Gilles VERLANT : Malgré votre "laideur extrême" vous faites
rapidement la couverture de Paris-Match puis de Salut les copains, et
vous rencontrez le photographe Jean- Marie PERIER qui devient votre
fiancé ...
Françoise HARDY : J'ai rencontré Jean-Marie
quelque mois après la sortie de "Tous les garçons et les filles" : le
magazine Salut les copains venait de démarrer et il en était le
photographe vedette. Qu'est-ce que je peux dire de plus ? Qu'il a été
quelqu'un de très important dans ma vie, qu'il a été le premier homme
qui ait réellement compté et qu'il m'a considérablement aidée. Je
sortais de mon trou, littéralement, j'avais vécu entre ma mère et ma
sœur sans jamais voir grand monde, j'étais complètement ignorante et
innocente. Jean-Marie m'a conseillée, m'a influencée, j'ai beaucoup
appris à son contact. Il était un petit peu plus âgé que moi, il sortait
d'une famille très différente et il connaissait beaucoup de choses, en
particulier sur le monde artistique.
Gilles VERLANT : Il nous a
dit que lorsqu'il vous a rencontrée, vous n'aviez aucun goût
vestimentaire ... Et pourtant, pratiquement dès vos premières photos,
vous êtes devenue un symbole du look de ces années là !
Françoise
HARDY : Quand j'ai commencé à chanter, je ne savais absolument pas
m'habiller, ça n'a pas changé d'ailleurs, ça m'ennuie ! J'ai commencé à
me préoccuper de mes tenues vestimentaires à partir du moment où j'ai
fait de la scène. C'est comme cela que je me suis retrouvée avec des
couturiers comme André Courrèges ou Paco Rabanne. Dès le moment où j'ai
arrêté de faire de la scène, je ne me suis plus du tout souciée de mon
look, je m'habille toujours pareil.
Françoise
HARDY : A cette époque, il ne se passait pas une semaine sans qu'il y
ait obligation de faire un reportage photo. J'étais donc obligée de
faire attention à ce que je portais et, les gens ne me croient pas quand
je dis ça, j'ai une morphologie telle que peu de choses me vont. En
tout cas, je me sens bien dans peu de vêtements ... Il est difficile
d'allier le confort et un minimum d'élégance et au début des années
soixante, j'ai eu l'impression que les minijupes me convenaient plutôt
bien, c'est pour ça que je les ai adoptées ...
Gilles VERLANT : On se souvient de vous portant des robes métalliques de Paco Rabanne ...
Françoise
HARDY : J'allais souvent chanter à Londres où les journalistes étaient
très à l'affût de ce que j'allais porter comme tenue de scène. Ils me
considéraient comme une représentatrice de la mode française : pas
question de venir deux fois de suite avec le même ensemble ! J'avais
donc demandé à Paco de me confectionner une tenue et je me suis
retrouvée avec une combinaison métallique qui pesait seize kilos. Moi
qui étais déjà très statique sur scène, je ne pouvais plus bouger du
tout ! En plus, le poids de la tenue entraînait l'entrejambe qui
descendait au fur et à mesure. Résultat, Paco devait m'envoyer non pas
des couturières, mais des ouvriers munis de tenailles, de tournevis, de
marteaux, pour remontrer l'entrejambe de cette tenue diabolique mais qui
était, je tiens à le préciser, très belle !"
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