Un an plus tard [mars 1961], Françoise lit une petite annonce dans France Soir : on auditionne de nouveaux talents chez Pathé Marconi. Aux studios de Boulogne de cette firme, elle interprète quelques couplets de Tous les garçons et les filles qui n'intéressent pas le directeur artistique. Obstinée, en mai 61, elle se rend chez Vogue, mais ne parvient toujours pas à enregistrer sa chanson. On lui conseille d'apprendre le solfège et de revenir plus tard. Elle s'y décide en octobre. En février 1962, chantant enfin en mesure, elle prépare son disque chez Vogue, et quatre titres sont enregistrés au mois d'avril, pendant qu'Anne Sylvestre obtient le Prix de l'Académie de la Chanson française. Françoise Hardy va être rapidement encensée par la presse adulte, ne serait-ce que par ce qu'elle va à contre-courant de la vogue twist. C'est une étudiante de 18 ans, qui vit avec sa maman et sa grande sœur. Elle fréquente la faculté et a très peur des garçons.
La douce et timide Françoise avoue : "La première fois que je suis sortie, j'étais en Sorbonne. Je fréquentais le Petit Conservatoire de Mireille. J'ai eu envie de faire un disque. J'ai appelé toutes les maisons ; mais on me reprochait toujours de ressembler à Marie-Josée Neuville, parce que je chantais avec ma guitare. J'écrivais tous les jours une chanson : elles étaient épouvantables. Un directeur artistique m'a rappelée au moment où je partais, m'a fait écouter ma voix qu'il venait d'enregistrer, et qui ne passait pas si mal. II m'a fait apprendre 24 000 baisers. Je ne savais pas chanter en mesure. L'accordéoniste Aimable, pour m'aider, a tenté de m’accompagner avec son piano à bretelles pour que j'arrive à chanter à peu près correctement. Le directeur artistique m'a dit que le rock and roll était très aléatoire, et que je ferais mieux de poursuivre mes études."
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