jeudi 29 décembre 2011

La discographie des années 60 en 45 tours (3ème partie)

Continuons la saga des 45 tours français des années 60 de Françoise Hardy . clown

Epoque : 1964 !

Françoise souhaite pousser d'un cran la qualité de ses enregistrements. Elle décide d'enregistrer les titres destinés au marché français en Angleterre : là-bas, les musiciens lui semblent plus aptes à comprendre sa musique et à répondre à ses attentes artistiques. C'est aussi l'occasion de tenter une petite percée sur le sol de sa gracieuse majesté avec un 45 tours en anglais pour asseoir son aura internationale. Rolling Eyes
C'est ainsi qu'en février / mars, elle enregistre une vingtaine de titres dans les studios Pye de Londres ! De quoi permettra à Vogue de programmer des sorties au fil de l'eau jusqu'au premier trimestre 1965... :oui
Elle enregistre aussi un SP en allemand pour le marché germanique et deux SP en italien pour l'Italie, histoire de conserver ces deux publics fraîchement acquis. clown

En France, le premier EP de l'année, intégralement chanté en anglais, est publié en mars (Catch a falling star, Find me a boy, Only friends, I wish it were me). Il est accompagné d'un opus en français qui sort simultanément (Pourtant tu m’aimes, Jaloux, On se quitte toujours, C’est la première fois).

1964
mars juin
octobre


Les fans patienteront jusqu'en juin pour un troisième EP (Et même, Tout me ramène à toi, C’est le passé, Apprends-le moi).

Une nouvelle fois, la fin de l'année donne lieu à la sortie simultanée de deux EP et d'un album (!) qui paraissent en octobre. Les 45 tours comportent les titres : Je n’attends plus personne, Tu ne dis rien, Pas gentille, Pars pour l'un et Je veux qu’il revienne, Mon amie la rose, La nuit est sur la ville, Nous étions amies pour l'autre.

L'album, reprend l'intégralité des titres des 45 tours les plus récents auxquels sont ajoutés 2 inédits (Tu n'as qu'un mot à dire et Dans le monde entier), un réenregistrement de Et même (avec une nouvelle orchestration) et Pourtant tu m'aimes sélectionné sur le premier EP français de l'année ! L'album de fin d'année n'est plus tout à fait une simple compilation des 45 tours de l'année (enfin, presque... bises )

lundi 26 décembre 2011

La discographie des années 60 en 45 tours (2ème partie)

Abordons la suite de la saga des 45 tours français des années 60 de Françoise Hardy . clown

Epoque : 1963 !

Françoise a été propulsée vedette dans les derniers mois de 1962 et chacun le sait, il faut battre le fer pendant qu'il est chaud ! Elle est donc très sollicitée : elle accepte de représenter Monaco au concours de l'Eurovision de la chanson (avec le titre L'amour s'en va), enregistre 4 titres en allemand pour le marché d'outre Rhin, et pour l'Italie, un album de dix titres adaptés des premiers succès français (mais avec une orchestration de meilleure qualité clap ). La même année, elle fait même ses premiers pas au cinéma pour Roger Vadim ! rose

Le premier 45 tours de l'année est publié en mars (L'amour s'en va, Je pense à lui, L'amour d'un garçon, Comme tant d'autres) suivi d'un nouvel opus dès juin 1963 (Qui aime-t-il vraiment ?, Saurai-je ?, Bien Longtemps, On dit de lui). Le rythme est pris ! Wink

1963
mars juin
octobre


Comme l'année précédente, la fin de l'année est propice à la sortie simultanée de deux 45 tours et d'un album (!) qui paraissent en octobre. Les 45 tours comportent les titres : Le premier bonheur du jour, Va pas prendre un tambour, Nous tous, J'aurais voulu pour l'un et Le sais-tu ?, Avant de t'en aller, Toi je ne t'oublierai pas, L'amour ne dure pas toujours pour l'autre.

L'album, quant à lui, est une compilation de 12 titres reprenant l'intégralité des titres des 45 tours les plus récents ainsi que 4 titres sélectionnés sur les deux premiers 45 tours de l'année. (Pour l'équité, deux titres sur chacun Rolling Eyes )

Le 7 novembre, Françoise peut alors aborder la scène de son premier Olympia avec un répertoire suffisamment étoffé pour être sereine. (Enfin, presque. clown )

vendredi 23 décembre 2011

La discographie des années 60 en 45 tours (1ère partie)

Les années 60 furent l'âge d'or des 45 tours. C'est eux qui assuraient le succès d'un chanteur avant que celui-ci ne puisse prétendre à un album.

Nous allons examiner le cas de Françoise Hardy à travers différents épisodes permettant de retracer l'intégralité de SES propres années 60.

Première époque : 1962 !

Le premier 45 tours de Françoise comporte 4 titres (Oh oh chéri, Il est parti un jour, J'suis d'accord et Tous les garçons et les filles). Il sort plus ou moins en catimini en juin même si Europe 1 le diffuse de temps à autres en misant sur le succès de J'suis d'accord. La véritable explosion se déclenche le 28 octobre lors du passage de Françoise à la télévision française. Elle chante Tous les garçons et les filles pendant l'intermède musical de l'unique première chaine devant laquelle sont rassemblés des millions de téléspectateurs en attente du résultat du référendum sur la question visant à permettre l'élection du président de la république au suffrage universel.

1962
juin Le premier 45 tours de Françoise Hardy novembre Le deuxième 45 tours de Françoise HardyLe troisième 45 tours de Françoise HardyLe premier album de Françoise Hardy


Devant le raz-de-marée entraîné par cette apparition, Françoise se voit honorée de l'enregistrement de deux nouveaux 45 tours pour les fêtes de fin d'année. C'est du jamais vu pour une chanteuse inconnue.
Le second (C’est à l’amour auquel je pense, Ça a raté, Le temps de l’amour et J’ai jeté mon cœur) et le troisième 45 tours (Ton meilleur ami, On se plait, La fille avec toi, Il est tout pour moi) sortent simultanément dès la fin novembre ! Si bien que les 12 titres sont également compilés pour construire un premier album qui paraît dans la foulée....
En six mois : trois 45 tours, un album et une reconnaissance immédiate ! Que demander de plus ! clown

mardi 20 décembre 2011

Françoise Hardy et Michel Legrand dans Mlle âge tendre (3ème extrait)

Pour le numéro de juillet 1972 de Mlle âge tendre, Jean-Marie Périer organisait une rencontre entre Françoise Hardy et Michel Legrand.

Michel Legrand : "Ce que j'aurais aimé lui dire ? Par exemple, lui confier mon peu d'enthousiasme pour les variétés françaises en général dont la qualité est bien inférieure à ce que l'on peut entendre dans les pays anglo-saxons. En Amérique, quand un artiste a du talent, il a également du succès. En France, les gens accordent, pour la plupart, leur préférence à une musique qui fait appel à des sentiments vulgaires."

Françoise Hardy et Michel Legrand

Michel Legrand : "Moi, je préfère celle qui incite à rêver, sourire ou même pleurer. Je dois avouer, cependant, que je ne suis plus très au courant de ce qui se passe en France du côté de la chanson. Je passe plus de six mois de l'année aux Etat-Unis et je travaille, pour ainsi dire, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Cependant, de nombreux amis m'ont fait une élogieuse critique du dernier album de Françoise Hardy. Je ne manquerai pas de l'écouter bientôt. "

samedi 17 décembre 2011

Françoise Hardy dans Psychologies (7ème partie)

En mars 2009, le magazine Psychologies réunissait Françoise Hardy et son fils Thomas Dutronc dans un entretien à bâtons rompus.

Thomas Dutronc : " Tu m'as pourtant inculqué des principes que j'essaye d'appliquer. Toujours essayer de se dépasser, de progresser. Que l'important n'est pas le niveau que l'on a, mais son coefficient de progression, la valeur de la pente que l'on emprunte. . "

Françoise Hardy : " Il y a une phrase qui résume cela et que j'adore : « Il n'est pas important que la branche casse au moment où on l'atteint, car aux yeux de Dieu, seuls comptent les pas que l'on aura faits pour l'atteindre. » Comme tu le dis, ce n'est pas le succès qui compte, c'est le chemin. C'est une grande, grande pensée. L'important est de faire du mieux que l'on peut, dans la limite de ses moyens. "

Thomas Dutronc : " Oui, oui, bien sûr, j'essaye d'appliquer ce principe. "

Françoise Hardy : " Lorsque je fais une chanson, je ne vais pas me comparer à Brassens, sinon, j'arrête tout de suite. Il faut mettre la barre haut par rapport à soi. "


Thomas, votre mère a une fois ou deux cité votre signe du zodiaque. Vous partagez son intérêt pour l'astrologie ?

Françoise Hardy : " [Elle intervient.] Je n'ai jamais cherché à le convaincre, simplement, je ne peux pas m'empêcher d'y faire référence. "

Thomas Dutronc : " Depuis l'autre soir, je refuse de croire à l'astrologie, puisqu'elle n'a pas prédit que je serais déguisé en pingouin à la soirée des Enfoirés. [Il rit.] Sans plaisanter, je suis scientifique de formation, donc j'ai toujours trouvé que l'astrologie avait un côté bavardage, avec beaucoup de phrases tellement vagues que l'on peut tout leur faire dire. Une fois, j'ai été troublé par un de tes livres où j'ai trouvé des choses assez convaincantes. Je pense que beaucoup d'astrologues sont naïfs ou escrocs, mais beaucoup de scientifiques sont trop fermés à l'irrationnel. Donc je me sens partagé. Je dirais que je me suis plutôt rangé à l'avis de mon père, que tout cela assomme. "

Françoise Hardy : " Enfin, voyons, dès qu'il est perplexe devant une décision à prendre, il me demande de regarder ses échéances astrales ! "

mardi 13 décembre 2011

Françoise Hardy dans Elle en janvier 2007 (dernier extrait)

En janvier 2007, Françoise Hardy se confiait à Antoine Silber pour le magazine Elle à l'occasion de la sortie de Parenthèses.

Je n'ai jamais été très sûre non plus d'être une bonne parolière. Aujourd'hui, je relis mes textes, je les trouve d'une pauvreté affligeante. C'est pour ça que je demandais qu'on écrive pour moi. J'ai même chanté du Patrick Modiano, lui, c'est un ami depuis très longtemps. Il m'a écrit : « Etonnez-moi Benoît ». Et puis cette autre chanson qui dit : « Le soir, le soir, je fais des puzzles ; le soir, le soir, je me sens bien seule. »

Avec Jacques, on dîne tôt. Vers 18 h 30-19 h. Après, je regarde un film. Ou une série. Je suis une téléphage. Thomas m'a offert, pour Noël, la série « A la Maison-Blanche », le coffret complet. Hier soir, j'en ai regardé deux épisodes.


Pendant le deuxième, le sommeil est venu, j'ai lutté, lutté pour tenir jusqu'à la fin. Du coup, quand je suis allée me coucher, je ne pouvais plus dormir. C'est l'endormissement qui est un problème. Il paraît que ça arrive quand on a une activité cérébrale très importante...

Je suis très contente d'avoir Benjamin Biolay sur mon album. Il est le seul de tous les jeunes auteurs compositeurs dont je sois inconditionnelle.

J'aime Impériale, l'eau de Cologne de Guerlain, les tableaux monochromes, le poulet mariné au citron de chez Picard, le concerto n° 2 de Rachmaninov, les romans d'Anne Perry et aller manger une sole au restaurant de l'hôtel Costes le soir avec mon fils Thomas.

samedi 10 décembre 2011

Françoise Hardy, Sheila et Sylvie Vartan réunies (7ème partie)

Fin 2006, sous l’œil photographique de Jean-Marie Périer, les trois chanteuses Françoise Hardy, Sheila et Sylvie Vartan étaient réunies pour une interview commune dans les colonnes de L'express.

L'express : "En 1973, Léon Zitrone ouvrait le journal télévisé de 20 heures par: « La France marie Sheila.» Sheila et Ringo, Hardy et Dutronc, Johnny et Sylvie... Vos couples ont marqué l'histoire de la chanson."

Françoise : " Il est normal que les gens fantasment sur des modèles de rêve."

Sheila : " Certains journalistes me disent : « C'était un mariage de princesse. » Oui, mais le monde a évolué. J'ai l'impression que les gens ont du mal à nous voir avancer dans le temps. "


Sylvie : " Johnny et moi, nous représentions une génération. Et puis on est resté longtemps ensemble : dix-sept ans ! Ce dont je n'avais pas conscience, c'est du package qui irait avec. C'était terrible. J'ai envié les écrivains, libres, anonymes. Mon existence a été étalée, déformée, mais finalement, je suis proche des gens. "

Françoise : " Le lien est énorme. C'est comme lorsque Brassens est mort, on a eu l'impression de perdre quelqu'un de sa famille. "

L'express : " Au fil des années, avez-vous découvert des clefs pour durer ?"

Françoise : " Des petites clefs : l'exigence, la lucidité. Je suis surprise par le manque de discernement de certains collègues sur la qualité de leur répertoire. "

Sheila : "Peut-être qu'à notre époque les chanteurs donnaient moins dans l'autosatisfaction... ".

mercredi 7 décembre 2011

Françoise Hardy et Michel Legrand dans Mlle âge tendre (2ème extrait)

Pour le numéro de juillet 1972 de Mlle âge tendre, Jean-Marie Périer organisait une rencontre entre Françoise Hardy et Michel Legrand.

Françoise Hardy : "Bien que je ne sois pas une fan enthousiaste de Michel Legrand, j'apprécie la grande qualité de ce qu'il compose. Il m'arrive même de fredonner, très souvent, "la Valse des Lilas". Ce que j'aurais aimé lui dire, si je n'avais pas été aussi intimidée, le jour de notre "face à face" ? Beaucoup de choses. En particulier, que je trouvais ses mains admirables, que j'aimais beaucoup sa petite maison blanche et son jardin ombragé par un énorme marronnier, que ses lithographies de Dufy et de Picasso étaient très belles. J'aurais voulu lui poser des questions sur son petit garçon qui travaillait ses gammes dans une pièce voisine, l'interroger sur lui, sur ses goûts, ses projets... Je peux cependant vous confier une réflexion de Michel Legrand : "J'ai la chance de pouvoir faire ce que j'aime, de la musique et d'en vivre. Ce n'est pas la peine de me demander si je suis un homme heureux..."


Michel Legrand : "J'ai trouvé amusante l'idée que Jean-Marie Périer a eue de nous "confronter" tous les deux. Françoise m'a paru très lointaine mais peut-être était-ce de ma faute ? Dès que je commence à parler de mon métier, je suis intarissable et je monologue volontiers !."

samedi 3 décembre 2011

Françoise Hardy dans Ciao Amici en 1965 (3ème partie)

En 1965, le journal italien Ciao Amici évoquait un accident automobile dans lequel Françoise venait d'être blessée.

Heureusement les nouvelles suivantes, données par Radio Luxembourg qui avait exceptionnellement interrompu son programme « Spécial vacances », étaient moins dramatiques : Françoise était seulement blessée au niveau du quatrième disque de la colonne vertébrale. C'était ennuyeux et même très douloureux, mais au moins pas irrémédiable.

Les premiers qui ont pu lui rendre visite lui ont fait raconter toute l'histoire. Avec un pâle sourire la chanteuse blonde a expliqué à ses nombreux amis notamment d'Italie comment ça c'était passé : "Nous roulions à vive allure vers la maison, le long d'une route déserte. Soudain, nous avons franchi un tronçon de route sur lequel avaient débuté depuis quelques jours des travaux de réfection. Il y aurait dû y avoir les signalisations réglementaires, mais quelqu'un, semble-t-il, les avait mises à terre : le fait est que je n'ai vu aucune signalisation de danger. Et je me suis aventurée à toute vitesse sur ce morceau de route réduite à une vraie tranchée. Les conséquences, vous les constatez : je suis ici, immobilisée. J'ai aussi peur de ne pas sortir …"

Puis, accentuant un petit sourire, elle a ajouté: "On m'accuse d'être superstitieuse. Avez-vous remarqué la date de l'accident ? Le treize juillet. Ne venez plus me dire que le treizième jour porte bonheur, je vous jure que je n'y crois pas ... ".


Texte d'origine : Per fortuna le notizie successive, diramate da Radio Louxembourg che aveva interrotto il programma " Special vacances" appositamente, erano meno drammaticho: Françoise si era soltanto stogato il quarto disco della colonna vertebrale. Era un guaio, anche molto doloroso, ma almeno non irreparabile. Chi andò a trovarla, appena lo possìbile, sì fece raccontare tutta la storia. Con un pallido sorriso la blonda cantate che ha tanti amici anche in Italia disse com'era andata : - Correvamo verso casa, lungo la strada vuota. Improvvisamente capitammo in un tratto dì strada su cui durante il giorno erano cominciati dei lavori di rifacimento. Avrebbero dovuto esserci le segnalazioni regolamentari, ma qualcuno, forse, le aveva abbattute: fatto sta che io non vidi alcun segnate di pericolo. E mi avventurai a tutta velocita su quel pezzo dì strada ridotta a una vera trincea. Le conseguenze, le vedete: sono qui, immobolizzata. Ho anche tanta paura di non uscire...
Poi, accentuando un tantino il sorrise, aggiunso : - Mi rimproverano di essere superstiziosa. Avete fatto caso alla data dell'incidente? Tredici luglio: non venite più a dirmi che il tredici porta buono, giuro che non vi crederei... ".