Jérôme Colin : Quand vous étiez toute petite, votre chanson préférée, c’était « La complainte de la bute » …
Françoise
Hardy : Non ! C’était... Je n’étais pas toute petite, hein. Non, non,
parce qu’avant, il y a eu les chanteurs de charme. Vous savez les
chanteurs à accent, Georges Guétary, etc. Et donc, George Guétary
chantait « La valse des regrets » qui était une adaptation d’une valse
de Brahms. Ça, c’était très beau. J’aimais beaucoup ça. Et puis après,
la chanson que j’aimais vraiment, plus que « La complainte de la bute »,
c’était une chanson que chantait Cora Vaucaire et qui s’appelle « La
rue s’allume », qui disait.. Le texte est magnifique. D’une
sophistication. Bizarrement, j’étais très très jeune. Je ne sais pas !
Je devais avoir 13, 14 ans. Et ça dit : au dehors, la rue s’allume
rouge, orange et canari, une cigarette fume près du lit où je lis.
Pourquoi ce soir, ne puis-je supporter l’odeur des roses. Je trouve ça
d’une beauté. Encore maintenant, voyez, je suis pénétrée par ce texte.
C’est magnifique. Il faudrait que je le chante une fois.
Jérôme Colin : Sur scène !
Françoise Hardy : (rire)
Jérôme Colin : Allons-y !
Françoise Hardy : Quand je vois des sous-bois où le jour passe à peine. Cela m’enchante. Ça m’enchante !
Jérôme Colin : Vous étiez faite pour vivre à la campagne.
Françoise Hardy : Ben non, j’ai horreur de ça.
Jérôme Colin : C’est vrai ! Vous vous embêtez ?
Françoise
Hardy : Non, mais j’ai besoin de la ville. J’ai des phobies. Vous
savez, je suis totalement malade à tous les niveaux. Et donc … Mais non,
j’ai des phobies qui font que je ne pourrais pas vivre à la campagne.
Le moindre insecte, je deviens …
Jérôme Colin : C’est vrai ?
Françoise
Hardy : Oui je suis terrifiée. C’est malheureux d’être comme ça. C’est
grotesque ! Je ne sais pas pourquoi j’aime la ville… Je crois que c’est
parce que je suis très solitaire. Parce que je crois qu’être solitaire
en ville, c’est complètement différent qu’être solitaire à la campagne.
Jérôme Colin : C’est possible déjà.
Françoise
Hardy : Et puis, il y a quelque chose que j’apprécie beaucoup en ville,
c’est le fait que les gens ne sont pas à vous épier derrière leurs
rideaux. Il y a une espèce de liberté de mouvement. Et puis, évidemment
le confort citadin. Quand vous avez besoin de la moindre chose, vous
n’avez pas besoin de prendre votre voiture, de faire des kilomètres pour
l’acquérir. Tout est à portée de la main, quoi.
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