En février 1965, le magazine
Salut les copains consacrait un numéro spécial qui racontait "tout tout tout sur Françoise Hardy". Raymond Mouly retraçait son parcours.
Nouvelle audition, avec accompagnement de piano par Jean-Claude
Pelletier : on s'aperçoit que Françoise a de sérieuses difficultés avec
la mesure (
" J'en ai moins aujourd'hui, mais il m'arrive encore d'être obligée de scander le tempo avec la main pour ne pas m'égarer ")
et on la prie de revenir après les vacances d'été. Pendant deux mois,
sur l'initiative de sa maman, elle prend donc des leçons de solfège
avec... le preneur de son de chez Vogue, André Bernot, qui a sympathisé
avec elle. L’automne revenu, c'est Jacques Wolfsohn lui-même qui écoute
Françoise dans "Je t’aime trop" (emprunté au répertoire d'Eddy, "Trois
en amour" (emprunté à Richard) et "Pense à moi" (un original qu'elle a
composé depuis peu). Le 14 novembre 1961, elle est engagée pour une
durée d'un an.
C'est en avril
1962 qu'elle enregistra quatre titres. Vous souvenez-vous de 1962 ?
Johnny avec "Viens danser le twist", Eddy avec "Le twist", Petula avec
"Ya ya twist", et Sylvie, et "Salut les copains", et la France, et même
Maurice Chevalier, tout le monde twistait. Tout le monde , mais pas
Françoise. Elle "nageait" à contre-courant. Sa musique ignorait notre
temps et ne pouvait prétendre étancher cette soif intense de mouvement
et de rythme qui nous brûlait tous. Sa chanson "Tous les garçons et les
filles", au prix d'une légère entorse à la mesure, pouvait être chantée
et dansée... en valse.