mardi 13 juin 2017

12 octobre 1982 - Intimité - Partie 2

La scène très peu pour moi !

Françoise Hardy a découvert très tôt – tout au début de sa carrière, en fait dès ses premiers galas – que faire de la scène ne l'intéresserait pas : elle a tout de suite refusé le tourbillon du show-business trop dur, trop violent ("Un métier d'homme"). Elle n'a jamais caché non plus qu'elle ne se considérait pas comme une "vraie" chanteuse même si chanter l'amuse. Et même si elle adore la chanson "parce qu'une seule phrase peut exprimer toute une émotion".

"Mais avoue-t-elle, je ne veux plus faire d'émission lorsqu'il n'y a sur le plateau que des gens à qui je n'ai rien à dire ! J'ai passé l'âge de perdre mon temps à attendre de chanter bien gentiment ma chanson, dans le froid, sous de mauvais éclairages, et pour un cachet qui reste pratiquement le même que celui de mes débuts…

Il y a toujours un décalage entre ce que l'on veut faire et ce qui se passe dans la réalité. C'est décevant. Toute ma carrière me semble d'ailleurs décevante dans la mesure où ce qu'on a voulu sacraliser de moi est ce qu'il y a de moins bon : les choses qui me ressemblent, celles dans lesquelles j'ai voulu faire passer une émotion, sont restées confidentielles." S'il n'y a pas là de quoi rendre fou – ou folle – n'importe quel directeur artistique ou attaché de presse !

Ajoutez à cela que Françoise – issue du fameux Petit Conservatoire de Mireille – a toujours inspiré les musiciens et les auteurs les plus talentueux et les plus en avance sur leur temps de Serge Gainsbourg (Sous aucun prétexte) à Michel Berger (Message personnel) en passant par Michel Jonasz (J'écoute de la musique soul), Jean-Michel Jarre ou Gabriel Yared. Encore les a-t-elle chantés le plus souvent avant qu'ils ne connaissent eux-mêmes la notoriété.

Le cinéma également lui a tendu les bras puisqu'elle a tourné dans des rôles en vue dans Château en Suède ou dans Grand prix de John Frankenheimer, aux côtés d'Yves Montand, mais "Je me sentais trop mal dans ma peau, c'était insurmontable. A la moindre émotion ou contrariété j'ai un bouton qui me sort sur la joue. Pour une télé, c'est deux boutons ! Alors imaginez ce que cela était au cinéma : je n'étais qu'un énorme bouton !"

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