lundi 20 février 2017

Décembre 1962 - Entretien à la sortie du 2ème 45 tours

Celle en qui personne ne croyait
FRANCOISE HARDY
" J'avais déjà fait le tour de presque toutes les maisons de disques mais en vain.
Ma chance m'attendait derrière la dernière porte "
.

Mon premier contact avec l’art vocal ? Les cantiques que je chantais à l’école privée où je faisais mes études. Bien sûr, je n’avais qu’une idée : échapper à ces cours fastidieux ! Je n’avais pas vraiment envie de chanter : ce qui m’intéressait surtout, c’était la chanson elle-même.

J’ai commencé sérieusement à composer lorsque j’ai eu une guitare, après avoir réussi mon premier bac. Puis je suis allée au Petit Conservatoire de la chanson. Ce fut pour moi une très bonne école, et peu après je téléphonai à plusieurs firmes de disques pour passer une audition. La maison Vogue me donna ma chance. Je devais enregistrer des chansons de Johnny Hallyday, mais la séance dut être annulée, car je ne connaissais pas encore assez bien le solfège et ne pouvais chanter en mesure avec l’orchestre.

Quelqu’un de la maison me fit travailler ; et une seconde audition, satisfaisante celle-ci me mena à l’enregistrement de « Tous les garçons et les filles » qui a marqué mon vrai début. Mon ambition, n’est d’ailleurs pas de devenir une vedette, mais de faire des programmes à la radio. Ne serait-ce pas le meilleur métier pour rester en contact direct avec la chanson ? Dans ce domaine, je préfère le slow et la ballade. Bien sûr, j’aime le twist, mais uniquement comme danse, car la musique elle-même n’est pas très intéressante. Les chanteurs du style Jacques Brel et Leny Escudero sont mes favoris.

Je tiens aussi à dire que j’aime les crêpes aux confitures, les jus de fruits, les liqueurs sucrées, les villes, les gens, les rues animées, les magasins, le jazz, la VIIème Symphonie de Beethoven et les opéras de Verdi. Mais je déteste les gens qui vous font attendre et ceux qui mentent.
Puisque nous sommes au chapitre de la sincérité, je ne cache à personne que je cherche à être « commerciale » (j’ai horreur de ce mot, car il a pris un sens péjoratif mais c’est le mot juste). Je cherche à plaire dans la mesure où je veux continuer à être Françoise Hardy.

Ah ! J’oubliais : je suis paresseuse, froussarde et inquiète à l’idée de décevoir mon public. D’ailleurs, je ne dors plus la nuit depuis que mon second disque est sorti. Les copains l’aimeront-ils ? C’est d’eux que dépend la suite.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire