, enfant, que je ne rencontrerais jamais personne. Il
m'est difficile même maintenant de comprendre pourquoi elle était comme
ça. "
La musique pop était-elle initialement une échappatoire à cette dynamique familiale d'isolement et de claustrophobie ? "Non, c'était plus ce qu'on appelle en France un coup de foudre dans tous les sens du terme. C'était inattendu et ce fut l'amour au premier regard. » Elle raconte comment sa mère fit pression sur son père absent pour lui acheter un cadeau en récompense de sa réussite au baccalauréat [le diplôme d'école française]. "J'étais plus jeune que n'importe quel élève de mon année et pourtant j'ai réussi à obtenir les meilleures notes." A l'adolescence, elle était "obsédée" par Radio Luxembourg, écoutant tous les soirs les chansons pop venues de Grande-Bretagne et d'Amérique, sous le charme des stars de l'ère d'avant les Beatles : Elvis, Brenda Lee, Rosemary Clooney, Marty Wilde, Billy Fury et Cliff Richard. "Je ne saurai jamais pourquoi j'ai choisi une guitare parce qu'une radio à transistor était tout ce que je voulais", dit-elle, toujours perplexe. "De plus, je ne connaissais absolument rien sur la façon de jouer de la guitare, alors j'ai été stupéfaite de constater que je pouvais faire tellement de choses à partir de trois accords." Elle a commencé à écrire des chansons avec obsession dans sa chambre, parfois trois ou quatre par semaine. "Vraiment, ces trois accords sont à l'origine de la plupart de mes chansons des 10 années suivantes."
Francoise Hardy à Brands Hatch pendant le tournage du film de John Frankenheimer de 1966 Grand Prix. Photographe : Victor Blackman/Getty Images
Malgré sa timidité aiguë et son manque de confiance en elle, elle a voulu participer à une audition publique organisée par Pathé Marconi, alors premier label de musique en France. "C'est difficile à expliquer," dit-elle en fronçant les sourcils, "mais même si je ne pensais pas que j'étais très douée, j'avais besoin d'une confirmation. J'avais besoin qu'on me dise que je devais abandonner. Aussi, je savais que si je ne saisissais pas cette opportunité, aussi humiliante que soit le résultat, je le regretterais pour le reste de ma vie. C'est vraiment comme ça que j'ai trouvé le courage d'y aller. "
L'audition n'a pas été un succès, mais cela n'a pas non plus été l'échec qu'elle avait anticipé - «Je suis partie tellement heureuse de ne pas avoir été refoulée rapidement.» Elle a persévéré et a participé à d'autres auditions organisées par le label Vogue. Sa première session d’enregistrement en studio dura moins de quatre heures et produisit cinq chansons totalement terminées. À sa grande horreur, le label a choisi la chanson pop légère, Oh oh chéri, composée par l'équipe de Johnny Hallyday, comme face A de son premier single. Mais c'est à sa propre composition, Tous les garçons et les filles, que les stations de radio et le public ont été réceptifs. Sorti en 1962, il s'est vendu à 2 millions d'exemplaires en France et en Grande-Bretagne il n'a tout juste pas réussi à se classer parmi les 20 premiers. Soudainement, âgée de 18 ans et toujours une écolière timide, Hardy devint la plus grande pop star de France. "J'ai écouté ce disque et j'ai été très insatisfaite," dit-elle, "et j'ai été très souvent insatisfaite après."
Texte original :
Her otherness, Hardy says, began in childhood. Born in Nazi-occupied Paris in 1944, her early years were marked by an absent, emotionally withdrawn father, and a mother who, she says, “lived the life of a nun”. In the immediate postwar years, after her parents’ separation, her mother worked long hours to pay for her daughter’s convent education. “My mother was a solitary figure who did not really have any friends,” she tells me, matter-of-factly. “At the weekends, my sister and I were sent to my grandparents’ house and that was it. The atmosphere was so strict and there was a lot of shame perhaps to do with my parents’ separation. My grandmother told me repeatedly that I was unattractive and a very bad person, which makes you think as a child that you will never meet anyone. It is hard even now for me to understand why she was like that.”
Was pop music initially an escape from that cloistered, claustrophobic family dynamic? “No, it was more what we call in France a coup de foudre [thunderbolt] in every sense of the word. It was unexpected and it was love at first sight.” She recounts how her mother pressurised her absent father to buy her a gift as a reward for excelling at the baccalaureate [the French school diploma]. “I was younger than any pupil in my year and yet I somehow achieved the highest marks.” At that time, in her mid-teens, she was “obsessed” with Radio Luxembourg, listening nightly to the pop songs it broadcast from Britain and America, in thrall to the stars of the pre-Beatles era: Elvis, Brenda Lee, Rosemary Clooney, Marty Wilde, Billy Fury and Cliff Richard. “I will never know why I chose a guitar because a transistor radio was all I ever wanted,” she says, still looking perplexed. “Plus, I knew absolutely nothing about how to play the guitar, so I was astonished to find that I could make so much from just three chords.” She began writing songs obsessively in her bedroom, sometimes knocking out three or four in a week. “Really, those three chords produced most of my songs for the next 10 years.”
Despite her acute shyness and lack of confidence, she willed herself to attend an open audition hosted by Pathé Marconi, then France’s premier record label. “It’s difficult to explain,” she says, frowning, “but even though I did not think I was very good, I somehow needed to have that confirmed. I needed to be told that I should give up. Also, I knew that if I did not take this chance, however humiliating the result might be, that I would regret it for the rest of my life. That is really how I found the courage to go.”
The audition was not a success, but neither was it the failure she anticipated – “I left feeling so happy that I had not been thrown out quickly.” She persevered, attending other auditions and soon afterwards, in 1961, she was offered a contract by the Disques Vogue record label. Her initial studio session lasted less than four hours and produced five finished songs. To her horror, the label chose a lightweight pop confection, Oh oh chéri, composed by Johnny Hallyday’s songwriting team, as the A-side of her debut single. But it was her self-penned song, Tous les garçons et les filles, that the radio stations and the public responded to. Released in 1962, it sold 2m copies in France and in Britain it just failed to make the top 20. Suddenly, aged 18 and still a shy convent schoolgirl at heart, Hardy became France’s biggest pop star. “I listened to that record and I was so dissatisfied,” she says, “and I have been dissatisfied very often ever since.”
La musique pop était-elle initialement une échappatoire à cette dynamique familiale d'isolement et de claustrophobie ? "Non, c'était plus ce qu'on appelle en France un coup de foudre dans tous les sens du terme. C'était inattendu et ce fut l'amour au premier regard. » Elle raconte comment sa mère fit pression sur son père absent pour lui acheter un cadeau en récompense de sa réussite au baccalauréat [le diplôme d'école française]. "J'étais plus jeune que n'importe quel élève de mon année et pourtant j'ai réussi à obtenir les meilleures notes." A l'adolescence, elle était "obsédée" par Radio Luxembourg, écoutant tous les soirs les chansons pop venues de Grande-Bretagne et d'Amérique, sous le charme des stars de l'ère d'avant les Beatles : Elvis, Brenda Lee, Rosemary Clooney, Marty Wilde, Billy Fury et Cliff Richard. "Je ne saurai jamais pourquoi j'ai choisi une guitare parce qu'une radio à transistor était tout ce que je voulais", dit-elle, toujours perplexe. "De plus, je ne connaissais absolument rien sur la façon de jouer de la guitare, alors j'ai été stupéfaite de constater que je pouvais faire tellement de choses à partir de trois accords." Elle a commencé à écrire des chansons avec obsession dans sa chambre, parfois trois ou quatre par semaine. "Vraiment, ces trois accords sont à l'origine de la plupart de mes chansons des 10 années suivantes."
Francoise Hardy à Brands Hatch pendant le tournage du film de John Frankenheimer de 1966 Grand Prix. Photographe : Victor Blackman/Getty Images
Malgré sa timidité aiguë et son manque de confiance en elle, elle a voulu participer à une audition publique organisée par Pathé Marconi, alors premier label de musique en France. "C'est difficile à expliquer," dit-elle en fronçant les sourcils, "mais même si je ne pensais pas que j'étais très douée, j'avais besoin d'une confirmation. J'avais besoin qu'on me dise que je devais abandonner. Aussi, je savais que si je ne saisissais pas cette opportunité, aussi humiliante que soit le résultat, je le regretterais pour le reste de ma vie. C'est vraiment comme ça que j'ai trouvé le courage d'y aller. "
L'audition n'a pas été un succès, mais cela n'a pas non plus été l'échec qu'elle avait anticipé - «Je suis partie tellement heureuse de ne pas avoir été refoulée rapidement.» Elle a persévéré et a participé à d'autres auditions organisées par le label Vogue. Sa première session d’enregistrement en studio dura moins de quatre heures et produisit cinq chansons totalement terminées. À sa grande horreur, le label a choisi la chanson pop légère, Oh oh chéri, composée par l'équipe de Johnny Hallyday, comme face A de son premier single. Mais c'est à sa propre composition, Tous les garçons et les filles, que les stations de radio et le public ont été réceptifs. Sorti en 1962, il s'est vendu à 2 millions d'exemplaires en France et en Grande-Bretagne il n'a tout juste pas réussi à se classer parmi les 20 premiers. Soudainement, âgée de 18 ans et toujours une écolière timide, Hardy devint la plus grande pop star de France. "J'ai écouté ce disque et j'ai été très insatisfaite," dit-elle, "et j'ai été très souvent insatisfaite après."
Texte original :
Her otherness, Hardy says, began in childhood. Born in Nazi-occupied Paris in 1944, her early years were marked by an absent, emotionally withdrawn father, and a mother who, she says, “lived the life of a nun”. In the immediate postwar years, after her parents’ separation, her mother worked long hours to pay for her daughter’s convent education. “My mother was a solitary figure who did not really have any friends,” she tells me, matter-of-factly. “At the weekends, my sister and I were sent to my grandparents’ house and that was it. The atmosphere was so strict and there was a lot of shame perhaps to do with my parents’ separation. My grandmother told me repeatedly that I was unattractive and a very bad person, which makes you think as a child that you will never meet anyone. It is hard even now for me to understand why she was like that.”
Was pop music initially an escape from that cloistered, claustrophobic family dynamic? “No, it was more what we call in France a coup de foudre [thunderbolt] in every sense of the word. It was unexpected and it was love at first sight.” She recounts how her mother pressurised her absent father to buy her a gift as a reward for excelling at the baccalaureate [the French school diploma]. “I was younger than any pupil in my year and yet I somehow achieved the highest marks.” At that time, in her mid-teens, she was “obsessed” with Radio Luxembourg, listening nightly to the pop songs it broadcast from Britain and America, in thrall to the stars of the pre-Beatles era: Elvis, Brenda Lee, Rosemary Clooney, Marty Wilde, Billy Fury and Cliff Richard. “I will never know why I chose a guitar because a transistor radio was all I ever wanted,” she says, still looking perplexed. “Plus, I knew absolutely nothing about how to play the guitar, so I was astonished to find that I could make so much from just three chords.” She began writing songs obsessively in her bedroom, sometimes knocking out three or four in a week. “Really, those three chords produced most of my songs for the next 10 years.”
Despite her acute shyness and lack of confidence, she willed herself to attend an open audition hosted by Pathé Marconi, then France’s premier record label. “It’s difficult to explain,” she says, frowning, “but even though I did not think I was very good, I somehow needed to have that confirmed. I needed to be told that I should give up. Also, I knew that if I did not take this chance, however humiliating the result might be, that I would regret it for the rest of my life. That is really how I found the courage to go.”
The audition was not a success, but neither was it the failure she anticipated – “I left feeling so happy that I had not been thrown out quickly.” She persevered, attending other auditions and soon afterwards, in 1961, she was offered a contract by the Disques Vogue record label. Her initial studio session lasted less than four hours and produced five finished songs. To her horror, the label chose a lightweight pop confection, Oh oh chéri, composed by Johnny Hallyday’s songwriting team, as the A-side of her debut single. But it was her self-penned song, Tous les garçons et les filles, that the radio stations and the public responded to. Released in 1962, it sold 2m copies in France and in Britain it just failed to make the top 20. Suddenly, aged 18 and still a shy convent schoolgirl at heart, Hardy became France’s biggest pop star. “I listened to that record and I was so dissatisfied,” she says, “and I have been dissatisfied very often ever since.”
dimanche 13 mai 2018
Françoise Hardy dans The Observer (3ème extrait)
‘Les plus belles chansons ne sont pas des chansons gaies’: Françoise Hardy photographiée un peu plus tôt dans l'année.
Je pense qu'il y a quelques chansons qui semblent traiter directement de la mort et de son acceptation de la sienne. "Oui," dit-elle, "mais je chante la mort d'une manière très symbolique et même positive. Il y a une acceptation là aussi. Par exemple, il y a une chanson intitulée Train spécial, que j'aime beaucoup, mais à mon âge, je ne peux vraiment chanter que ce train très spécial qui me sortira de ce monde. Mais, bien sûr, j'espère aussi qu'il m'enverra vers les étoiles et m'aidera à découvrir le mystère du cosmos. » (L'autre centre d'intérêt de Hardy est l'astrologie: elle a écrit deux livres sur le sujet et donne aussi des cours basés sur les cartes de naissance astrologiques d'un individu.)
Sur d'autres chansons, en particulier le titre plein de regrets A cache cache et le plaintif Seras tu la ?, écrit par feu Michel Berger, elle semble adresser ses paroles à un partenaire absent. Elle réfléchit à cela pendant un long moment. "Ils ne sont peut-être pas adressés à quelqu'un en particulier", dit-elle, "mais souvent je pense au passé que j'ai eu avec mon mari. Ce qui m'inspire est un mélange de souvenirs du passé que j'ai eu avec lui et de sentiments que j'ai aujourd'hui. » Elle fait référence à l'acteur pop des années 60, Jacques Dutronc, dont elle est séparée mais non divorcée, et qui passe le plus clair de son temps dans sa villa corse. Ils ont un fils, Thomas, qui est un guitariste accompli et son collaborateur. "Les chansons ne sont pas toujours biographiques", précise-t-elle, "mais parfois la mélodie peut vous emmener dans des endroits où vous n'avez pas pensé aller - ou même envie d'aller".
Dès le début de sa carrière, Hardy dégage une différence indéfinissable qui la distingue de ses contemporains, des chanteurs comme Johnny Hallyday et France Gall, dont le son fabriqué définit le style yé-yé qui caractérise la pop française au début des années 1960. Ses chansons, si jubilatoires soient-elles, témoignent souvent d'une sorte de tristesse rêveuse: « Je vais seule dans les rues, l'âme en peine » exprime une phrase de son premier tube, Tous les garçons et les filles. Cette nostalgie contrastait avec son style aiguisé, son équilibre et sa beauté captivante. C'était une combinaison qui a séduit une génération d'adolescents mâles des deux côtés de la Manche, amoureux d'elle - ou, plus précisément, de l'idée que les chansons suggéraient. Qu'elle semblait allègrement indifférente à leur adoration, et apparemment inconsciente de sa propre beauté, ne faisait qu'ajouter à son charme.
Les photos classiques des disque de Hardy pendant les années 1960, mises en scènes et prises par son partenaire d'alors, Jean-Marie Périer la montrent souvent avec un visage sans sourire, les cheveux tombant sur ses épaules, les yeux fixés sur un point éloigné au-delà de la caméra. Même si elle ne fréquentait ni la bohème ni les intellectuels de la rive gauche, il y avait néanmoins quelque chose dans sa personnalité qui résonnait de l'existentialisme romantique de l'époque. En 1966, Jean-Luc Godard lui offre une apparition figurative dans Masculin féminin , un film définissant la Nouvelle Vague avec un débordement de références à la culture pop contemporaine, de Bob Dylan à James Bond. Comme sa renommée grandissait, elle capta l'attention de Mick Jagger, qui la décrivit dans une interview comme sa femme idéale, et de Bob Dylan, qui lui dédia un poème sur la pochette de son quatrième album de 1964 Another Side of Bob Dylan “ Pour Françoise Hardy / Sur le bord de la Seine / Une ombre géante / De Notre Dame / Cherche à saisir mon pied / Des étudiants de la Sorbonne / Virent sur de frêles bicyclettes...”. "Pour les femmes, elle était un modèle d'un genre différent. "Il y avait une chanteuse française, Françoise Hardy", se souviendra plus tard Carly Simon, l'auteur-compositrice-interprète née à New York. "Je regardais ses photos et j'essayais de m'habiller comme elle."
Texte original :
There are a couple of songs, I suggest, that seem to deal directly with mortality and her acceptance of the same. “Yes,” she says, “but I sing about death in a very symbolic and even positive way. There is an acceptance there, too. For instance, there is a song called Special Train, which I like very much, but at my age, I can really only sing about that one very special train that will take me out of this world. But, of course, I am also hoping that it will send me to the stars and help me discover the mystery of the cosmos.” (Hardy’s other abiding interest is astrology: she has written two books on the subject and also gives readings based on an individual’s astrological birth charts.)
On other songs, particularly the regretful A cache cache (Hide and Seek) and the plaintive Seras tu la? (Will You Be There?), written by the late Michel Berger, she seems to be addressing her lyrics to an absent partner. She mulls this over for a long moment. “They are maybe not directed at someone in particular,” she says, “but often I think of the past I had with my husband. What inspires me is a mixture of the memories of the past I had with him and the feelings I have today.” She is referring to the 1960s pop heart-throb turned actor Jacques Dutronc, from whom she is separated but not divorced, and who spends most of his time in their Corsican villa. They have a son, Thomas, who is an accomplished guitarist and her sometime collaborator. “The songs are not always biographical,” she elaborates, “but sometimes the melody can take you to places you did not mean to go – or even want to go.”
From the very beginning of her career, Hardy exuded an indefinable otherness, which set her apart from her contemporaries, singers like Johnny Hallyday and France Gall, whose manufactured sound defined the yé-yé style that characterised French pop in the early 1960s. Her songs, however jaunty they sounded, often evinced a kind of dreamy sadness – “I walk down the streets, my soul in sorrow” runs a line in her debut hit single, Tous les garçons et les filles. That wistfulness contrasted nicely with her perfectly pitched style, poise and captivating beauty. It was a combination that caused a generation of male adolescents on both sides of the Channel to fall head over heels in love with her – or, more precisely, with the idea of her that the songs suggested. That she seemed to be blithely unconcerned by their adoration, and apparently unaware of her own beauty, only added to her allure.
Hardy’s classic record covers from the 1960s, styled and shot by her then partner, photographer Jean-Marie Périer, often feature her unsmiling face, hair falling over her shoulders, eyes fixed on some distant point beyond the camera. Though she did not hang out with the bohemians and intellectuals of the rive gauche, there was nevertheless something about her persona that chimed with the romantic existentialism of the time. In 1966, Jean-Luc Godard cast her in a cameo in Masculin féminin, a defining New Wave film brimming with contemporary pop culture references, from Bob Dylan to James Bond. As her fame grew, she drew the attention of Mick Jagger, who described her in an interview as his ideal woman, and Bob Dylan, who included a beat poem to her on the sleeve of his fourth album, 1964’s Another Side of Bob Dylan – “for françoise hardy/at the seine’s edge/a giant shadow/of notre dame/seeks t’ grab my foot/sorbonne students/whirl by on thin bicycles...” For women, she was a role model of a different kind. “There was a French singer, Françoise Hardy,” the New York-born singer-songwriter Carly Simon recalled later. “I used to look at her pictures and try to dress like her.”
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