samedi 14 octobre 2017

Juillet / Août 1963 - Nous les garçons et les filles - Partie 2


- Revenons au Château en Suède et expliquez-moi pourquoi vous avez choisi Françoise Hardy ?
- Françoise, je l'ai vue pour la première fois dans un night club. Je ne savais pas qui c'était, mais j'ai cru reconnaître Ophélie, mon personnage. On me l'a présentée, on s'est mis d'accord et un mois après, le tournage commençait. Ce rôle est un rôle facile pour Françoise, puisqu'elle n'a pas à changer de personnalité, d'ailleurs, je ne sais pas si elle pourrait le faire, elle est maladroite puisqu'elle débute, elle n'est pas toujours très photogénique, mais elle parle juste et a de la présence à l'écran, ce qui est très important.
- Est-ce qu'en engageant Françoise vous n'aviez pas l'intention de créer un personnage 1963 ?
- Non, puisque ce film est une adaptation, je n'ai fait que modeler les personnages de la pièce. Mais, ajoute-t-il l'air songeur, je crois, oui, je crois qu'on pourrait faire quelque chose avec Françoise Hardy.
- La censure vous pose-t-elle des problèmes ?
- Si la censure est relativement large en France en ce qui concerne les rapports amoureux, elle l'est beaucoup moins lorsque l'on s'attaque à l'ordre social. On subit en France le fait du prince, aussi, si je voulais dire ce que je pense de l'armée, par exemple, le jeu serait faussé, car je ne pourrais aller jusqu'au bout. On a souvent dit que j'étais scandaleux, mais cela tient au fait que j'aime aller au bout des choses. En ce qui concerne les rapports entre homme et femme, il est possible de composer, cacher le corps d'une femme par exemple, alors que dans un film engagé, il est impossible de supprimer un réplique qui critiquerait la police, l'armée, ou le régime sans trahir son sujet. C'est une des raisons pour lesquelles je ne peux pas faire des films critiques à l'égard de l'ordre social établi en France.

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