Eric Chemouny : "Quel souvenir gardez-vous de l'enregistrement du duo "J'entends siffler le train" avec Hugues Aufray pour son dernier album ?"
Françoise Hardy : "(embarrassée). Voilà ce qui est embêtant quand on travaille avec des gens qui ne vous connaissent pas, surtout quand on arrive à l’âge vénérable qui est le mien. Certes, Hugues avait fait une tournée de deux mois avec moi, mais c'est tout. Quant à Jean-Pierre Sabar, il n'avait plus travaillé avec moi depuis longtemps. Il est âgé maintenant, et se sent inconfortable avec lui-même pour plein de raisons. Si bien que les deux étaient mal à l'aise, et aucun d’entre eux n'a osé me dire que je chantais faux, ce que je n’entendais pas dans le casque. Sinon, j'aurais fait enlever la voix d'Hugues, puis fait enlever les cordes dégoulinantes. Cela se serait mieux passé et je n'aurais sans doute pas si mal chanté.
Ils m'ont fait faire plusieurs prises, et quand j'ai entendu le résultat, j'étais dans un état de consternation totale. On a quasiment été obligé de reprendre chaque mot séparément sur différentes pistes. Il faut dire qu’Hugues n'a pas une façon très musicale de chanter. Ce n'est pas Richard Anthony... Et en plus, les cordes étaient trop "gâteau à la crème". Mais au final, je m'incrimine en premier lieu, parce que je n'ai pas su chanter correctement et ne m'en suis pas rendu compte pendant l'enregistrement, sans quoi j'aurais pris les mesures qui s'imposent : couper les cordes, puis la réverb'... Hélas, j'en ai parlé de façon négative sur RTL, il y a plus d'un an, et Hugues l'a entendu. J'étais très ennuyée, parce qu'il est très gentil par ailleurs. Une fois de plus, j'aurais mieux fait de me taire... D'un autre côté, on ne peut pas passer sa vie à dire que tout est formidable, à la façon d'une Monica Bellucci (rires)"
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