samedi 2 juin 2012

Françoise Hardy et Thomas Dutronc dans Mères et fils (8ème extrait)

En 2008, Françoise Hardy et Thomas Dutronc discutent ensemble à l'instigation des sœurs Massenet qui retranscrivent la rencontre dans un chapitre de leur livre "Mères et fils".

Françoise : Je me souviens qu'un jour, tu n'étais pas content après moi pour je ne sais quelle raison, et tu n'avais certainement pas tort. Tu étais assez petit. Tu t'es mis à me traiter de bécasse. Tu me dis : "Maman tu es une bécasse." Je me demandais d'où tu sortais ce mot et ça m'a fait rire ! Tu pensais proférer l'insulte suprême : "Tu es une bécasse."

Thomas : J'avais lu ça dans une BD. Enfin, tu as été très structurante pour moi. Très tendre, très présente. Très soucieuse de mes études et assez exigeante.

Françoise : Je ne me souviens pas d'avoir été exigeante.

Thomas : Je veux dire d'une manière naturelle : tu l'étais de manière générale. Papa aussi, d’ailleurs. C'est quand même quelqu'un d'assez exigeant intellectuellement.

Thomas Dutronc et Françoise Hardy

Françoise : Ce n'est pas du tout mon souvenir. Mon souvenir, c'est que tu as tout de suite été très brillant à l'école. Je savais que ton grand-père paternel et ta grand-mère maternelle t'aidaient quand il le fallait. Moi, je ne me suis finalement jamais occupée de ton travail à l'école. Tu avais de bons résultats et j'étais très contente. Je me souviens que ton père, qui est le pessimisme incarné - enfin, l'optimisme si on veut se moquer de lui - disait : "Ça ne va pas durer, ça ne va pas durer." Il pensait que c'était trop beau pour être vrai.

Thomas : Mais je me rappelle avoir renoncé à essayer de partager ça. Je me rappelle quand je te faisais lire des rédactions.

Françoise : Oui, moi je butais sur des fautes d'orthographe énormes. Je lui disais : "Mais qu’est-ce qu'on t'apprends à l'école ?" (Elle rit.)

Thomas : Pas du tout pédagogue ! Je me rappelle une de tes phrases : "Oh là là, mon petit chouchou, je m'inquiète à ton sujet !" J'étais en CM2, je me suis dit : "Bon, OK", et je ne t'ai plus jamais rien montré. Tu n'as jamais été diplomate, mais c'est plutôt bien comme ça. Et puis je participais beaucoup à votre vie... C'est super-agréable. Je ne sais pas si j'étais collant, je n'en ai pas l'impression, mais, dans les dîners, j'aimais bien être là.

Françoise : On t'emmenait tout le temps avec nous, même au restaurant. On ne sortait pas beaucoup, mais quand on sortait au restaurant, on t'emmenait.

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