Cheveux blancs et idées claires, elle fête cette année ses cinquante ans de carrière avec un nouvel album, rempli de cordes sublimes et d'invités choisis (Calogero, Julien Doré, Thierry Stremler, etc.) et, surprise, la publication d'un roman. Tous deux s’intitulent "L'amour fou". Un beau titre emprunté à André Breton, qui permet à Françoise Hardy de se jeter pour la première fois dans l'écriture d'un album-concept, racontant une fiction romantique, située au XIXème siècle, et de reprendre, pour l’étoffer, le journal qu'elle tenait dans sa jeunesse. Dans "L'amour fou", le livre, où elle raconte méticuleusement chaque mouvement du cœur, sur un ton très moderne, elle évoque, à travers sa liaison avec un certain "X", l'amour braque et destructeur qui la poussait vers des hommes insaisissables et ambivalents. A la fois badine et implacable, au fil d'une conversation ponctuée d'éclats de rires, elle nous en dit plus. Hardy, petit !
Elle : Pourquoi aviez-vous commencé à écrire ce livre dans votre jeunesse ?
Françoise Hardy : J'étais très mal et ce journal intime était une façon de me soulager de ce mal-être, et de le sublimer. On se dit que, avec quelque chose de très douloureux, on peut réussir à faire un objet joli et émouvant. Enfin, c'est ce que j'ai toujours recherché. Chaque chanson que j'ai écrite était destinée à une personne très précise. Qui, la plupart du temps, ne l'a jamais écoutée.
Elle : C'est terrible non ?
Françoise Hardy : "Pff ! Non, parce que c'est lourd à porter, je trouve. Lorsque Dutronc a écouté "Tant de belles choses", il n'était pas à Paris. Il m'a appelée pour me dire qu'il avait été très ému de l'entendre. Ç’avait même été gênant pour lui car il n'était pas seul et il avait dû prétendre que la fumée du cigare lui piquait les yeux. Autour de lui, on lui a expliqué que ce n'était pas pour lui que je l'avais écrite. Et en effet, ce n'était pas pour lui.
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