samedi 8 décembre 2012

Les chansons de l'album "l'amour fou" - Normandia

Le 5 novembre 2012 sortait L'amour fou, le nouvel album de Françoise Hardy. Profitons de l'occasion pour passer en revue les 10 chansons de l'opus.

Aujourd'hui : Normandia

La musique et le texte sont de Julien Doré.

Le texte joue à plein la carte de la poésie. En associant une kyrielle de métaphores Julien Doré prend le risque de rendre les paroles quelque peu hermétiques. La mélodie ondoyante et la sonorité des mots permettent cependant à l'auditeur de s'échapper du sens réel du texte pour se tourner vers le rêve grâce à une musique envoûtante.

Pour la mélodie, Julien Doré a repris le bref instrumental Normandia, le meurtre qui figurait sur la bande originale du film Holiday de Guillaume Nicloux. Le développement de cet instrumental (qui durait à peine une minute à l'origine) aboutit à une chanson nostalgique et poignante qui est l'un des points forts de l'album.

La chanson évoque une femme qui se penche sur son passé. Elle se souvient de son innocence et de sa pureté originelle, alors qu'elle était peu consciente du chemin de croix qui accompagnerait les blessures de cœur de toute une vie. Elle se remémore le goût de la passion et les souffrances de sa jeunesse. Et forte de son expérience, elle ironise sur les folies de ses battements de cœur tout en semblant paradoxalement en regretter l'ivresse.


Au début de la chanson, la femme évoque avec amertume toutes les déchirures et les trahisons de la vie ("Des adieux à la chaîne", "Des messages où l'on ment") et décrit avec une complaisance cynique les codes fatalement décevants de l'amour ("Coule la langue amère apprise aux filles sur les bancs").

Elle ironise ensuite sur les souffrances engendrées par ses emballements sentimentaux d'hier ("Pleure mon cœur imbécile") qui ont détruit son innocence et ses rêves d'absolu ("Cueille mon cœur dans ces lignes les fleurs fanées dans les blancs").

Se sentant proche de la mort, elle se ressaisit, renonce à l'ironie et aspire à retrouver sa pureté originelle ("Je redonne à la mer nos visages d'enfants"). La passion amoureuse prend alors une nouvelle dimension ("Et quand la mort nous dessine, c'est avec l'encre bleue des amants"). A elle seule, elle justifie l'existence dont elle est à la fois l'essence et le but. ("Dans nos éclats de verre, vient mourir l'océan où l'on aime, nage ou crève").

Alors après s'être moquée de ses battements de cœur ("Pleure mon cœur imbécile), elle les encourage ("Cours mon cœur imbécile") et les regrette intensément (Cours mon cœur en exil). Tout est dit.

La chanson se termine par un simple murmure "Mmm Mmm". Il remplace des mots incapables d'exprimer avec acuité la sensation de plénitude qui envahit la femme qui a su percé le sens de la vie.

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