Cécile Wajsbrot : "En général, êtes-vous sensible ou plutôt indifférente à la réception de votre travail ? Par exemple, lisez-vous les articles qui vous concernent ? Et si tel est le cas, certaines considérations peuvent-elles, sur le moment, ébranler votre propre jugement ?"
Françoise Hardy : "Je n'ai pas besoin de la caution extérieure pour savoir ce que vaut l'un de mes albums, dont je connais les qualités et les défauts mieux que quiconque. Ceci posé, il n'empêche que je suis très sensible à la façon dont mon travail est accueilli. Cela représente tant d'efforts de la part des musiciens, des réalisateurs, de l'ingénieur du son, tant d'argent et d’implication de la part de la maison de disques, que vu sous cet angle là, il est quasiment vital que l'accueil soit bon. Pour moi aussi, c'est, non pas vital, mais très important : j'ai besoin de la stimulation d'un bon accueil pour continuer. Mais il peut arriver que l'accueil soit bon et que les ventes ne suivent pas, ce qui est pire que l'inverse, car, faute d'autres ressources, certaines des personnes avec qui je travaille ont presque désespérément besoin que l'album marche. En ce qui concerne les critiques, je lis celles qui me tombent sous les yeux. Si elle sont mauvaises, elles m'ébranlent uniquement quand j'y perçois de la malveillance. Si elles sont justes, cela ne fait que conforter ma propre autocritique. Il peut arriver aussi bien sûr que certaines critiques m'amènent à me poser des questions que je ne me serais pas posées sans cela".
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