Françoise, les téléspectateurs la découvrent pour la première fois le 18 novembre lors d'un intermède, avant les résultats des élections législatives (progression des gaullistes au détriment des socialistes, disparition de l'extrême-droite). D'emblée, nombreux sont ceux qui voient en elle une nouvelle Juliette Gréco, un Georges Brassens au féminin. Musicologue éclairé, Jean-Claude Berthon, dès le début de l’été, avait écrit dans Disco Revue à son sujet :
« Avec son premier disque, elle retient l'attention. Ses paroles apportent quelque chose de neuf dans la chanson française. En somme, ce sont ses propres problèmes amoureux qu’elle nous expose. Elle vous transportera réellement dans votre monde à vous. Certainement la plus belle voix en France. »
Daniel Filipacchi, de son côté, la matraque dans " Salut les Copains " à partir de juillet. L’important, avec cette belle fille, c’est qu’elle chante ses propres chansons comme Marie-Josée Neuville cinq ans plus tôt. Tout de suite, elle met les points sur les “ i ” alors qu'on est encore en pleine période twist :
« Pour moi, il faut distinguer la chanson du twist. Des trucs comme Viens Danser Le Twist ne présentent aucun intérêt pour moi. Ce sont uniquement des disques pour danser. Il y a, d’une part, le twist et, d’autre part, ce que je pense faire, de la chanson où l’on peut dire quelque chose qui se tient. Je ne veux pas dire par là que j’ai l’impression d’apporter un message. J’essaie seulement de raconter une histoire ou de traduire un état d’âme. »
En mars 1960, elle a seize ans. Après avoir réussi son bac, elle achète une guitare et prend des cours au Petit Conservatoire de la chanson qu’elle considérera toujours comme une bonne école. La chanteuse Mireille, la directrice, lui avait affirmé :
« On ne peut pas dire que votre conviction vous étouffe. Vous avez confiance en votre avenir comme un condamné à mort dans le sien. Et, pourtant, je crois que vous pouvez faire quelque chose, ma petite. »