Gilles VERLANT : Etienne Daho vous a qualifié de "sublime androgyne".
Françoise
HARDY : Je constate mon androgynie, je n’ai pas de complexes par
rapport à cela, au contraire je trouve que ça peut être un atout. Sauf
que j’ai beaucoup de mal à trouver des vêtements qui m’aillent, c’est
même la croix et la bannière, parce que finalement, l’androgynie, ce
n’est pas le modèle courant !
Gilles VERLANT : On arrive en 1967, une année importante, celle de votre rencontre avec Jacques Dutronc ...
Françoise
HARDY : Nous nous étions déjà croisés, Jacques et moi, parce que nous
avions le même directeur artistique, l’éditeur Jacques WOLFSOHN. Quand
nous nous sommes revus en 67, Jacques sortait d’une rupture, en fait il
devait se marier et deux jours avant la cérémonie, il avait tout annulé.
De mon côté, je venais aussi de vivre une séparation. On sortait
souvent ensemble avec Wolfsohn, on allait dans des boîtes, et je voyais
ce Dutronc, que je trouvais évidemment très, très séduisant, entouré de
minettes. Je me disais que je n’avais pas la moindre chance, vu qu’il
semblait avoir une vie personnelle assez dévergondée ... Pourtant, au
bout d’un certain temps, j’ai cru percevoir, à des signes infimes, qu’il
y avait peut-être une petite réciprocité. Tout ceci a été extrêmement
long car j’étais incapable de faire le premier pas vers lui et il en
était presque aussi incapable que moi.
A
un moment je me suis dit que rien ne se passerait jamais entre nous ...
Puis il y a eu une sorte de complot entre lui et ses copains, nous
étions en Corse, ses copains se sont éloignés, je me suis retrouvée
seule avec lui et ça s’est fait comme ça ... Une nuit tout à fait
extraordinaire, je ne parle pas du dénouement, mais des prémices ...
Extraordinaire parce qu’il n’a pas cessé de parler et malheureusement
comme ceci était très arrosé, pour nous donner du courage, je n’ai
aucun, mais alors, aucun souvenir de ce qu’il a pu me raconter pendant
des heures. Comme c’est quelqu’un qui parle très peu, je regrette
vraiment d’avoir tout oublié !
Gilles VERLANT : Quand nous
l’avons interviewé pour cette émission, Jacques nous a raconté que vos
chansons, déjà à l’époque de votre rencontre, lui filaient le bourdon
...
Françoise HARDY : Je prends ça comme un grand compliment ! Excessif, même !
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