Elle : Avec le recul, direz-vous que vous avez été courageuse ou masochiste ?
Françoise Hardy : Je pense que, quand on est attirée par des êtres destructeurs, on a soi-même des tendances autodestructrices. J'avais déjeuné un jour avec Serge Lama qui m'avait dit : "Quelle chance Jacques a eue de tomber sur vous ! Avec une autre, il serait mort depuis longtemps." Sur le moment, ça m'avait mis du baume au cœur. Ensuite, j'ai réfléchi. S'il est avec moi, c'est qu’il n'est pas si autodestructeur. Et si je suis avec lui, c'est que je suis plus autodestructrice qu'on ne le croit.
Elle : Vous n'êtes pas Amy Winehouse non plus...
Françoise Hardy : Toute ma vie, j'ai eu l'impression de livrer un combat entre le principe de plaisir et le principe de réalité. Par exemple, ça m'est arrivé d'aller tellement mal que je picolais. Picoler, c'est céder au principe de plaisir, c'est agréable, vous vous sentez réchauffée. Principe de plaisir, c'est ne rien faire. Principe de réalité, c'est travailler. Souvent, je me bagarre toute la journée entre ces deux pôles. Ça me parasite le cerveau inutilement. Je ne suis pas très équilibrée. [Rires.]
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