mardi 1 février 2011

Françoise Hardy dans Epok (2ème extrait)

En mai 2000, Yann Plougastel s'entretenait avec Françoise Hardy dans Epok à l'occasion de la sortie de son album Clair-obscur.

Yann Plougastel : "La reprise d'une chanson écrite par Jean Nohain et composée par Mireille, en 1932, pour Jean Sablon, Puisque vous partez en voyage, est encore plus inattendue..."
Françoise Hardy :
"J'ai l'intime conviction que c'est Mireille elle-même, de là où elle est, qui m'a planté cette idée dans la tête. Il s'agit de sa chanson que je préfère depuis toujours et jamais ne m'avait effleurée la pensée de l'enregistrer. Il y a des chansons sacrées auxquelles vous ne pouvez pas vous attaquer ! Après l'enregistrement de Tears, j'en ai parlé à Jacques qui m'a convaincue de la chanter,.. Il a toujours été un grand fan de Mireille. Mon seul regret, c'est qu'elle ne soit plus là pour l'entendre. Elle adorait Jacques et se plaignait toujours de ne pas le voir. Quand je l'avais au téléphone, elle me disait : « Dites à Jacques que j'ai faim, il faut qu'il m'emmène au restaurant. » Et lui, évidemment..."


Yann Plougastel : "Puisque vous partez en voyage est seulement le second duo que vous avez enregistré avec Jacques..."
Françoise Hardy :
"La première fois que j'ai chanté avec Jacques, c'était en 1978 pour l'album, Musique saoule. Mais je n'étais pas folle folle de notre duo sur Brouillard dans la rue Corvisart. Jacques n'avait pas la bonne tonalité. Pendant l'enregistrement, il avait fallu changer quelques notes de la mélodie... Pour moi, c'est un sacrilège : on n'a pas le droit de toucher à une mélodie. Pour Puisque vous partez en voyage, même si la situation avait quelque chose de surréaliste puisque je dirigeais les opérations, Jacques a été très docile. Je suis plus tatillonne que lui et nous avons dû revenir sur les voix, en particulier pour la partie parlée. Il disait d'une façon trop martiale : « C'est gentil de m'avoir accompagné à la gare. » J'ai changé la formulation et ce n'est qu'à la fin de la séance qu'il a pris le ton gouailleur que nous avons gardé. Dans la partie chantée, deux phrases ne me convenaient pas. Il n'arrivait pas à chanter autrement. J'étais découragée. Heureusement, Thomas m'a pris à part : « Maman, tu ne peux pas laisser ces phrases ainsi. » Maintenant Jacques s'est mis dans le crâne que je chante sur son propre disque !"

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