Encore toute ensommeillée - elle vient de terminer sa sieste quotidienne - Françoise Hardy nous précède dans l'étroit escalier qui mène au salon-salle de vidéo-musique au second étage de sa petite maison nichée dans le XIVème arrondissement à Paris. Noir des murs aux plafonds, en passant par les canapés et bibliothèques. Seule deux petites lampes orangées éclairent une superbe maquette de camion appartenant à Jacques Dutronc et quelques gadgets noirs eux aussi.
Toute mince et juvénile en jean pull et ballerines, Françoise se blottit dans un mini-fauteuil de réalisateur qui a dû appartenir à son fils Thomas et tend la pochette de son nouveau 33 tours, "Décalages", décorée d'une superbe photo d'elle en noir et blanc.
"Vous voyez, la boucle est bouclée. Cette photo a été prise par Jean-Marie Périer comme celle de mon premier 33 tours, il y a déjà vingt-cinq ans. A l'époque, il m'avait fait poser sur les quais de la Seine avec un parapluie. Je ne craignais pas le ridicule. Cette fois, il l'a réalisée en studio. C'est la photo de moi que je préfère. Il est perfectionniste comme moi."
Pour écrire les chansons de ce qui sera son ultime disque, elle a mis un an. Un an isolée dans son petit bureau au premier étage tandis que Jacques terminait son 33 tours au deuxième, dans cette même pièce.
"Lui composait sur son clavier avec ses écouteurs, il ne faisait pas de bruit tandis que moi, inlassablement en quête d'inspiration , je passais et repassais les cassettes des mélodies que Jean-Noël Chaléat, qui avait déjà écrit celle de "VIP", m’avait préparées."
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