En mai 2000, Yann Plougastel s'entretenait avec Françoise Hardy dans Epok à l'occasion de la sortie de son album Clair-obscur.
Yann Plougastel : "De qui vous sentez-vous proche en ce moment ?"
Françoise Hardy : "Je trouve que Michel Houellebecq dit des choses très fortes. J'aime beaucoup son ton. Il est très drôle. J'ai ri du début à la fin en lisant L'Extension du domaine de la lutte. Ce qu'il écrit sur l'éthique dans Les Particules élémentaires m'a touchée. Il a une sorte d'élégance qui, par moment, me fait penser à Gainsbourg. Cette manière qu'il a, quand on lui pose une question, de lever les yeux au ciel et d'attendre pour répondre, je trouve cela irrésistible. C'est pourquoi j'ai souhaité le connaître. Je mourrais d'envie de vérifier si - ça, c'est un truc d'astrologue -, comme Jean-Marie Périer ou moi-même, il n'était pas saturnien. Dans sa façon d'être, il y a quelque chose d'adolescent. Le saturnien, c'est par excellence l'ado attardé."
Yann Plougastel : "Qu'est-ce qu'un "saturnien" ?"
Françoise Hardy : "Si vous êtes né au moment du lever de Saturne ou au moment où Saturne se trouve sur une latitude en rapport avec celle du soleil et de la lune, vous êtes saturnien. Serge Gainsbourg était saturnien. Il n'y a pas beaucoup de saturniens dans le monde de la chanson. Il y avait Barbara et Serge. Il y a Gérard Manset et moi. David Hallyday est né au lever de Saturne, pourtant je suis très étonnée qu'il soit tellement dans la représentation, puisque Saturne, c'est l'anti-représentation. De ce point de vue, Houellebecq n'est pas que saturnien, car il aime le paraître et possède les armes pour. Quant à David, je me demande ce que cela va donner dans quelques années, je serai étonnée qu'il conserve une mine comme ça."
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