samedi 25 mai 2013

Françoise Hardy dans "20 ans" (dernier extrait)

En février 1967, Françoise Hardy se confiait à F. Vergnaud pour 20 ans dans un article intitulé L'étrange aveu de Françoise Hardy....

Si vous voulez voir sourire Françoise Hardy la mélancolique, vous lui offrirez des livres, des disques de Brassens ou de Bob Dylan ; vous l’emmènerez voir le dernier film d'Antonioni ou de Fellini ; vous lui parlerez longuement de Paris, Londres, New York, Le Caire, ses villes de prédilection. Mais, si, un soir, sous la décidez à vous accompagner dans le dernier "club où l'on danse ", ne l'invitez pas à jerker, vous obtiendriez un refus catégorique. Et, si vous-même vous êtes un danseur médiocre, abstenez-vous de toute exhibition.

Françoise Hardy

Françoise, contrairement à ce que l'on imagine ne sait pas danser. Les mauvais danseurs la font rire : "Si ce sont mes amis, ils baissent dans mon estime, je les trouve ridicules : c'est la faille, une faiblesse chez eux qui me heurte... Moi, je me contente de regarder... Je n'aimerais pas que l'on éprouve pour moi ces mêmes sentiments !"

Cet aveu résume un peu le caractère de cette longue fille secrète, sensible, qui, à travers ses joies, ses déceptions, ses amis, ses chansons, recherche avec exigence la perfection.

mardi 21 mai 2013

Françoise Hardy et Michel Houellebecq (Astrologie Naturelle extrait 6)

En mai 1999, Françoise Hardy faisait le thème astrologique de Michel Houellebecq pour la revue Astrologie Naturelle.

Françoise Hardy : Tout ce qui évoque de près ou de loin l’eugénisme provoque immédiatement une levée de boucliers. De plus, vous dénoncez la confusion fréquente entre liberté et imprévisibilité, ainsi que l’autoritarisme et la confusion qui ont entaché les notions de liberté, de dignité et de progrès, au point de les rendre inefficaces. Il y avait là de quoi vous mettre à dos une bonne partie de l’intelligentsia !
Michel Houellebecq : La liberté est l’un des grands thèmes de mon livre, un thème sur lequel j’ai beaucoup insisté mais que personne n’a relevé. Il y a cette scène où le personnage d’Annabelle devrait rejoindre celui de Michel qui vient d’enterrer sa grand-mère. Contre toute attente, elle n’y va pas. En cet instant-clé, déterminant pour la vie de chacun d’eux, elle fait l’expérience concrète de la liberté. C’est ainsi que je vois la liberté : un moment où on a le choix et où, en fin de compte, on ne choisit pas, on se laisse guider par quelque chose de plus fort que soi qui vous pousse.

Françoise Hardy : Vous savez sans doute que le Signe des Poissons a une sensibilisation particulière aux contraires, qui l’amène à éviter de choisir dans une alternative et attendre qu’une troisième voie se présente.
Michel Houellebecq : Chaque fois que j’ai un choix raisonné à faire, je panique. Je me sens libre quand je fais quelque chose ou quand j’ai l’impression d’avoir fait quelque chose que je n’avais pas décidé avant.

Françoise Hardy et Michel Houellebecq

Françoise Hardy : L’opposition Soleil-Pluton qui marque votre ciel est actuellement réactualisée par le passage de Pluton au double carré de votre dissonance natale. En clair, votre prédisposition de base à ne pouvoir obtenir une forme de reconnaissance sans que le ver vienne aussitôt se glisser dans le fruit, quitte à l’introduire préalablement vous même, est réactualisée...
Michel Houellebecq : C’est vrai qu’on me fête, mais c’est vrai aussi que je suis un messager de mort. Dans un sens, je suis content ; c’est ce que je voulais. Je suis venu apporter la destruction. Je le sais. C’est gênant à dire, mais c’est la vérité.

Françoise Hardy : Est ce que sur le plan personnel...
Michel Houellebecq : Je suis beaucoup plus mégalo que ça ! (Rires) J’ai mis à feu et à sang la critique littéraire en France et je compte étendre mon action à l’Europe et aux Etats-Unis. Ma mission n’est pas terminée.

samedi 18 mai 2013

La musique ne peut pas tricher (6ème extrait)

En 2005 Françoise Hardy accordait une interview à Cécile Wajsbrot pour la revue annuelle Fusées.

Cécile Wajsbrot : "Lorsque vous êtes en période d'écriture d'un album, vivez-vous en "immersion totale" ou faites-vous les choses à mesure, réservant à ce travail un moment de la journée, un temps limité ?"

Françoise Hardy : "Pour tenter d'écrire un texte sur une mélodie, il me faut être dans un état d'immersion totale dont je ne sors que pour les incontournables obligations domestiques".

Françoise Hardy

Cécile Wajsbrot : "La décision de faire un album est-elle antérieure à tout travail ou cette décision peut-elle aussi naître du fait que vous possédez un premier matériau ?"

Françoise Hardy : "Il peut arriver que la décision de faire un album soit antérieure à tout travail. C'était le cas pour l'album "Le Danger", mais avant même de signer mon contrat, je savais qu'Alain Lubrano et Rodolphe Burger composeraient les musiques. Je ne partais donc pas dans le vide. La situation inverse est tout aussi possible. Pour l'album "Tant de belles choses", j'ai reçu dans un court laps de temps six très bonnes mélodies et le reste n'a pas tardé à suivre".

Les nouveautés du site Françoise Hardy - Mon amie la rose

Depuis fin avril, le site Françoise Hardy - Mon amie la rose a une extension sur facebook.
https://www.facebook.com/pages/Françoise-Hardy-Mon-amie-la-rose/164833467010658

N'hésitez pas à y faire un tour, à en parler autour de vous, à mettre quelques commentaires ou quelques "j'aime"....
Pour ça, il suffit de cliquer sur le bouton "F" du menu d'accueil ou sur le lien direct.






Françoise Hardy - Mon amie la rose a aussi sa chaine vidéo !
http://www.youtube.com/user/Jerome1382

L'accès se fait par le bouton "youtube" du menu d'accueil ou en cliquant directement sur le lien.

mardi 14 mai 2013

Françoise Hardy dans Formidable (Décembre 1966) - 2ème extrait

En décembre 1966, Françoise Hardy faisait la couverture du mensuel Formidable. Jean Nouailhac lui consacrait un article intitulé Françoise Hardy s'anime... au cinéma.

C'est vrai qu'elle est grande Françoise. Elle doit bien faire 1m 70 et même un peu plus… Pantalon blanc "zippé" (des fermetures coulissantes partout), bottes blanches à talons hauts, socquettes blanches et chandail court de couleur parme (mauve léger). Elle est à peine maquillée : une trace violette sur les cils et du rose à lèvres. Ses magnifiques et légendaires cheveux couleur de bois lui tombent sur les épaules en larges mèches rectilignes.

On comprend que Roger Vadim ait été séduit par sa silhouette élancée et romantique. Il est le premier metteur en scène à lui avoir proposé un rôle au cinéma. De Françoise il a fait Ophélie dans "Château en Suède", film baroque, luxueux , dont il a tiré l'atmosphère étrange de la pièce célèbre de Françoise Sagan.

"C'était pour moi un rôle formidable mais sur le moment, en acceptant ce que me proposait Vadim, j'ai eu peur et, quand j'ai vu le film j'ai été déçue : je me suis aperçue que je ne savais pas jouer et que je n'avais aucun talent d'actrice… Et puis je n'ai pas aimé les images de moi, la façon dont j'ai été filmée !"

Jean-Louis Trintignant - Françoise Hardy - Yves Montand

Deuxième expérience de Françoise au cinéma : "Une balle au cœur" de Jean-Daniel Pollet. De très belles images cette fois, mais un film manqué. "Je me suis ennuyée à mourir pendant les trois semaines de tournage en Grèce. Pour rien au monde, je n'irais passer des vacances dans ce pays…"

Troisième expérience cinématographie enfin : "Grand Prix" de Frankenheimer avec une cohorte de vedettes internationales dont Antonio Sabato (Italien et playboy) Yves Montand (quadragénaire, Français et chanteur, "Un copain terrible") et James Garner (un Américain pas tranquille du tout.)

"Le tournage a duré cinq mois. La production nous a baladés de Londres à Zandvoort (Hollande) en passant par Spa (Belgique), Clermont-Ferrand, Monaco et Milan (Italie). Cinq mois pendant lesquels tous les acteurs devaient être là, même s'ils ne jouaient pas : "Frankenheimer veut tous ses acteurs autour de lui pendant le tournage, et je trouve que c'est une excellente chose qui nous permet de mieux participer au film."

Françoise s'anime un peu. Elle qui, d'habitude, cherche ses mots et les égrène en chuchotant se lève soudain pour dire : "mon rôle dans "Grand Prix" est un rôle passif : je suis amoureuse d'un pilote, que je suis partout. Même si on me voit beaucoup dans le film, je n'ai que quelques phrases à prononcer… et c'est beaucoup mieux comme ça."

vendredi 10 mai 2013

Françoise Hardy au festival de Cannes 2013

Françoise Hardy sera à nouveau présente à Cannes cette année avec 4 chansons utilisées par François Ozon pour son nouveau film "Jeune et jolie" présenté en compétition officielle. Le film quant à lui devrait sortir le 21 août 2013.

Le pitch
Jeune et Jolie suit une jeune fille de 17 ans au gré de 4 rencontres amoureuses avec des hommes rencontrés sur Internet. Quatre hommes, quatre saisons et 4 chansons de Françoise Hardy.

Il faudra attendre encore quelques jours pour connaître les chansons retenues par François Ozon.

En découvrant la bande annonce je n'ai pu m'empêcher de voir des similitudes entre la jeune actrice et la Françoise Hardy des débuts : elle semble chuchoter plus que parler, son allure générale présente aussi de nombreuses analogies. Espérons que le film sera suffisamment fort pour mettre en relief ces 4 chansons. clown



mardi 7 mai 2013

Midnight Blues - Paris London - 1968/1972

A l'occasion de la sortie de la compilation "Midnight blues" en Angleterre, the-arts-desk.com a publié un petit article.

Françoise Hardy : "Midnight Blues", Londres, 1968-1972

Après le mauvais goût laissé par la récente réédition bâclée de son premier album, Midnight Blues se présente comme un travail soigné, avec une bonne présentation, des notes de livret perspicaces (rédigées par Bob Stanley du groupe Saint Etienne) et un ensemble cohérent. Il sort également opportunément à la suite de la sortie britannique de son nouvel album, L'amour fou.

La compilation se compose des principaux enregistrements de langue anglaise qu'elle a faites alors que les années soixante se fanaient et les années soixante-dix fleurissaient. Sur les 24 pistes, initialement éditées sur ​​trois albums (différents univers avec différentes configurations), un quart des chansons sont de sa création. C'est à cette époque que le concept d'auteur-compositeur, rôle pour lequel elle a été une pionnière, a été créé.

De toute évidence, elle a eu de nombreuses influences spirituelles et Midnight Blues comprend des versions langoureuses et sensibles des compositions de Leonard Cohen, Buffy Sainte-Marie, Randy Newman et Neil Young. Curieusement, elle a également repris deux chansons de Beverley Martyn "Ocean" et “Can’t Get the One I Want”, enregistrées pour un album produit par une figure du Folk Britannique, Tony Cox, un associé de Joe Boyd. Boyd avait tenté sans succès de lui faire faire équipe avec Nick Drake et après cela - leur rencontre est évoquée dans les notes du livret - elle a travaillé avec Cox à Londres.

C'est bien de voir au moins une maison de disques savoir traiter une réédition de Françoise Hardy convenablement.

Françoise

Texte original :
After the nasty taste left by the recent slap-dash reissue of her first album, Midnight Blues does the job properly with good packaging, insightful liner notes by Saint Etienne’s Bob Stanley and a coherent theme. It also comes on the back of the UK release of her new album, L'amour fou. Compiled here are the essential English-language recordings she made as the Sixties withered and the Seventies blossomed. Of the 24 tracks, originally issued across three albums (different territories had different configurations) a quarter are by her. By this time, the concept of the singer-songwriter, a role she had pioneered, was established. Clearly, she recognised kindred sprits and Midnight Blues includes sensitive, yearning versions of compositions by Leonard Cohen, Buffy Saint-Marie, Randy Newman and Neil Young. Intriguingly, she also covered two Beverley Martyn songs, “Ocean” and “Can’t Get the One I Want”, recorded for an album produced by British folk figure Tony Cox, an associate of Joe Boyd. Boyd had unsuccessfully tried to team her with Nick Drake and after that – their meeting is discussed in the liner notes – she worked with Cox in London. Good to see at least one label knows how to treat a Françoise Hardy reissue suitably.

http://www.theartsdesk.com/new-music/reissue-cds-weekly-eurovision-2013-fran%C3%A7oise-hardy-james-last-nico-gomez

samedi 4 mai 2013

Françoise Hardy dans Rallye Jeunesse (2ème extrait)

En 1966, pour le mensuel Rallye Jeunesse, Françoise Hardy revenait sur son parcours professionnel, interrogée par F.-R. Barbry.

Depuis ses débuts, Françoise cache sous sa longue silhouette nonchalante et son visage d'un calme que l'on a souvent confondu avec de l'indifférence un entêtement tenace qui lui fait vaincre tous les obstacles : sa timidité, sa "frousse" des caméras, des plateaux de TV, son trac des "premières", bref tout ce qu'il faut pour contrarier une carrière naissante. Mais son courage et sa persévérance se soldent aujourd'hui par des centaines de milliers de disques vendus.

_ Comment composes-tu ton répertoire ?
_ Il y a deux choses dans mon répertoire : d'abord et surtout, les chansons que je compose : elles me viennent spontanément, sans effort de ma part, d'après les réflexions que je me fais sur la vie, sur ce que j'aime, sur ce que je regrette... Pas de problèmes. Et puis, j'ajoute quelquefois des chansons que je n'ai pas écrites mais que j’aurais aimé avoir faites. Celles-là, elles me plaisent sur le coup ou jamais ! Tiens, par exemple, un jour Jean-Max Rivière m'a apporté L'amitié. Elle m'a emballée sur le coup et je l'ai mise aussitôt à mon répertoire, puis je l'ai enregistrée. Cela me faisait plaisir de la chanter, comme si je l'avais composée moi-même... Elle fait partie de ces chansons que j'aimerai encore chanter dans cinq ou dix ans...

Françoise Hardy

_ Et la chanteuse, dans tout cela ?
_ Chanteuse ? Je ne mes sens absolument pas chanteuse ! Je compose des chansons et cela me fait plaisir de les interpréter, c'est tout. Une chanteuse, c'est Juliette Gréco, par exemple, mais pas moi !...

_ Tu enregistres tes disques à Londres, maintenant. Pourquoi ce déplacement ?
_ J'ai des goûts bien précis pour les arrangements de mes chansons. J'aime beaucoup le style d'accompagnement des orchestres anglais. C'est Charles Blackwell qui écrit toutes mes orchestrations et je vais là-bas parce que c'est plus pratique pour la prise de son avec ses musiciens. Cela change un peu de ce que je faisais sur mes premiers disques. Je ne peux plus les supporter !