mardi 29 novembre 2011

Françoise Hardy dans Psychologies (6ème partie)

En mars 2009, le magazine Psychologies réunissait Françoise Hardy et son fils Thomas Dutronc dans un entretien à bâtons rompus.

La célébrité de vos parents a-t-elle été un poids quand vous étiez petit ?

Thomas Dutronc : " Je me rappelle, la première fois où j'ai réalisé que mes parents étaient connus, j'avais 6 ans. J'ai entendu des filles un peu plus grandes, de la classe au-dessus de la mienne, qui parlaient de mes parents derrière mon dos. Mais est-ce que c'était un poids ? Je ne peux pas le dire, je n'imagine pas ce que c'est que d'avoir des parents anonymes. Est-ce que c'est mieux, est-ce que c'est moins bien ? J'ai intégré l'idée que les gens savaient en général qui étaient mes parents. Moi, je les regardais à la télévision. Je me souviens que j'avais honte quand tu dansais. "

Françoise Hardy : " [Elle éclate de rire.] Heureusement, je n'ai pas dansé souvent. "

Thomas Dutronc : " Dans les relations avec les professeurs, avec tout le monde, d'ailleurs, votre célébrité me donnait un capital de sympathie. Les gens m'aimant bien, ça me poussait à être impeccable, gentil, à ne pas décevoir. Dans les dîners, vous occupiez toujours le devant de la scène et, du coup, dans les classes, j'avais de l'influence sur les autres. J'étais un peu le chef de bande, comme vous l'étiez dans les dîners. Toi, tu parlais beaucoup, et papa sortait la blague qui tue. Vous étiez quand même un peu showmen. "


Françoise Hardy : " Je te trouve très différent de nous, beaucoup plus mobile, beaucoup plus ouvert. Tu n'as pas d'a priori négatif sur les gens que tu ne connais pas, alors que ton père et moi sommes méfiants, fermés, plus portés à dire non qu'à dire oui. Les personnes marquées par le signe des Gémeaux, comme toi, sont ouvertes, alors que les Capricornes ou les Taureaux sont plus repliés sur eux. "

Thomas Dutronc : " C'est vrai que vous êtes des enquiquineurs. Même toi, je t'ai déjà vue dure. "

Françoise Hardy : " Oui, ça m'arrive, tu as raison. C'est parce que je suis perpétuellement sous tension. Ma dureté est réactive, elle se manifeste quand je n'en peux plus. . "

Thomas Dutronc : " Mais tu ne traites jamais mal les gens, tu ne les méprises pas. Je vais dire une chose un peu cucul la praline : j'ai toujours conscience que nous sommes tous à égalité, et ce n'est pas parce que, aujourd'hui, je vends trois disques que je suis supérieur à tous ceux avec qui je travaille. Maintenant, je peux être invité partout, alors que j'étais exactement le même avant. C'est ce qui me plaît en Corse comme chez les Manouches : les élites côtoient les plus simples du village. Avoir conscience de l'égalité entre les hommes apaise les tensions. Ce qui nous gêne autour de nous, c'est en nous qu'il faut le changer. Je suis assez catho, finalement... "

Françoise Hardy : " C'est parce que tu n'as pas été élevé dans la religion catholique. [Elle rit.] "

samedi 26 novembre 2011

Françoise Hardy dans Elle en janvier 2007 (2ème extrait)

En janvier 2007, Françoise Hardy se confiait à Antoine Silber pour le magazine Elle à l'occasion de la sortie de Parenthèses.

Je sors faire les courses à 8 h 45, parce qu'il n'y a personne. Je rentre. J'épluche les légumes. En écoutant Morandini sur Europe ou "Le Fou du roi" sur France Inter.

Nous déjeunons tôt, comme ça je dispose d'une longue plage de temps l'après-midi pour travailler. Je ne suis pas fâchée de n'avoir fait ce métier qu'à moitié parce que, du coup, j'ai pu faire autre chose. L'astrologie, par exemple. En ce moment, je travaille là-dessus, ça me prend un temps fou...

J'ai arrêté la scène en 1968. Un peu après avoir rencontré Jacques. Je n'aimais pas les tournées, partir. Et j'avais une émotivité excessive.


Ma voix est très limitée, elle ne répond pas tout le temps. Fin décembre, j'ai été invitée à la finale de la "Star Academy" sur TF1. J'ai chanté en play-back, mais ça n'empêche pas le trac. Après, en rentrant, j'étais mal. Je me disais : "Ce n'était pas bon." J'avais un message d'un ami sur mon répondeur : "Marta t'a trouvée très bien." Il avait passé la soirée à regarder la "Star Ac'" avec Marta Argerich qui est quand même la plus grande pianiste du monde !

mardi 22 novembre 2011

Françoise Hardy, Sheila et Sylvie Vartan réunies (6ème partie)

Fin 2006, sous l’œil photographique de Jean-Marie Périer, les trois chanteuses Françoise Hardy, Sheila et Sylvie Vartan étaient réunies pour une interview commune dans les colonnes de L'express.

L'express : "Juliette Binoche évoque une sororité entre comédiennes. Qu'en est-il pour les chanteuses ?"

Françoise : "Dès nos débuts, j'ai ressenti ce lien. C'est un lieu commun, mais la grande famille de la chanson existe. A partir du moment où l'on fait un métier bizarre - c'est quand même bizarre de passer sa vie à chanter - on est déconnecté du réel".

Sylvie : "C'est une excellente thérapie".

Françoise : "Cela nous rassemble. J'ai eu ce sentiment en croisant Brassens. Il avait les mêmes préoccupations que nous. Cela crée des liens de se focaliser à ce point sur une chose qui peut paraître aussi superficielle qu'une chanson".

Sylvie : "Et aussi forte. Une chanson transporte ailleurs, fait oublier la réalité".

L'express : "Le suicide de Dalida vous a-t-il amenées à remettre en question ce métier ?"

Françoise : "La solitude de l'artiste est la même que celle des autres êtres humains".

Sheila : "On ne peut pas être artiste si l'on n'est pas hypersensible. Dalida n'avait pas de vie de famille. La notoriété isole. J'avais de grandes conversations avec elle sur le fait qu'on était de belles femmes en pleine forme... et célibataires. On faisait peur aux mecs".


Sylvie : "La célébrité repousse. Des hommes que je trouvais intéressants n'auraient jamais imaginé me courtiser. Quelqu'un de connu n'apporte que des problèmes. Moi, j'ai aussi ressenti des coups de vide. Sur scène, il y a cette tension, ce bruit, ces trépidations. Et soudain, l'équilibre est rompu d'une manière brutale. On est à vif, le silence de la chambre d'hôtel est d'autant plus dur. D'ailleurs, beaucoup de chanteurs ne le supportent pas".

Françoise : "D'où les groupies... "

Sylvie : "D'où beaucoup de choses. Des groupies, j'en ai trouvé dans mon lit !"

Sheila : "Moi, j'ai eu des hommes cachés dans ma douche !"

Françoise : "Pour en revenir à cette question de sensibilité, je pense souvent à une phrase du philosophe Emmanuel Berl, le mari de Mireille: «L'erreur consiste à croire que quelqu'un d'intelligent n'est pas capable d'être bête.» Un artiste, surtout un artiste, peut se montrer insensible".

Sylvie : "J'ouvre un autre débat, mais je pense que ce qui vous unit vous sépare. J'ai beaucoup réfléchi sur le sujet, forcément... Au début, c'est attractif de vivre avec un chanteur, on s'identifie tout de suite à lui. Ensuite..."

Françoise : "Mais on peut être attiré par un artiste à l'opposé de soi".

samedi 19 novembre 2011

Françoise Hardy et Michel Legrand dans Mlle âge tendre (1er extrait)

Pour le numéro de juillet 1972 de Mlle âge tendre, Jean-Marie Périer organisait une rencontre entre Françoise Hardy et Michel Legrand.

Mlle âge tendre : "Notre ami Jean-Marie Périer a réuni, le temps de quelques photos, deux musiciens différents mais qu'il admire également : Françoise Hardy et Michel Legrand. Tous deux (intimidés ?) ont peu parlé. Quelques jours plus tard, ils nous ont confié, séparément, ce qu'ils auraient pourtant aimé se dire.

Françoise Hardy : "Je dois avouer que j'ai été très étonnée lorsque Jean-Marie m'a donné rendez-vous chez Michel Legrand. Nous avons, apparemment, si peu de points communs...
Je l'avais rencontré, il y a (déjà !) dix ans, en compagnie de Claude Nougaro. Tous deux travaillaient ensemble et ils me proposèrent de chanter l'une de leurs compositions. A cette époque, je débutais et je préférais interpréter mes propres chansons. Peut-être ai-je eu tort de refuser leur offre ?"


Françoise Hardy : "Michel Legrand est la preuve que "nul n'est prophète en son pays". Les Américains on été les premiers à reconnaître son talent et à l'utiliser. Toutes les excellentes musiques de films qu'il a composées lui on valu, à juste titre, une réputation internationale mais, en France, il n'a pas encore acquis une aussi grande popularité qu'aux États Unis.
Je sais qu'Hollywood lui a décerné, par deux fois, l'Oscar de la meilleure partition musicale. C'est un fait assez rare pour être souligné. Il est courant de dire que les Français sont moins musiciens que les Anglo-Saxons et que la plupart d'entre eux accordent leur préférence à de fausses valeurs musicales. C'est d'ailleurs mon avis."

mardi 15 novembre 2011

Françoise Hardy dans Ciao Amici en 1965 (2ème partie)

En 1965, le journal italien Ciao Amici évoquait un accident automobile dans lequel Françoise venait d'être blessée.

C'était le 13 juillet, au petit matin. Françoise rentrait à Paris d'un gala de province. Elle conduisait avec sa désinvolture habituelle sa Flavia Coupé, qu'elle utilise pour ses déplacements hors agglomération. A ses côtés se trouvait son pianiste Marcel Hendrix avec qui elle bavardait de ceci et de cela; il lui parlait de certaines de ses idées pour les arrangements que Françoise désirait avoir au plus vite. La route, déserte à cette heure, invitait à la vitesse et le moteur puissant poussait la voiture de sport à 140 km à l'heure.

Tout à coup, la route s'est dérobée sous les roues ; la Flavia a commencé à tanguer comme si tous les chevaux de son moteur étaient tout d'un coup devenus fous. Puis elle a dévalé dans le pré qui s'étendait le long de la route, pendant que son klaxon ensorcelé jetait un son angoissant et déchirant.

C'est Sacha Distel qui a annoncé la nouvelle de l'accident. Il devait chanter dans la station balnéaire belge de Knokke-le-Zoute, avec Françoise, mais il est le seul à être arrivé à bon port. "Françoise a été admise à la clinique du Trocadéro à Paris", a-t-il dit, "il est à craindre qu'elle reste paralysée à jamais. Elle a quitté la route à 140 à l'heure... Pauvre Françoise".


Texte d'origine : Era il 13 luglio, alle ore piccole. Françoise rientrava a Parigi da un gala in provincia. Guidava con la solita disinvoltura la sua Flavia coupé, che adopera per le trasferte fuori città. Accanto a lei il pianista Marcel Hendrix chiacchierava del più e del meno; le diceva di alcune sue idee su degli arrangiamenti che Francoise desiderava avere il più presto. La strada, deserta a quell'ora, invitava alla velocità e il nervoso motore spingeva la vettura sportiva a 140 l'ora.Improvvisamente la strada mancò sotto le ruote; la Flavia cominciò a sgroppare come se tutti i cavalli del suo motore fossero di colpo impazziti. Poi si capovolse nel prato che si stendeva lungo la strada, mentre il clackson incantato gettava il suo angoscioso lamento lacerante.Fu Sacha Distel a spargere la notizia dell'incidente. Doveva cantare in una stazione balneare belga, Knokke-les-Soutes, insieme con Francoise; ma arrivò soltanto lui. " Francoise è stata ricoverata alla clinica Trocadero di Parigi ", disse, "si teme che resti paralizzata per sempre. E volata fuori strada a 140 l'ora. Povera Francoise... ».

samedi 12 novembre 2011

Françoise Hardy dans Psychologies (5ème partie)

En mars 2009, le magazine Psychologies réunissait Françoise Hardy et son fils Thomas Dutronc dans un entretien à bâtons rompus.

Françoise Hardy : " Je crois que je ne me suis jamais posé la question de savoir comment élever Thomas et quels principes lui inculquer. Je suis toujours surprise quand je lis des interviews d’actrices qui semblent savoir parfaitement de quelle manière elles veulent éduquer leurs enfants. J’ai sans doute été une mère très imparfaite. Je ne me disais pas : « Je veux qu’il soit généreux, altruiste », etc. En revanche, j’aurais aimé qu’il aille dans une école non traditionnelle. Mais ça n’a pas été possible. "

Thomas Dutronc : " Ma mère a un petit côté New Age qui, heureusement, ne m’a pas contaminé. Mais je suis passé très près. [Il rit.] "

Françoise Hardy : " Ça n’aurait pas été mal que tu ailles dans une école bilingue. Et j’avais très envie que tu fasses de la musique et des arts martiaux. "

Thomas Dutronc : " Et je n’ai fait ni l’un ni l’autre… "


Françoise Hardy : " Parce que je n’ai jamais rien pu t’imposer. Je suis fille d’une mère très autoritaire et, par conséquent, mon réflexe conditionné, c’est d’obéir, pas de commander. "

Thomas Dutronc : " Rappelle-toi, je me suis retrouvé dans un cours de solfège avec uniquement des adultes, c’était vraiment lourd. Moi, j’aimais regarder des films avec papa ou écouter des disques avec toi. J’avais envie de partager mon temps et mes activités avec vous, pas d’être envoyé, en plus de l’école, dans des cours de ceci ou de cela. À 8 ans, je n’avais aucun désir de faire du judo. En revanche, j’ai voulu faire du karaté à 14, parce que j’avais envie d’être un peu plus costaud pour plaire aux filles. "

Françoise Hardy : " Un été, j’ai souhaité qu’il passe ses vacances dans un campus américain. Je trouvais ça formidable. Il n’a jamais voulu, il préférait aller en Corse avec nous. Jacques n’avait aucune autorité non plus. On le laissait donc faire. J’ai essayé de le mettre à l’école à l’âge de 3 ans. J’avais trouvé un établissement pas trop loin de la maison avec un système d’éducation original. Je m’étais dit : « Il est Gémeaux, il est né au lever de Mercure, il va adorer l’école et les copains. » En fait, c’était trop tôt. "

Thomas Dutronc : " Nous habitions une grande maison avec un jardin, un chat. Et, tout à coup, ma mère a voulu m’envoyer dans une école flippante qui ressemblait à une prison. C’était plus drôle à la maison. "

mardi 8 novembre 2011

Françoise Hardy dans Elle en janvier 2007 (1er extrait)

En janvier 2007, Françoise Hardy se confiait à Antoine Silber pour le magazine Elle à l'occasion de la sortie de Parenthèses.

En 2005, avec Tant de belles choses, Françoise Hardy a été sacrée interprète féminine de l'année aux Victoires de la musique. Dans Parenthèses, son nouveau CD, déjà disque d'or, elle chante avec Souchon, Bashung, Alain Delon... Françoise Hardy, Madame Jacques Dutronc, est devenue une icône. Elle est d'une élégance à tomber. Et, en plus, elle est drôle...

Jacques et moi, ça va faire quarante ans qu'on est ensemble ! On partage le même appartement, entre l’Étoile et le bois de Boulogne. Même si lui vit le plus souvent en Corse. Moi, j'occupe un étage, lui, un autre. En ce moment, il est ici pour le tournage d'un film d'Alain Corneau, un remake du "Deuxième souffle", de Jean-Pierre Melville. Il est insomniaque. Il se couche très tôt. Il est debout à 3-4 h du matin, c'est une vie de fou, vraiment. Moi, je me lève à 7 h. Quand j'avais 20 ans, je me couchais à 4 h du matin, ça inquiétait ma mère, elle me disait :"Tu ne pourras jamais avoir d'enfant si tu te lèves si tard". Et puis Thomas est né, il y a trente-trois ans. Et j'ai changé du tout au tout, du jour au lendemain.


Chez moi, j'aime être confortable. Je ne porte que des jeans, je viens d'en trouver de parfaits chez Caroll, avenue Victor Hugo. Des T-shirts. Des petits pulls en cachemire. Le problème, c'est que tout me gratte. Je trouve que les tissus ne sont jamais assez doux. Moi, je suis la princesse au petit pois ! Le matin, je mange un infâme muesli que m'a préconisé mon nutritionniste : des flocons d'épeautre, de la levure de bière, du soja, tout ça mélangé avec de l'eau et même de l'huile. Je bois une petite tasse de chicorée avec du sucre roux. En écoutant la radio. Je fais ma toilette avec de moins en moins d'entrain, je dois dire. J'allume mon ordinateur, je regarde si j'ai du courrier. Il est 8 h 20, c'est le moment où je me demande si je vais écouter l'interview politique sur Europe 1 ou celle sur France Inter, en général les deux m'intéressent.

samedi 5 novembre 2011

Françoise Hardy, Sheila et Sylvie Vartan réunies (5ème partie)

Fin 2006, sous l’œil photographique de Jean-Marie Périer, les trois chanteuses Françoise Hardy, Sheila et Sylvie Vartan étaient réunies pour une interview commune dans les colonnes de L'express.

L'express : "Avez-vous aimé vos 20 ans?"

Sylvie : "On les a vécus différemment des autres. C'était des 20 ans... chaotiques."

Sheila: "J'enregistrais 16 morceaux par an. Dans les hit-parades, on se suivait les unes les autres. C'était un peu l'usine. "

Sylvie : "Je n'ai aucune nostalgie de ces années-là. Pourtant, lorsque les souvenirs reviennent, j'ai comme un éblouissement. On dit que le corps se souvient des coups et des blessures. Pas seulement. Moi, je sens cette incandescence. Le rouge feu. Le rouge et or."

L'express : "Ces centaines de chansons que vous avez interprétées dessinent-elles, au final, un autoportrait précis de vous ?"


Sylvie : "Oui. Inconsciemment, on sélectionne des chansons qui touchent des points personnels. On se reconnaît dans les mots, dans les thèmes. "

Françoise : "Chaque fois que j'ai choisi un texte que l'on me proposait, c'est parce qu'il exprimait certains sentiments mieux que je n'aurais pu le faire. "

Sheila : "Depuis vingt-trois ans, la personne avec qui je vis [Yves Martin] m'écrit du sur-mesure. Quand on écoute un texte comme Vivre mieux, on voit où l'on est. "

Françoise : "Un peu comme Serge avec Jane. Ou Michel Berger pour France Gall."

Sylvie : "Un auteur à domicile... C'est une chance inouïe. Je n'ai jamais connu ça."

Françoise : "Sinon, plus globalement, la chanson reste un exutoire. La vie personnelle d'un auteur se lit dans ses textes."

mardi 1 novembre 2011

Françoise Hardy dans le Berliner Morgenpost (dernier extrait)

A l'occasion de la sortie de Tant de belles choses en Allemagne, le Berliner Morgenpost du 25 février 2005 consacrait un article à Françoise Hardy.

Le britannique Perry Blake a aussi fourni deux autres chansons "Many things" et "Moments" que Françoise Hardy chante en anglais. Elle n'a jamais été une intégriste chauvine qui considérerait chaque mot étranger comme une atteinte à l'honneur de la patrie. Et en Allemagne, où les quotas de radiodiffusion de chansons nationales imposés en France sont considérés comme exemplaires, elle ne peut que rire : "Ils diffusent à longueur de journée toujours les trente même chansons".

En France, "Tant de belles choses" s'est vendu à environ 120 000 exemplaires depuis novembre. Aujourd'hui, il sort simultanément en Allemagne, au Japon et dans une douzaine d'autres pays. Françoise Hardy ne donne pas l'impression d'en être particulièrement excitée. Peut-être est-ce la sagesse. Peut-être qu'elle sait déjà grâce aux astres ce qui va se passer. Depuis presque 20 ans, elle pratique l'astrologie en tant que profession principale avec des livres et des émissions de radio.

L'astrologie, dit-elle, est une «science humaine». Elle ne le revendique pas haut et fort comme le ferait Brigitte Bardot - en s'engageant pour la sauvegarde des lions de mer et des ours bruns - mais sans ces bizarreries apparentes exercées avec un haut niveau de compétence elles ne seraient pas des divas.


Texte d'origine :
Ein anderer Songlieferant ist der Brite Perry Blake, dessen "So many things " und "Moments" Françoise Hardy auf Englisch singt. Sie war nie eine Chauvinistin, die jedes fremde Wort als einen Verstoß gegen die Ehre der Heimat betrachtete. Und über die in Deutschland als so vorbildlich angesehene nationale Quote bei Frankreichs Rundfunksendern kann sie nur lachen: "Sie spielen trotzdem den ganzen Tag immer nur die gleichen 30 glatten Songs. In Frankreich hat sich "Tants de belles choses" seit November etwa 120 000 Mal verkauft. Nun wird es gleichzeitig in Deutschland, Japan und einem knappen Dutzend anderer Länder veröffentlicht. Françoise Hardy macht nicht den Eindruck, als ob sie das noch besonders erregen würde. Vielleicht ist das Weisheit. Vielleicht weiß sie aber auch ohnehin schon aus ihrem Horoskop, was passieren wird. Seit beinahe 20 Jahren betreibt sie die Astrologie als Hauptberuf mit Büchern und Radiosendungen. Die Sternkunde, sagt sie, sei eine "Humanwissenschaft". Sie klingt dabei zwar nicht wie eine schrille Predigerin á la Brigitte Bardot, wenn sie sich für Seehunde und Braunbären engagiert - aber ganz ohne Schrullen kommen Diven ab einer gewissen Höhe ihres Könnens offenbar nicht aus."