Elle : Vous êtes à l'aise avec ça [être hors jeu] ?
Françoise Hardy : Oui, cela ne m'empêche pas de trouver autant de bonheur à lire de grands romans d'amour comme ceux de Henry James ou d'Edith Wharton, la reine des amours impossibles. Je lis ça avec une délectation qui n'est pas morose, et puis ça ne m'empêche pas de temps en temps de fantasmer sur des êtres. Évidemment, inaccessibles.
Elle : N'avez-vous jamais eu l'impression de vivre un amour tranquille ?
Françoise Hardy : Jamais. Ça, je n'ai pas connu. Ce sera pour ma prochaine vie.
Elle : Avec Dutronc, vous avez réussi à percer le mystère ?
Françoise Hardy : On n'aimait pas de la même façon. J'aimais d'une manière exclusive. Et lui aussi, parfois. Il lui est arrivé de me faire des scènes de jalousie totalement à côté de la plaque. Je me souviens d'un dîner avec Serge Gainsbourg et Jane Birkin où Serge m'avait placée à côté d'un réalisateur chauve et barbu - deux détails physiques qui me rebutent - alors que, à l'époque, je souffrais quand je n'étais pas assise à côté de Jacques. Je rongeais donc mon frein en répondant poliment aux questions du réalisateur. Et, d'un seul coup, Jacques m'a fait une scène de jalousie devant tout le monde, ils sont tous montés dans un taxi pour aller je ne sais où et je suis restée seule sur le trottoir. (Rires) Tout ça pour quelqu'un dont je n'aurais pas voulu, même échouée sur une île déserte pendant mille ans.
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