Cécile Wajsbrot : "C'est cela qui fait le prix de vos chansons, leur caractère unique dans notre paysage. Derrière chaque sentiment exprimé, on sent quelque chose de vécu, d'éprouvé, en même temps, vous ne livrez pas une matière brute mais raffinée, travaillée - le sens de toute création artistique - mais c'est si rare. Dans une chanson comme Un homme est mort, l'empathie envers la souffrance des autres, les victimes d’attentats, en l'occurrence, se dit en termes sobres et d'autant plus forts. Lorsque vous écrivez un texte de ce genre - ou de façon générale - avez-vous davantage le désir d'exprimer ou celui de transmettre - à moins que les deux ne soient indissociables ?"
Françoise Hardy : "Lorsque j'écris un texte quel qu'il soit, j'essaie toujours d'exprimer une émotion au plus près de ce que j'en ressens et de ce que les contraintes mélodiques et rythmiques me permettent. Pour Un homme est mort, dont je n'ai fait qu’adapter le texte original de Jose Maria Cano (du groupe espagnol Meccano), j'avais en tête la mort récente d'un adolescent poignardé par un autre dans la région de Marseille et dont le père était arrivé sur les lieux du drame recueillir son dernier soupir. J'avais été autant bouleversée par le fait lui-même que par la dignité de ce père qui, tout en dominant mal son chagrin (et comment aurait-il pu en être autrement), demandait de ne pas céder à la haine vis-à-vis du meurtrier et de sa communauté.
Je n'ai pas spécialement envie d'exprimer, encore moins de transmettre quoi que ce soit. Les mots ne sont pas grand-chose, la mélodie est tout. Mon désir est avant tout de servir la mélodie, de trouver des mots qui soient en adéquation avec elle, d'exprimer une émotion qui n'en trahisse pas l'esprit."
Ceci est un blog merveilleux! J'ai apprécié la lecture de vos messages, continuez votre excellent travail!
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour vos encouragements.
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