Elle : On a tendance, dans votre livre, à remplacer "X" par Jacques Dutronc...
Françoise Hardy : C'est un mélange de plusieurs personnes avec qui j'ai eu la même attitude : trop leur demander. Et l'excès de demande fait peur à l'autre, donc il fuit...
Elle : L’expression "L'amour fou" est à double sens à la fois l'amour passionnel et l'amour qui rend fou...
Françoise Hardy : Oui, il faut le prendre au premier degré. C'est un amour névrotique qui vous fait perdre complètement la raison, car il vous rend dépendant. C'est comme si on voulait revivre inconsciemment le lien inconditionnel et fusionnel qu'on a eu avec sa mère, ce qui était mon cas, car mon père était absent et il n'y avait que ma mère à aimer.
Elle : Est-ce qu'on peut se sortir de l'amour fou ? Avez-vous des regrets ?
Françoise Hardy : A l'âge que j'ai, ça fait tout de même pas mal d'années que je m'en suis sortie. Et je pense que l'excès de souffrance m'a fait basculer, dans un premier temps, dans une espèce d'indifférence qui est douloureuse aussi. Et puis il arrive un moment où, la nature étant ce qu'elle est, on n'a plus de vie personnelle. Je sais bien qu'il y a des femmes qui ont atteint un certain âge qui ont encore une vie sexuelle, grand bien leur fasse. Moi, je ne sais pas, ça me paraît très difficile.
Elle : Pourquoi ?
Françoise Hardy : Parce que le corps vous lâche et que, pour vivre sa sexualité, il faut un corps en bon état. Enfin je ne voudrais pas dire des choses qui peuvent choquer des gens en bonne santé ou jeunes mais, quand vous vieillissez, vous n'avez plus l'énergie et l'inconscience de la jeunesse. Donc, vous vous mettez hors-jeu. Vous vous sentez hors-jeu et vous l'êtes vraiment.
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