Françoise Hardy, avec son corps long, long comme le jour le plus long, et sa chevelure d'Ophélie, intéresse tout de même Jacques Wolfsohn, directeur artistique des disques Vogue, qui avait déjà signé un contrat avec Johnny Hallyday :
"Françoise m'a été présentée par un preneur de son de Vogue qui l'avait vue au Moka Club. Elle m'a chanté des rocks endiablés qu’elle avait composés. Je lui ai proposé l'adaptation du rock américain intitulée Oh Chérie. Elle m'a fait écouter Tous les garçons et les filles, qu'on a également enregistré. Je croyais plus à la chanson américaine. En plus, Tous les garçons et les filles durait trois minutes et demie. Un grand spécialiste de la langue française m'a dit que c'était bourré de pléonasmes, bien que gentil et naïf. Françoise a dû vendre trois ou quatre millions de Tous les garçons et les filles, si l'on cumule les ventes en France, en Italie, en Grande Bretagne, en Allemagne, etc."
Toutes les filles de son âge vont essayer de ressembler à Françoise Hardy. Sa voix tendre, son ton nostalgique qui emprunte au murmure, vont faire de Françoise un mythe qui va se développer malgré elle :
"Quand Wolfsohn m'a dit qu'il m'enregistrait, ce fut une de mes plus grandes joies. J'étais angoissée, car j'avais peur qu'il change d'avis, et ne signe pas mon contrat. Aujourd'hui, c'est pareil ; des jeunes seraient prêts à signer n'importe quoi, ce que j'ai fait d'ailleurs, pour enregistrer un disque. Pour moi, c'était le miracle, le paradis. Tous les garçons et les filles commençait à se vendre lorsque j'ai vu le chef de la programmation d'Europe n°1 qui m'a dit que j'allais en vendre encore plus que Deux enfants au soleil. Je n'en revenais pas. J'ai tout de suite été emportée dans un tourbillon qui n'était pas toujours rose, car tout est arrivé au même moment."
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire