Cécile Wajsbrot : "Dans l'album Le Danger, il y a cette chanson, Dix heures en été, qui est une référence explicite à Duras. Vous sentez-vous proche de l'univers de Duras ?"
Françoise Hardy : "Je me suis aperçu après coup que c'était une référence à Marguerite Duras. J'ai commencé à écrire le texte de Dix heures en été en juin 1994, vers 22h, pendant un orage. J'y exprime très exactement les sentiments douloureux par lesquels je passais à ce moment-là. Une fois le texte écrit, je me suis demandé s'il n'y avait pas un roman de Marguerite Duras qui portait le même titre. En cherchant dans ma bibliothèque, j'ai fini par trouver un livre tout jauni portant le titre de Dix heures et demie du soir en été. Ayant dû le lire un vingtaine d'années plus tôt et ne m'en souvenant plus du tout, j'ai entrepris de le relire. Il y a en effet une parenté troublante entre le roman et la chanson. Je suis une inconditionnelle de certains écrits de Marguerite Duras, celui-là, Le vice-consul, Le ravissement de Lol V. Stein, La musica, L'amant. La passion et le désespoir qu'elle y exprime me touchent profondément et son style si particulier qui donne un incomparable climat d'étrangeté à ses récits me fascine. Cela dit, j'avoue que la boucle mélodique de Rodolphe Burger avait tout de suite évoqué dans mon esprit ce genre de climat".
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