dimanche 10 décembre 2017

Interview pour Canal + - Partie 12

Gilles VERLANT : On peut en détailler quelques titres, comme le premier morceau qui a été extrait de cet album, "Mode d’emploi" ...

Françoise HARDY : Une chanson qui parle de communication ; parfois on parle et puis la communication ne se fait pas, soit parce qu’on parle pour ne rien dire, soit parce qu’on parle pour cacher certaines choses, soit parce que l’autre interprète ce que vous dites de travers. Et puis il y a d’autres moments où l’on ne dit rien par peur de se trahir et ce silence même vous trahit ... La communication, c’est quelque chose qui me préoccupe beaucoup parce que j’ai extrêmement peur des malentendus.

Gilles VERLANT : Un de mes titres préférés, "Un peu d’eau" ...

Françoise HARDY : Un peu d’eau parle des larmes, de quelqu’un, un homme, qui a du mal à pleurer. Les hommes ont souvent ce problème, alors que les femmes c’est le contraire, elles pleurent trop, parfois pour se décharger des problèmes, parfois pour manipuler ... La chanson parle du refus des émotions et des sentiments, le refus de l’amour qui dessèche certaines personnes au point qu’ils ne pleurent jamais ou pas assez. Dans ce contexte, l’eau des larmes est une eau de vie.


Gilles VERLANT : Dans "Les madeleines", vous vous moquez des hommes qui se font manipuler ...

Françoise HARDY : La mélodie est très naïve et tout naturellement, ça m’a inspiré un texte sur la naïveté. J’ai vu autour de moi pas mal d’hommes se faire piéger par des petites bonnes femmes extrêmement malignes. Ils sont piégés en fait par leur orgueil ou leur vanité : ils croient être amoureux, alors qu’ils sont seulement accros à l’image flatteuse, toute-puissante d’eux-mêmes, que l’autre a su leur renvoyer pour mieux les ligoter.

Gilles VERLANT : On va terminer par cette chanson qui moi aussi me file le bourdon, "Je t’aimerai toujours pour deux" ...

Françoise HARDY : En amour, la réciprocité, même quand elle semble exister, n’est jamais totale, je pense qu’il ne faut pas la rechercher à tout prix. Balavoine avait écrit une chanson magnifique sur ce sujet : l’important, n’est pas tellement d’être aimé, l’important c’est d’aimer ...

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