Eric Chemouny : "Bizarrement, l'album se termine sur une mélodie très enlevée de François Maurin, "Rendez-vous dans une autre vie"..."
Françoise Hardy : "C'est vrai , mais elle a une dimension assez mélancolique. A bien écouter, elle n'est pas si gaie que ça. Cela faisait longtemps que j'avais ce titre en tête. Je l'avais déjà pour le dernier album. J'avais beaucoup hésité à le retenir, mais j'avais déjà assez de chansons. J'y suis revenue, mais cela a été difficile de le retrouver car je n'avais qu'une indication : "Ventilo", sans savoir qui l'avait composé."
Eric Chemouny : "C'était important pour vous de traiter ce thème avec légèreté ?"
Françoise Hardy : "Oui, même si je ne pense pas l’avoir traité avec tant de légèreté, mais plutôt de façon symbolique. C'est très important à mes yeux de pouvoir remercier quelqu'un qui a compté dans votre vie, même si cette personne vous a fait souffrir, indirectement. Car les hommes auxquels on s'attache, dont on est amoureuse, font finalement le sel de la vie. J'avais envie de les remercier et de leur dire qu'on fera peut-être mieux dans une autre vie... C'est une chanson ouverte, porteuse d'espoir".
Eric Chemouny : "Croyez-vous en une forme de vie après la mort ?".
Françoise Hardy : "Oui. En tout cas, je n'exclus pas du tout cette possibilité. Je suis toujours exaspérée par des gens comme Michel Onfray, qui savent mieux que les autres. Il sait, par exemple, que Dieu n'existe pas. Il ne sait même pas ce que Dieu veut dire, mais il sait qu'il n'existe pas (rire)."
Eric Chemouny : "J'imagine que pendant l'enregistrement de cet album, vous aviez une pensée pour Alain Lubrano; compagnon de vos précédents albums et récemment disparu..."
Françoise Hardy : "Bien sûr, et d'ailleurs je devais faire une chanson de lui, qu'il ne voulait pas que je fasse sur le précédent album. Il avait bien raison d’ailleurs, parce qu'on a passé du temps dessus, et il s'est avéré que ça n'allait pas du tout. Les rapports professionnels avec lui étaient toujours conflictuels, difficiles, et pesants. Il est arrivé que j'en aie par dessus la tête, et inversement. Là, je dois avouer que j'ai apprécié, et même savouré, de ne travailler qu'avec des gens avec lesquels l'accord était permanent."