Cécile Wajsbrot : "Votre rapport à la musique a-t-il changé depuis que vous n'en composez plus (la dernière fois, c'était en 1972, je crois, pour l'album orange L'éclairage) ? On pourrait penser que la relation entre une musique que l'on compose soi-même et le texte que l'on écrit dessus est plus évidente, plus intime. Comment faites-vous pour vous approprier une musique composée par quelqu’un d'autre ?"
Françoise Hardy : "Quelqu’un comme Miossec, par exemple, écrit beaucoup mieux qu'il ne compose et ses textes gagneraient à être mis en musique par des musiciens plus inspirés que lui. Pour s'approprier une musique de quelqu'un d'autre que soi, il suffit tout simplement de l'aimer, il suffit qu'elle touche votre corde sensible, qu'elle exprime mieux que vous ne sauriez jamais le faire la vibration qui est en vous. La musique que j'aurai le plus écouté dans ma vie et qui me fait aujourd’hui le même effet qu'hier est le Concerto n°2 de Rachmaninov. Je ne me l'approprie pas, mais je me "reconnais" à cent pour cent dedans. On se "reconnaît" d'une façon ou d'une autre dans un thème mélodique qui vous touche, et c'est pour cette raison, qu'on est plus ou moins à même d’écrire dessus".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire