Sur Françoise Hardy, on a déjà tout dit, tout raconté, tout écrit. Tout le monde sait qu'elle mesure 1m72, qu'elle chausse du 39, qu'elle pèse 52 kilos, qu'elle a dix-neuf ans, ses deux bacs, une sœur nommée Michèle, une mère aimante et, en prime, beaucoup de talent. Tout le monde sait aussi qu'elle bat le record de vente du disque, et, qu'aux yeux des éditeurs, elle est le plus fantastique "phénomène" commercial de ces dernières années.
Mais quand on la traite de "phénomène", Françoise sourit : "Moi, un phénomène ? Sûrement pas ! Je suis comme les autres." Les autres, ce sont ces milliers de jeunes entre quatorze et vingt ans qui en moins de six mois l'ont adoptée. Sa réussite c'est un peu la leur. Sa vie _ celle qu'elle a maintenant devant elle _ c'est aussi la leur, leur "vie rêvée". Elle et "eux" vivent dans un même décor, un même univers : électrophone, disques, photos d'artistes épinglées de-ci de-là. Ensemble, ils aiment les symphonies de Beethoven, les tenues sans recherche, le noir devenu leur coloris préféré… Ce qui ne les empêche pas de continuer à aimer les crêpes et la confiture.
Si leurs goûts sont identiques, leurs problèmes le sont aussi. A l'aide de mots simples, sobres et quotidiens, elle a su, en quelques tours de microsillon, traduire les états d'âme, les joies, les déceptions, les espoirs, la solitude surtout, de tous les garçons et filles qui s'apprêtent à franchir le pas.
Tous les garçons et les filles de mon âge se promènent [dans la rue deux] par deux
Tous les garçons et les filles de mon âge savent bien ce que c'est qu'être heureux.
Et les yeux dans les yeux, [et] la main dans la main,
Ils s'en vont amoureux sans peur du lendemain
Oui mais moi, je vais seule par les rues, l'âme en peine
Oui mais moi, je vais seule, car personne ne m'aime
N.B. On peut remarquer que la transcription des paroles par le magazine n'est pas tout à fait exacte (d'où les corrections entre crochets)
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