Alors, Françoise ne s'en est pas tenue là. Elle évoque volontiers ses débuts avec un détachement, une indifférence étonnants : jamais elle n’emploie les mots "vocation", "passion", "espoir", et parle de son passé _ comme de son présent, du reste _ sur le ton de quelqu'un qui parlerait d’une étrangère. Elle se présente à Mireille, qui la prie de revenir plusieurs mercredis d'affilée au "Petit Conservatoire de la chanson" et la fait passer à la télévision. Elle téléphone à plusieurs maisons de disques, se présentant surtout en qualité de compositeur et obtient une audition chez Vogue.
Deux directeurs artistiques, Serge Goron et Léo Vidaly, la reçoivent, l'entendent et lui expliquent qu'ils recherchent surtout une interprète. Elle devra revenir les voir quand elle aura appris deux chansons de Johnny, "Oui, mon cher" et "24.000 baisers". Amusée par ce choix, qu'elle trouve néanmoins sympathique _ car maintenant elle est "sortie", elle a entendu d'autres chanteurs, et justement Johnny est son préféré pour la France _ elle fait tourner les deux plages recommandées sur son électrophone, chante "par-dessus" le disque et apprend consciencieusement les deux chansons.
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