samedi 1 avril 2017

Mars 1965 - Interview de Marcel Hendrix - Partie 1


IL LA SUIT PAS A PAS, NOTE SUR NOTE, DEPUIS DEUX ANS
mais entre
MARCEL HENDRIX
l’homme qui la connaît le mieux et
FRANCOISE HARDY
« l’accord n’est plus parfait »...

  par Jean MONTEUX

FRANÇOISE HARDY provoqua, il y a quelques mois, un beau tollé de protestations de la part des musiciens français, lorsqu'elle décida d'enregistrer à Londres ses œuvres les plus récentes ; ce qui était son droit le plus absolu. Seulement la langue de Françoise dût « fourcher » car, dans une déclaration, elle laissa entendre qu'à son avis, les musiciens anglais étaient « plus dans le coup - et - meilleurs »...
« On » n'en est pas encore remis dans la petite « maffia » des studios des bords de Seine.
Le comble fut pourtant atteint lorsque le pianiste-accompagnateur de Françoise, Marcel Hendrix fut directement mis en cause et cité nommément par un hebdomadaire parisien. II n‘y avait plus qu'à aller le voir, ce que nous fîmes.
Marcel Hendrix est un grand garçon, désinvolte, étonné que l’on s’occupe de lui et que la première question gêne ;
- Comment expliquez-vous que Françoise Hardy ait pu faire semblable déclaration vous concernant ?

- Je ne comprends pas. J’ai téléphoné à sa mère qui m’a dit : « Ce sont les journalistes qui ont fait ça », mais ce n’est pas possible car, vous le savez bien, nous, les accompagnateurs, les orchestrateurs, les chefs d’orchestre, nous sommes des « anonymes » à l'ombre des « idoles » et personne ne connaît nos noms. D'ailleurs le mien n'a jamais été publié et jamais Françoise ne l’a communiqué aux reporters. Et là, il est bel et bien écrit, non seulement ça, mais bien orthographié. Or pour cela, il a fallu qu'il soit épelé. Essayez donc, vous, d'écrire Hendrix du premier coup. D'ailleurs, en vérité, il s’écrit Henderyckx et j'ai été obligé de le « franciser », mais malgré ça, ça n'est jamais commode. En tout cas j’ai eu beaucoup de peine car, moi, je l’aime bien, Françoise ; je suis avec elle depuis ses débuts il y a deux ans. Cela crée des liens malgré tout et puis, nous nous sommes toujours bien entendus jusqu'ici...

- Vous êtes un musicien français, pensez-vous être d’une qualité musicale, technique, artistique, inférieure à celle d'un musicien étranger, anglais par exemple ?

- Sûrement pas ! Je suis d'une famille de musiciens. Mon père, excellent violoniste, est professeur de musique à Elbeuf. Personnellement, je joue du piano depuis toujours, de l'orgue ; j'ai un premier prix d'accordéon et j’ai été deux ans trompette dans l'orchestre d’Aimé Barelli, un des plus grands spécialistes mondiaux de cet instrument. Croyez bien que, si je n’avais pas « fonctionné » au mieux, je n'y serais pas resté deux ans, car il n’est pas commode, « Monsieur » Barelli, en ce qui concerne l'orchestre. Nous sommes trois frères Hendrix. II y a Jacques Hendrix, chef d'orchestre chez Pathé-Marconi, qui est pianiste, saxophoniste, clarinettiste, arrangeur et dont vous vous souvenez peut-être qu'il est le créateur du « Climb », et puis il y a Jean Hendrix qui joue de la batterie ou de l’accordéon et qui travaille beaucoup en province...

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