Eric Chemouny : "Les critiques littéraires aborderont forcément cet ouvrage différemment de votre autobiographie : redoutez-vous leur jugement ?"
Françoise Hardy : "Oui, je crains le pire. Au départ, je ne voulais pas le publier. J'ai cédé sur insistance de l'éditeur, et surtout parce que Jean-Marie Périer, après avoir lu deux chapitres, m'a dit : "Vas-y ma grande : c'est très bien, il faut absolument que tu publies ! Ne te laisse pas arrêter par des scrupules inutiles !" . C'est lui qui m'a donné la force de sauter le pas.
Eric Chemouny : "Si tous les titres parlent d'amours impossibles et torturées, presque tous sont aussi des chansons lentes : était-ce un choix délibéré ?"
Françoise Hardy : "Non, je suis tributaire des mélodies que l'on m'envoie. Et celles que je retiens ensuite, sont celles qui me touchent profondément. Il s'est trouvé que les seules mélodies qui m'ont émue étaient des mélodies lentes. J'attends aussi surtout d'une mélodie qu'elle soit inspirée."
Eric Chemouny : "Avez-vous conscience que selon le discours officiel, c'est plus difficile à vendre aux radios ?"
Françoise Hardy : "Oui, je sais bien et d'ailleurs ma maison de disques voulait que sorte en premier extrait "Rendez-vous dans une autre vie", qui sera sans doute le prochain single, après "Pourquoi vous". Cette musique de Calogero a quelque chose de très simple et très original."
Eric Chemouny : "Après "Noir sur blanc", on pouvait s'attendre à un titre plus rythmique de sa part : vous a-t-il proposé d'autres mélodies ?".
Françoise Hardy : "Non, il ne m'a proposé que celle-ci".
Eric Chemouny : "Avez-vous trouvé aujourd'hui des éléments de réponse à cette question fondamentale qui a inspiré quasiment toutes vos chansons : "Pourquoi vous" ?"
Françoise Hardy : "Non, et d'ailleurs, le début du texte : "J'ignore si ce que j'aime en vous, c'est vous", me paraît être une question que tout le monde devrait se poser. Finalement, quand on aime quelqu'un, on ne sait pas ce qu'on aime, parce qu'on est face à l'inconnu. Surtout quand on est, comme moi, attiré par des gens très insaisissables. Est-ce ce que c'est l'idée qu'on se fait de l'autre, cette vision idéalisée que l'on projette, ou ce qu'il est réellement ? Parfois, cette vision n'a rien à voir avec la réalisé des choses".
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