mardi 30 mai 2017

Sept. 1967 - Le mari secret de F. Hardy (TV Illustrazione) - Partie 2 (Traduction)

TRADUCTION

Le secrétaire et confident de Hardy, Lionel Roc, à qui nous avons téléphoné à Saint-Tropez, a aussi confirmé la nouvelle, mais il s'est refusé à nous donner la plus petite information sur le futur époux, ni son âge, ni son métier, ni sa nationalité, ni le moindre indice qui nous aurait permis de le reconnaître : "Comme tous les amis de Françoise qui sont au courant du nom de son futur mari , je suis tenu au secret - a expliqué Roc - s'il m'arrivait de la trahir, elle me mettrait à la porte".

À Cannes, nous avons rencontré deux des musiciens qui accompagnent la chanteuse dans sa tournée. Ils nous ont dit la même chose : "Nous savons qui épousera Françoise mais nous ne pouvons absolument pas le dire, le sujet est clos ".

Jacques Wolfsohn, le producteur "découvreur" de Françoise Hardy, qui sera le témoin de la chanteuse, se trouve actuellement en vacances sur la côte d'Azur Il nous a aussi confirmé la nouvelle : "Il ne s'agit pas d'une plaisanterie, comme quelqu'un pourrait le penser : Françoise a pris cette décision depuis déjà quelques mois et j'ai été mis au courant dès le premier jour. Tu veux que je te donne le nom du fiancé ? Ce serait trop facile : trouve-le par toi-même, si tu en es capable".

"Corse fatale"

Dans l'espoir d'arriver à en savoir plus nous avons chargé une personne à Paris de faire des recherches auprès de la mairie du 9ème arrondissement de Paris, où Hardy est née et a toujours vécu. En vain. Les documents nécessaires à la publication des bans n'ont pas encore été remis et étant donné qu'en France 10 jours d'affichage sont nécessaires, il est probable que la publication des bans soit faite seulement à compter du 18 septembre, ou que les intéressés aient demandé à être dispensés d'affichage pour " raisons spéciales ".

Mais revenons à Deauville où nous avons laissé Françoise Hardy en plein pique-nique dans le jardin de Régine: d'habitude grogneuse et chamailleuse, la chanteuse a semblé à tous ceux qui l'ont rencontrée ces jours derniers d'humeur excellente, souriante, heureuse et même gentille.

Le lendemain de sa déclaration, Hardy est partie pour une destination inconnue, mais un journaliste l'a vue le soir même à l'aéroport d'Orly répondre à l'appel d'un avion de la ligne Air Inter pour Ajaccio, en Corse, ce qui laisse supposer qu'elle s'est rendue dans sa villa de Monticello pour profiter du fait qu'elle est libre de toute obligation de travail jusqu'au 24 août.

Sept. 1967 - Le mari secret de F. Hardy (TV Illustrazione) - Partie 2 (Texte original)

TEXTE ORIGINAL

Il segretario e confidente della Hardy, Lionel Roc, che abbiamo raggiunto al telefono a St Tropez, cil ha confermato anche lui la notizia, ma si è rifiutato darci sia pure la più piccola notizia sul promesso sposo la sua età, la sua professione, la sua nazionalità, nemmeno il minimo indizio che possa permetterci di riconoscerio : "Come tutti gli amici di Françoise che sono al corrente del nome del suo futuro marito tono legato al segreto — ha spiegato Roc — se per caso lo tradissi mi metterebbe alla porta ".

A Cannes abbiamo incontrato due del musicisti che accompagnano la cantante nella sua tournée. Ci hanno detto la stessa cosa: " Sappiamo chi sposerà Françoise ma non possiamo assolutamente dirlo: punto e basta ".

Jacques Wolfshon, il produttore "inventore" di Françoise Hardy, che sarà il testimone della cantante, si trova attualmente in vacanza sulla costa Azzurra e ci ha anche lui confermato la notizia: "Non si tratta di uno scherzo, come qualcuno potrebbe pensare: Françoise ha preso la decisione già da qualche mese e fin dal primo giorno io sono stato al corrente. Vuoi che ti dica il nome del fidanzato ? Sarebbe troppo facile: trovalo da te, se ci riesci ".

"Corsica fatale"

Nella speranza di arrivare a sapere di più abbiamo incaricato una persona a Parigi di fare delle ricerche presso il municipio del 9e quartiere di Parigi, dove la Hardy è nata ed ha sempre vissuto. Invano. I documenti necessari alle pubblicazioni non sono stati ancora consegnati e dato che in Francia son necessari 10 giorni di affissione, è probabile che le pubblicazioni vengano esposte solo il 18 settembre, o addirittura che gli interessati chieda no di essere dispensati dall'affissione per " ragioni speciali ".

Ma torniamo a Deauville dove abbiamo lasciato Françoise Hardy in pieno pic-nic nel giardino di Régine : di solito imbronciata e litigiosa, la cantante è sembrata a tutti coloro che l'hanno incontrata nei giorni scorsi di ottimo umore, sorridente, felice e persino gentile.

Il giorno dopo la sua dichiarazione, la Hardy è partita per ignota destinazione, ma un giornalista l'ha vista la sera stessa all'aeroporto di Orly rispondere alla chiamata di un aereo della linea Air-Inter diretto in Corsica, ad Ajaccio, cio che lascia supporre che si sia recata nella sua villa di Monticello approfittando del fatto che fino al 24 agosto non aveva impegni di lavoro.

samedi 27 mai 2017

Sept. 1967 - Le mari secret de F. Hardy (TV Illustrazione) - Partie 1 (Traduction)

TRADUCTION


LE MARI SECRET DE FRANÇOISE HARDY

Jacques Dutronc n’a jamais caché être amoureux de la chanteuse et
Françoise dit de lui : " c’est l’un des rares hommes avec qui je me sens bien. "

L'auteur-compositeur de chansons fait construire une maison en Normandie,
un nid de jeunes mariés : "Françoise sera contente" commente-t-il.

L'attention des chroniqueurs français est cependant davantage focalisée sur le photographe Jean-Marie Perier. Il y a un an, l’ex-Reine des " copains ", déclarait: " Je ne l'épouserai jamais... "

par MINO COLAO

Côte d'Azur, septembre

Il y a quelques mois, pendant une interview, nous avions demandé à Françoise Hardy ce qu'elle pensait du mariage. Avec son air ennuyé habituel et son plus beau sourire ironique, la chanteuse nous avait répondu : "J'en ai horreur parce qu'il limite la liberté d'une personne, que ce soit une femme ou un homme. A chacun ses choix, les autres font ce qu'ils veulent, personnellement je ne me marierai jamais !". Et elle s'était renfermée de nouveau dans un mutisme impénétrable. Il était dix heures du matin, elle venait à peine de se lever et semblait d'une humeur plus grise qu'à l'habitude mais son cri de révolte contre le mariage semblait avoir jailli du plus profond de son être. Nous aurions difficilement imaginé qu'elle puisse un jour pas si lointain accepter ce qu'elle définissait alors comme "une convention bourgeoise stupide".

"Je n'ai pas de harem !"

Elle est revenue, il y a peu, d'un long séjour à Londres et on parlait avec insistance de ses nombreux flirts anglais. "De simples amis - dit Françoise – mais à croire la rumeur je devrais avoir des amants aux quatre coins de l'Europe. Il suffit que je sorte un soir avec un garçon et tout de suite on parle de fiançailles, mariage, et cetera, et cetera. Si j'avais dû les épouser tous, à cette heure j'aurais un harem !".

Un coup publicitaire ?

Françoise Hardy de passage à Cannes en février dernier entre Antoine et Jacques Dutronc.

La chanteuse porte des bottines andalouses et une veste de Paco Rabanne.

Dutronc a investi toutes ses économies dans la construction d'une maison en Normandie et ne fait aucun mystère de l'intention de s'y installer avec Françoise.

Il n'est pas exclu un coup publicitaire : il est certain qu'en octobre Hardy sera l'interprète du premier film réalisé par J. M. Périer, "la perruque" dont la bande-son sera signée Dutronc. Ses "fiancés" seront ainsi aussi ses camarades de travail.

Depuis, aux flirts anglais ont succédé avec une rapidité vertigineuse des flirts italiens, américains et français, qui, vrais ou faux, ont fait parler de Françoise Hardy, laquelle, bien qu'elle laisse entendre en détester la publicité, ne néglige pas une occasion de se mettre en scène, mais toujours avec l'air ennuyé de celle qui veut faire croire préférer la solitude.

Ce goût de la jeune chanteuse pour les postures et son suspect désintéressement pour la publicité pourrait faire supposer aussi que l'annonce de son mariage, faite récemment à Deauville, où elle se trouvait en compagnie de Jacques Dutronc, Lucien Morisse et sa femme, le comte d'Ornano, maire de la localité mondaine normande, et d'autres amis, à l'occasion d'un pique-nique offert par Régine, soit seulement un stratagème pour faire parler d'elle.

En octobre, Hardy sera l'interprète du premier film de J. M. Périer, La perruque; la musique sera de Jacques Dutronc; comme on le voit il y a tous les personnages du mariage secret. Au beau milieu de la fête, Hardy a déclaré : "Je me marie le 28 septembre à l'Hôtel de Ville du 9e arrondissement...". Cette annonce était naturellement complétée par le nom de l'élu qui cependant n'est pas sorti du petit cercle des intimes. Le même jour la nouvelle circulait dans Deauville. Aux journalistes qui l'ont approchée, la chanteuse a confirmé la nouvelle, en ajoutant cependant, d'un ton taquin : "mais je ne vous dirai pas avec qui."

Sept. 1967 - Le mari secret de F. Hardy (TV Illustrazione) - Partie 1 (texte original)

TEXTE ORIGINAL


IL MARITO SEGRETO DI FRANÇOISE HARDY

Jacques Dutronc non ha mai nascosto di essere innamorato della cantante e di lui Françoise dice: " E’ uno dei rari uomini coi quali sto bene insieme". Il cantautore sta mettendo su casa in Normandia, un nido da sposi: "Françoise - commenta - sarà contenta". L’attenzione dei cronisti francesi è puntata però sul fotografo Jean-Marie Perier. Un anno fa l'ex-regina dei "copains" dichiarò: "Non lo sposerò mai".

di MINO COLAO

Costo Azzurra, settembre

Qualche mese fa, durante un’intervista, avevamo chiesto a Françoise Hardy cosa pensasse del matrimonio. Con la sua solita aria annoiata e il suo più bel sorriso ironico, la cantante ci aveva risposto "Ne ho orrore perché limita la libertà di una persona, donna o uomo che sia. Ad ogni modo, gli altri facciano pure quel che vogliono, io per conto mio non mi sposero mai !". E si era di nuovo immersa nel suo impenetrabile mutismo. Va bene che erano le dieci di mattina, si era appena alzata e sembrava di umore più grigio del solito, ma il suo grido di rivolta contro il matrimonio sembrava uscire dal più profondo del suo essere. Non avremmo mal immaginato che un giorno non lontano avrebbe accettato quella che lei definiva "una stupida convenzione borghese".

"Non ho l'harem !"

Era da poco tornata da un lungo soggiorno a Londra e si parlava con insistenza dei suoi numerosi flirt Inglesi: " Del semplici amici — aveva detto Françoise — a sentire le voci che circolano dovrei avere degli amanti in ogni angolo d’Europa : basta che esca una sera con un ragazzo e subito tutti parlano di fidanzamento, matrimonio, eccetera, eccetera. Se avessi dovuto sposarli tutti, a quest'ora avrei un harem !".

Una trovata pubblicitaria ?

Françoise Hardy ritratta a Cannes nel febbraio scorso tra Antoine e Jacques Dutronc.

La cantante indossa stivaletti andalusi e un giubbotto di Paco Rabanne.

Dutronc ha investito tutti i suoi risparmi nella costruzione di una casa in Normandia e non fa mistero dell'intenzione di trasferirvisi insieme con Françoise.

Non si esclude una trovata pubblicitaria : certo è che in ottobre la Hardy sarà l'interprete del primo film diretto da J. M. Périer, "La parrucca" e la colonna sonora sarà firmata da Dutronc. Cosi i suoi "fidanzati" saranno anche i suoi compagni di lavoro.

Da allora i flirt inglesi si son succeduti con una rapidità vertiginosa a quelli italiani, americani e francesi, che, veri o falsi, hanno fatto parlare di Françoise Hardy la quale, per quanto lasci intendere di detestare la pubblicità, non trascura occasionne di mettersi in mostra, ma sempre con l'aria annoiata di chi vuol far credere di preferire la solitudine.

Questo gusto della giovane cantante per le pose e questo suo sospetto disinteresse per la pubblicità, potrebbero anche far supporre che l'annuncio del suo matrimonio, fatto recentemente a Deauville, dove si trovava in compagnia di Jacques Dutronc. Lucien Morisse e sua moglie, il conte d’Ornano (sindaco della mondanissima località normanna) ed altri amici, in occasione di un picnic offerto da Régine, sia soltanto uno stratagemma per far parlare di sé.

In ottobre la Hardy sarà l'interprete del primo film diretto da J. M. Périer, La perruque; la musica sarà di Jacques Dutronc : come si vede ci sono tutti i personaggi del matrimonio segreto. Nel bel mezzo della festa, la Hardy ha dichiarato: " Mi sposo il 28 settembre, al Municipio del 9e arrondissement...". E' seguito naturalmente il nome dell’eletto, che però è rimasto in quel piccolo cerchio di intimi. Il giorno dopo, la notizia circolava a Deauville e ai giornalisti che l’hanno avvicinata, la cantante ha confermato la notizia, aggiungendo però, in tono dispettoso: "ma non vi dirò con chi".

mardi 23 mai 2017

Février 1979 - Il n'y a pas de couples célèbres heureux !

Françoise Hardy : Il n'y a pas de couples célèbres heureux !
En 1962, un soir d'élections, Françoise Hardy débarqua dans tous les foyers de France, entre deux résultats télévisés.

Elle chantait un air de l'époque : "Tous les garçons et les filles" et d'emblée, elle devint une des grandes vedettes du "Yé-yé".

Mais très vite, les professionnels du show-business ont dû se rendre à l'évidence : un peu timide, un peu farouche, la belle Françoise n'avait guère le goût des exhibitions en public, des compromissions inhérentes au statut de vedette.
Elle préférait suivre la voie qu'elle s'était tracée et se consacrer, notamment, à la réussite d'un bonheur personnel qui lui tient davantage à cœur que les lauriers de la gloire.

Pour élever Thomas (aujourd'hui, il a cinq ans), le fils de Jacques Dutronc, elle a choisi de vivre dans son appartement, tout à son image, quiet et mystérieux, drapé et peint de noir…

C'est là qu'elle se livre à sa passion favorite : l'astrologie. Une passion qui devint vite un second métier quand les éditeurs lui on demandé d'écrire des ouvrages sur ce thème.

Née Capricorne, elle a préféré écrire son premier livre sur le signe de la Vierge (qui est son ascendant le plus important).

Elle y trace le portrait de Vierge célèbres : Françoise Giroud, Jean-Louis Barrault et Pauline Réage (auteur de la fameuse "Histoire d'O").

Elle fait aussi l'étude de couples célèbres et selon elle, il y a peu de vrais couples célèbres heureux : seules les unions Alain Delon-Mireille Darc, Yves Montand-Simone Signoret et Caroline de Monaco-Philippe Junot ont – pour l'instant ! – le ciel avec eux…

Mais Françoise Hardy n'a pas fini d'étonner ses (toujours nombreux) admirateurs : son dernier disque "J'écoute la musique soul" est en tête des hit-parades.

C'est un tube "disco", donc dans le vent…

Ce que Françoise Hardy n'a confié à personne : avait-elle lu dans les astres que sa bonne étoile lui conseillait de revenir à la chanson, entre deux cartes du ciel, et les moments de détente en famille ?

Le seul aveu qu'elle consent à faire : "L'astrologie m'a aidée à mieux comprendre les autres, à être plus attentive à leurs problématiques personnelles".

samedi 20 mai 2017

18 mai 1968 - Le 4ème récital au Savoy - Jours de France - Partie 4

— Ce " Françoise Hardy Show " vous a valu d'enrichissantes rencontres ?
— Il m'a permis de connaître Eugène Ionesco, dont j'admire profondément " La Cantatrice chauve " et " La leçon ". M. Ionesco habite Montparnasse. Koralnik a dit à cet homme de théâtre, d'une timidité inconcevable : " Françoise rêve énormément. Comme vous êtes un spécialiste de l'onirisme, vous allez échanger vos points de vue sur la science des rêves. Moquez-vous de mes caméras. Imaginez quelles sont absentes. " " Je prends un avion à midi " a répliqué Ionesco, blême de trac à la pensée d'être filmé. A minuit, nous bavardions encore. M. Ionesco venait de me promettre : " Je vais vous écrire des textes de chansons. "

— Dans cette production de Michèle Arnaud, vous avez également Bernard Buffet comme partenaire ?
— Oui. Il assiste à un étrange " passage " : celui d'un couple — Udo Jürgens et moi — qui s'acharne à vivre, dans sa réalité quotidienne, une existence mythique, et qui, perdu dans ses fantasmes, parvient mal à séparer le réel — le réel banal — de ses songes échevelés. Buffet a l’œil absolu, le regard du peintre qui fixe " l'éternité dans un instant ".

— Vous dialoguez aussi avec Georges Brassens ?
— J'étais tellement troublée par sa simplicité — moi qui le tiens pour un génie — que j'ai ressenti une sorte de sentiment de l'absurde. Sensation accablante : tout ce que j'expliquais — ayant trait à la chanson — tombait à côté. Plus une flèche n'atteignait son but.

144 brins de muguet
pour " Lady Françoise "

— Ravi de son duo avec B.B. dans " Bonnie and Clyde " et de son tirage exceptionnel, Serge Gainsbourg vous a rendu visite à Londres Avec les mains pleines : d'airs et de poèmes que vous interpréterez demain
— Ils résultent d'un défi amical. Nous nous croisons, Serge et moi, la veille de Noël, dans un studio d'Europe Numéro 1

— " Alors, dis-je, de ma voix la plus humble, vous me refusez même une mini-chanson ? "
— " C'est vous, riposte-t-il, qui refusez de me chanter. " Françoise chantera Gainsbourg. Elle continuera à conduire sa Rolls gris métallisé à parements bleus, mais pas à plus de 60 kilomètres à l'heure. Elle achèvera de meubler " La Pia Rannella " (sa maison corse, au sud-ouest de Calvi) dans un style mis à la mode par les ensembliers du XVIIIe siècle : en éclairant de taches de couleurs bahuts et armoires. Elle ne tournera pas un film sous la direction de Jean-Marie Périer, son ex-fiancé : par crainte que cette épreuve ne soit pour lui un crève-cœur. Par contre, elle sortira, longtemps encore, avec Jacques Dutronc. Fin, spirituel, farfelu, ce copain l'amuse. Il lui a fait porter, le 1e mai, dans son appartement du Savoy, 144 brins de muguet, adressés à " Lady Françoise ".
" Lady Françoise " désormais, le Tout-Londres n'appelle plus qu'ainsi Miss Hardy.

Yves Salgues

mardi 16 mai 2017

18 mai 1968 - Le 4ème récital au Savoy - Jours de France - Partie 3

Le titre qui lui est le plus cher :
" Avec des si... "
— Le Tout-Paris du show business murmure que vous voudriez de plus en plus délaisser la scène au profit du disque ? Est-ce exact ?

— A l'approche des vacances, je prépare un 45 tours d'été. Quatre titres dont un m'est plus cher que les autres, parce qu'il est entièrement de moi " Avec des si... ". Chaque phrase du poème commence par " Si ". " Si tu n'avais pas oublié ce rendez-vous du mois de mai, notre vie aurait sûrement changé ", etc.
Si un jour, je ne chantais plus que des amours heureuses, je perdrais certainement une partie de ma clientèle : mon public ne retrouverait plus Françoise Hardy ; et je ne me reconnaîtrais plus moi-même en écoutant mes microsillons.

— Ce public vous attend, à partir de juillet, sur nos plages, dans nos théâtres de verdure, nos casinos ?
— Mon emploi du temps, depuis juin 1967, a été le plus exténuant de ma carrière. Soixante-treize récitals en un trimestre ; quinze galas au Canada, avec Udo Jürgens l’auteur-interprète de " Merci, Chérie ", lauréat du Prix de l'Eurovision 1966. L'automne venu, Il m'a fallu enregistrer les douze morceaux composant le générique de mon long-playing " Asparagus ". Françoise productrice ! On a beaucoup ri. Cela m'a blessée. A présent, le sourire est sur mes lèvres : je persévérerai. Fin janvier 68, j'ai honoré des contrats qui me liaient aux télévisions belge, suisse, espagnole, autrichienne Je suis revenue à Montréal toute seule. Ensuite, j'ai fait la tournée des Universités les plus importantes du Royaume-Uni : Cambridge, Liverpool, Birmingham, Durham, Southampton. J'en perds la notion du temps. Les dates se télescopent dans ma tête. Un séjour de cent heures en Espagne ; et puis, en mars, la corrida sud-africaine : Johannesburg, Durban, Pretoria, Capetown... 5 000 étudiants qui vous escortent à l'aéroport et organisent des monômes pour vous proclamer leur sympathie. La chanson débouchant sur le meeting voilà une expérience que j'ignorais. Elle fut passionnante.

— Vous passez sous silence le " Françoise Hardy Show ", réalisé, en couleurs, par Pierre Koralnik — le metteur en scène d’ " Anna " — et qui sera probablement programmé, sur le petit écran, pour la rentrée d'octobre ?
— Je revenais d'Iran, où j'avais traversé des champs de rosiers en fleur, étalés sur des kilomètres. Puis, soudain, je me suis retrouvée près d'Innsbruck, emportée sur un traîneau filant sur la neige poudreuse par 30 degrés au-dessous de zéro. Quarante-cinq jours de prises de vues entre Paris, Klagenfurt, Saint-Cast et la Bretagne glacée, magnifique, où le givre vous aveugle.

samedi 13 mai 2017

18 mai 1968 - Le 4ème récital au Savoy - Jours de France - Partie 2

Une personnalité
qui assume son propre destin


La vérité est que depuis 1966, Françoise Hardy est une tout autre jeune femme. Auparavant, elle était un personnage. A présent, il s’agit d'une personnalité qui assume son propre destin et que guide le sentiment d’une ambitieuse escalade.

— Dans la chanson et tous ses prolongements, il est impossible de réussir seule, observe-t-elle, lucide et souriante. Le show business est régi par des rapaces qui dévorent les mésanges : des Louis XV qui se jouent de leurs vassaux.
Quoi qu'il en soit, voici deux ans, un garçon au visage de clergyman — portant vareuse noire et collerette blanche — a quitté son maître Johnny Stark pour s’occuper exclusivement d'elle. Son nom : Lionel Roc.
" J'étais un assistant, déclare Lionel. Ma confiance en Françoise m'a, du jour au lendemain, métamorphosé en pilote. Néanmoins, il faut tenir le gouvernail à deux mains pour conduire ce bateau. "
Il faut croire que ce capitaine de vaisseau a mené sa passagère à bon port. Analysons les résultats.


Une mauvaise chanson s’étiole comme une fleur privée de lumière


— Quelles raisons vous ont poussée, Françoise Hardy, à créer votre maison de disques ? Et pourquoi l’avez-vous baptisée d'une marque insolite : " Asparagus " ?
— Au lycée, mes camarades me surnommaient " l'Asperge " : à cause de mon style longiligne, de ma démarche légèrement fatiguée. Cela suffit à vous emprisonner dans une légende. " Asparagus " est une réaction contre cette légende. Distribués par Vogue — la firme qui m'a découverte et que je ne renie point — nous traitons pour l’étranger avec United Artist's : département musical des célèbres Artistes Associés fondés par Charlie Chaplin

— Il est curieux de constater que, pour lancer votre marque et votre premier microsillon " Asparagus ", vous ayez choisi, comme titre vedette, une mélodie datant de 1961 : " Ma Jeunesse fout le camp ", qui fut écrite pour Jean-Claude Pascal ?
— Il n'y a pas de vieilles ou de jeunes chansons. Ce qui les départage, c'est la qualité. Une bonne chanson ne vieillit jamais. Par contre, une mauvaise chanson s'étiole d’emblée, comme une fleur privée de lumière. Autre exemple : si j'ai repris à mon compte " Les ronds dans l'eau " — dont nous devons à Nicole Croisille la version originale — c'est que cet air me convenait spécifiquement. Certaines de mes collègues peuvent interpréter indifféremment les mélodies les plus diverses. Est-ce ma force ou ma faiblesse : je possède un registre très restreint ?
— Qu'est-ce qui détermine le choix de vos paroles et de vos musiques ?
— Tout d'abord, le sentiment. Je suis moins une chanteuse de charme qu'une interprète de situations amoureuses, de sujets passionnels. Sans doute, cette recherche résulte-t-elle de ma nature passive ? C'est une contradiction logique : je dois entrer en action tout de suite. Voilà pourquoi un impératif catégorique commande tous mes textes, je ne m'exprime qu'à la première personne. C'est la dictature du " je ", " Je ", " nous ", " tu ".

mardi 9 mai 2017

18 mai 1968 - Le 4ème récital au Savoy - Jours de France - Partie 1

Pour la quatrième fois
Françoise Hardy
gagne sa bataille
d’Angleterre.
Yves Salgues vous dit
comment

Comme un peu irréelles dans la nuit scintillante, les Rolls-Royce stoppent en silence devant le " Savoy " : le cabaret le plus officiellement snob de Londres. Sortant de leurs somptueuses voitures, ladys et lords, déçus, s'entendent souvent dire par le chasseur placé à l’entrée : " La salle est pleine à craquer. Il faut réserver quinze jours à l'avance." Ce qu’ont fait, d'ailleurs, la Princesse Margaret et Lord Snowdon. De qui le Tout-Londres est-il donc entiché depuis le 22 avril ? D'une Française de vingt-quatre ans, dont le tour de chant commence à minuit, comporte quatorze titres et se termine cinquante minutes plus tard, sous les applaudissements les plus généreux.
Françoise Hardy ne fait pas seulement salle comble au Savoy elle y fait sensation. Ce succès, toutefois, ne constitue pas une exception : engagées à prix d'or, les vingt vedettes qui dominent le show business international passent régulièrement tous les dix-huit mois environ, dans cette salle géante dont la scène s'élève du plancher comme par miracle.
L'exception, Françoise Hardy la crée par sa constance. En terme de métier, elle ne quitte pas l'affiche, pourrait-on écrire. En effet, en moins de deux ans (il s'agit d'un record mondial). Françoise en est à son quatrième récital dans ce night-club de 1 200 fauteuils.
C'est affirmer qu'elle a gagné sa bataille de Londres. Avec quelles armes ?

Les trois cartes maîtresses de Mademoiselle Hardy

En premier lieu, son entrée en scène qui suscite la stupéfaction et relève de l'événement. Françoise Hardy débute par un véritable numéro d'élégance futuriste. Nul n'en croit ses yeux quand elle apparaît dans sa combinaison métallique (en acier de luxe), œuvre du couturier " spatial " Paco Rabanne, et qui pèse 16 kilos, 320 grammes. " S'il existe une victime de la pesanteur, c'est bien moi, avoue Françoise. Je ne puis ni m'asseoir, ni projeter mes bras au ciel Cette carapace, dépourvue de la moindre souplesse, me condamne à une économie de gestes qui m'est à coup sûr bénéfique : elle m'oblige à extérioriser mes sentiments avec ma seule voix, mes yeux seuls, mon visage. Je suis une statue immobile qui chante. " (Françoise est modeste dans son langage : le mot comédienne devrait prendre la place du mot statue.)
Deuxième atout de Françoise son répertoire : remarquable sélection de ses best-sellers étalés sur six ans de carrière, et dont elle offre le plus récent " Les Ronds dans l'eau " au public britannique, l'interprétant de surcroît en anglais. Quant aux treize autres thèmes (quelle chante en français), ils sont si populaires que des étudiants se font chaque soir une petite fortune en proposant aux clients du Savoy leur traduction littérale et polycopiée, tels les cours de la Sorbonne ou d’Oxford. Ces thèmes s’intitulent " L’Amitié ", " Rendez-vous d'automne ", " Le Premier Bonheur du jour ", " La Maison où j'ai grandi "... puis, perspicace rappel, les tubes qui ont fait la gloire de Françoise : " Le Temps des copains ", et  surtout, " Tous les garçons et les filles " 1 760.000 exemplaires vendus sur 45 tours, de par le monde.

Troisième carte maîtresse de " Mademoiselle Hardy " : un prestige qui dépasse l’univers du music-hall pour s'étendre, plus directement, à l'univers lui-même. Il ne faut pas oublier que, lors de sa tournée en Afrique du Sud, Françoise fut conviée à déjeuner par le professeur Barnard, le roi de la greffe du cœur. " Dans mon service de chirurgie cardiaque — lui confia l'éminent praticien — la plupart de mes malades ont un disque de chevet : " Mon amie la rose ". Une chanson peut aider à vivre. Presque tous vos refrains délivrent un message d’espérance. " Au Savoy, les espérances de Françoise sont devenues une réalité incontestable. On l'accusait d'exercer son métier avec la nonchalance d'une idole que la vie intéressait davantage que le solfège. On lui reprochait son manque de passion à l'égard d'une profession dont elle acceptait les avantages en refusant ses disciplines. Qui plus est, certains faux prophètes allaient jusqu'à prédire : la chance l'a portée au sommet de la nouvelle vague. Elle démontre si peu de zèle à s'y maintenir que le reflux — juste revanche — risque de la déposer sur une grève plus anonyme encore qu'à ses débuts : lorsqu'elle était une élève, moyennement appliquée, du Petit Conservatoire de Mireille.

samedi 6 mai 2017

Juin 1973 - Naissance de Thomas

Chanson de bébé Dutronc
Trois secondes après sa naissance, Thomas a poussé un cri.
Tout le monde s'est extasié : c'était presque une mélodie.

Thomas a de qui tenir : c'est le fils de Françoise Hardy et de Jacques Dutronc.
Ils sont les pionniers d'une nouvelle manière d'être parents : non seulement ils ne sont pas mariés mais, de plus, ils vivent chacun chez soi !

"Nous sommes toujours contents de retrouver chacun sa niche de silence et de solitude" dit Françoise.
Pourtant leurs niches se ressemblent : dans l'un et l'autre apparemment, le noir est la couleur dominante.

"Mais j'ai fait arranger une "nursery" tapissée de couleurs claires, explique Françoise.
Pour que Thomas ne soit pas élevé dans un décor digne de "Rosemary's Baby".

Chez son papa aussi, Thomas est attendu de pied ferme : une chambre pleine de jouets téléguidés et un baby-foot.

"Mais avant tout, dit Jacques, nous lui apprendrons ensemble… à chanter !"

mardi 2 mai 2017

23 juin 1983 - Ciné Revue - Partie 3

L'astrologie fait partie de ma vie, reconnaît-elle.

Et elle y apporte beaucoup de sel ! Elle est une passion qui me permet d'apprendre tout le temps. L'éclairage qu'elle projette sur les gens est très intéressant, même s'il est totalement insuffisant !
Parce que, contrairement à ce que pensent la plupart des gens, l'astrologie ne permet pas de dévoiler le caractère de quelqu'un : on peut simplement y découvrir des tendances, des sensibilités, mais sans savoir nécessairement comment la personne utilise toutes ces caractéristiques.

En fait, on dispose pour chaque être humain de quelques éléments abstraits, alors qu'en réalité le même problème est vécu différemment par chaque personne, en fonction de son conditionnement...

Ce qui m'irrite prodigieusement, ce sont ces personnes qui se permettent d’écrire dans la presse qu'il va se passer telle ou telle chose ! L'astrologie ne permet absolument pas de prévoir ou de découvrir des choses concrètes, elle est un langage abstrait...
Malheureusement, tous ceux qui gagnent leur vie en prétendant pouvoir prédire l'avenir vont au-delà de certaines limites qui ne devraient être jamais dépassées. En définitive, quand on dispose de la condition astrale au moment de la naissance de quelqu'un, tout ce qu'on peut faire, c'est de lui poser des questions. Et encore faut-il qu'il s'agisse de bonnes questions !