A l'automne 1962, un dimanche vers 13h15, j'ai 15 ans et j'entends Tous les garçons et les filles à la Radio Suisse Romande de Sottens aux Nouveautés du disque. Emballé et ébloui, je le suis toujours, malgré le temps qui a passé, en emportant mes tendres années ! Certes, les textes des succès des années 60, souvent adaptés de tubes américains, étaient parfois un peu naïfs, mais dans 50 ans on fredonnera encore L'amitié de 1965, tant c'est une jolie chanson, revenue au goût du jour par la troupe des Enfoirés en 2010. Lors des 40 ans de carrière de Sheila chez Michel Drucker, Françoise et Sheila ont repris l'amitié en duo. Évidemment, Sheila a une voix dure et Françoise Hardy toute en douceur, émotion, sensibilité, tout dans le souffle. Quelle sincérité ! Cela faisait longtemps qu'une chanson ne m'avait pas ému autant.
Au début, Françoise écrit tous ses titres, musique et paroles. Elle a 18 ans. Les arrangements de ses disques sont de grand luxe, à partir de 1964 réalisés en Angleterre. Sa version en italien de Tous les garçons et les filles, n°1 en Italie pendant des mois, détient le record des ventes de 45 tours dans ce pays. Françoise est également une star en Angleterre, classée au hit-parade. Quand Bob Dylan se produit à l'Olympia en mai 1966, après l'entracte, il ne veut pas reprendre le concert si Françoise Hardy ne vient pas le retrouver dans sa loge. Ce qu'elle fait, rendant jaloux le tout-Paris dont Johnny Hallyday et Hugues Aufray. Après le spectacle, Bob Dylan invite uniquement Françoise dans sa chambre d'hôtel où il lui fait écouter Just like a woman et I want you, pas encore sortis en disque. Tous les autres participant à cet après-concert ont dû rester sur le palier ! Bob voulait être seul avec Françoise tant il l'admirait pour sa beauté et son talent. Il dédicace d'ailleurs à Françoise un de ses 33 tours.
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