mardi 24 juillet 2012

Françoise Hardy interviewée par Gérard Miller (2ème extrait)

En 2010 paraissait Le divan et le confessionnal de Gérard Miller, un livre reprenant les entretiens marquants de l'auteur avec des personnalités pour le compte du magazine chrétien La vie. Un chapitre était consacré à Françoise Hardy.

Quelle abnégation ! Quel esprit de sacrifice ! J'ai tout de même du mal à croire que vous n'avez jamais été égoïste.
Vous avez raison, cela m'est arrivé aussi. Je ne sais pas mettre les formes et j'ai parfois choisi avec brutalité ce qui me convenait, à moi et pas à l'autre... Quand j'étais jeune, par exemple, j'avais un rêve : voir Bob Dylan sur scène. En 1966, j'apprends qu'il doit venir à Paris pour un concert unique et je m'organise bien évidemment pour y assister. Hélas, juste avec d'y aller, Jean-Marie Périer, avec qui je vivais à l'époque, m'annonce que son frère cadet vient de se suicider. Eh bien, je n'ai pas pu renoncer au concert, j'y suis allée, abandonnant Jean-Marie, c'était plus fort que moi. Cela m'a poursuivi longtemps, et aujourd'hui encore j’y repense avec honte.

Françoise Hardy - Gérard Miller

C'est la deuxième fois dans cet entretien que vous parlez de honte.
Oh, mais j'ai toujours eu honte - de moi, de ma famille, de tout. La honte est le premier sentiment que j'ai connu, le premier dont je me souvienne, et elle ne m'a jamais quittée. Je suis sûre que la persistance de ce sentiment explique un grand nombre des comportements que j’ai eus tout au long de ma vie.

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