En 1996, Françoise Hardy faisait son retour à l'occasion de la sortie du disque "Le Danger"
Dans
une interview de 1997 réalisée par Catherine Schwaab pour Paris Match,
Françoise Hardy se confiait sur sa façon de travailler.
Comment écrivez-vous vos textes ? Il
me faut d'abord écouter les musiques pendant des heures. Je m'en
imprègne et je note la découpe des morceaux : les pieds, les temps forts
sur lesquels je vais plaquer des mots forts. Au bout de trois, quatre
jours, j'ai trouvé un mot, une expression, une idée, je sens que je
tiens le bon bout. Il me faut encore environ deux jours pour écrire tout
le texte. A la fin, je m'effondre, épuisée, comme après une transe !
Chaque texte à écrire génère chez moi une terrible appréhension.
Pourquoi ? Parce
que j'ai toujours peur de ne pas être à la hauteur. Peur de ne pas
"sentir" la musique, peur de ne pas savoir restituer l'émotion qu'elle
provoque en moi... Et au bout de trente-cinq ans de chansons qui
tournent toujours autour du même thème, j'ai forcément l’angoisse de ne
pas savoir renouveler la forme.
N'avez-vous pas eu envie, comme Dutronc, de demander à votre fils, Thomas, de vous écrire des paroles ? C'est
impossible ! Il a 23 ans, trente ans de moins que moi ! Il est trop
éloigné de mes sensations. Dans mes chansons, je ne sais traduire que
des sentiments très intimes, des choses ultra-personnelles car "je" suis
ce que je connais le moins mal ! Raconter mes angoisses, mes
tristesses, et mes désespoirs sont ma seule justification d'auteur et
d’interprète.
Avez-vous besoin de solitude ? Absolument
! D’autant que je travaille chez moi, au casque avec un petit quatre
pistes. Je peux enregistrer jusqu'à cinquante, cent fois, la voix d'une
chanson. Je ne supporterai jamais d'avoir quelqu'un qui m'entende ! | |  |
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