samedi 2 juin 2018

Françoise Hardy dans The Observer (6ème extrait)



Francoise Hardy chantant à Londres en 1968. Photographe : David Redfern/Redferns

Elle me raconte ensuite une histoire remarquable. Il y a quelques années, dit-elle, un couple américain a pris contact avec elle après des années de recherche. Dans les années 1960, ils possédaient un café à New York où Dylan allait tous les jours pour écrire des paroles. Ils lui ont dit qu'il avait laissé des brouillons dactylographiés, et deux d'entre eux étaient des lettres à son sujet. Elle les a maintenant en sa possession. "Donc, voici comment, il y a seulement un an environ, je me suis rendu compte qu'au début des années 60, Bob Dylan avait peut-être eu une fixation romantique sur moi - comme seuls les jeunes gens peuvent en avoir. "

Peut-elle révéler quelque chose de ce qu'il lui a écrit ? "Oh non non. Je ne pourrais jamais faire ça. Je peux dire que les deux brouillons sont très émouvants, mais je ne peux pas révéler ce qu'ils disent. De plus, je ne comprends pas tout de ce qu'il a écrit. Je pense, suite au poème qu'il a écrit, que je n'ai pas pris trop au sérieux à l'époque, et maintenant suite à ces lettres, que j'avais une place dans son esprit à cette époque et même dans son cœur. Je pense que j'étais peut-être très importante pour lui. Et cela me touche beaucoup."

Françoise Hardy reste quelque chose d'énigmatique, une chanteuse encore peu convaincue de son don singulier et de l'effet qu'elle a eu sur ceux qui sont tombés sous son charme. « Cela a toujours été une grande surprise pour moi que les gens, même de très bons musiciens, soient émus par ma voix », dit-elle. "Je connais ses limites, j'en ai toujours eu conscience. Mais j'ai fait des choix soignés. Ce qu'une personne chante est une expression de ce qu'elle est. Heureusement pour moi, les plus belles chansons ne sont pas des chansons heureuses. Les chansons dont nous nous souvenons sont les chansons tristes et romantiques. "
Personne d'autre est édité par Parlophone France

Texte original :

She then tells me a remarkable story. A few years ago, she says, an American couple made contact with her after years of trying. Back in the 1960s, they had owned a cafe in New York where Dylan used to go daily to compose lyrics. They told her that he had left behind some typewritten drafts, and two of them were letters about her. She now has them in her possession. “So, this is how, only a year or so ago, I realise that in the early 60s, Bob Dylan maybe really had a romantic fixation on me – as only young people can have.”

Can she reveal anything of what he wrote to her? “Oh, no, no. Never could I do that. I can say that the two drafts are very moving, but I cannot reveal what they say. Also I don’t understand everything of what he has written. I do think, from the poem he wrote, which I did not take too seriously at the time, and now these letters, that I had quite a place in his mind at that time and even in his heart. I think maybe I was very serious for him. And, it moves me very much.”

Françoise Hardy still remains something of an enigma, a singer still unconvinced of her singular gift and the effect it has had on those who fell under her spell. “It has always been a big surprise to me that people, even very good musicians, were moved by my voice,” she says. “I know its limitations, I always have. But I have chosen carefully. What a person sings is an expression of what they are. Luckily for me, the most beautiful songs are not happy songs. The songs we remember are the sad, romantic songs.”
Personne d’autre is out now on Parlophone France

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