Pour le numéro de Septembre 1990, le magazine Première donnait la parole à Françoise Hardy pour qu'elle donne son avis sur quelques films d'hier et d'aujourd'hui.
Françoise Hardy semblait très heureuse de se prêter au jeu de la "Projection privée". D'autant que l’interprète de "Comment te dire adieu", "Tous les garçons et les filles" ou l'auteur de "Fais-moi une place", est une fidèle lectrice de "Première". Installés dans les fauteuils noirs de la maison peinte en noir (c'est impressionnant !), notre entretien s'est déroulé sous l’œil du chat, Cassette.
Cette assidue du cinéma, qui regrette la disparition de la salle de son quartier, n'a pas pris de gants. Même si elle regrette de ne pas avoir eu la liste avant, "pour pouvoir revoir les films", elle commente instantanément les titres proposés. Hésitant rarement, s’enflammant souvent, comme pour parler, au gré de la conversation, hors liste, du "Ventre de l'architecte" ou de "Monsieur Hire", des films qu'elle aime beaucoup. Sa franchise et sa passion interdisaient l'interview "J'aime beaucoup j'adore"...
Du coup, ce fut drôle, troublant, captivant et surtout surprenant. A l'image de ce coup de téléphone qu'elle a donné, quelques heures plus tard, pour affiner son commentaire sur "Birdy"....
Mauvais Sang de Leos Carax (1986)
En France, on a des réalisateurs qui ont des histoires ou des dialogues intéressants mais qui, sur le plan de la forme, pèchent complètement. Comme Bertrand Blier qui ferait mieux de faire tourner ses dialogues par d'autres. Et puis, on en a d'autres qui ne se préoccupent que de la forme, comme Jean-Jacques Beineix, Leos Carax... Je préfère ces derniers parce que "Mauvais sang", ou "La lune dans le caniveau", dont j'ai entendu dire qu'on leur reprochait un manque de fond, d'histoire ou de dialogues, sont d'une telle beauté, d'une telle originalité formelles qu'à la limite on n'a pas besoin d'histoire. C'est un cinéma qui suggère des émotions ou des rêves et que j'aime beaucoup. Cela dit, mon bonheur est complet quand la forme et le fond sont réunis.
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