samedi 8 avril 2017

Mars 1965 - Interview de Marcel Hendrix - Partie 3

- FRANCOISE était déjà connue ?

- Oui, elle venait de sortir son premier disque avec « Tous les garçons et les filles », le seul disque que je n'aie pas fait avec elle. Au début, elle chantait sans orchestre, j’étais seul à l'accompagner. Cela a duré au moins six mois. Comme elle n’avait pas de voiture, nous prenions la mienne pour les « tournées », c’est vous dire que nous ne nous quittions pas et que nous ne pouvions pas être plus « la main dans la mai ». Nous descendions dans les mêmes hôtels, nous prenions nos repas ensemble dans les mêmes restaurants.

En fait, c'est l'époque des bons souvenirs. Je me rappelle qu’elle était « traqueuse » comme il n’est pas permis. Alors, avant que n’arrive son « tour », je lui faisais danser le twist en coulisses pour qu’elle ne pense à rien et oublie le moment effroyable où il fallait affronter le public.
Comme elle n’écrit pas la musique, quand l’inspiration lui était venue, elle venait me chanter ses « découvertes » et c’est ainsi que j'ai relevé les mélodies de « L'amour s'en va », « C'est à l'amour auquel je pense », « Saurai-je », « On dit de lui », « Une fille comme tant d'autres », etc., etc... J’ai fait toutes les orchestrations et dirigé les orchestres pour ces séances. En fait, j'ai vécu avec elle depuis deux ans...

- DONC, vous la connaissez bien, puisque vous vivez en quelque sorte dans son intimité. Comment la voyez-vous ?

- Avant tout, je la vois comme elle est... Les « gens du voyage » n'ont rien de caché les uns pour les autres. C'est une fille curieuse, que la scène n’intéresse pas du tout. Elle dort la plupart du temps, ne se levant que pour aller chanter et quand nous arrivons dans une ville nouvelle elle ne fera jamais un pas pour aller à sa découverte.
Je me rappelle qu'à Milan, au Palais des Sports, je me suis jeté devant elle de justesse pour lui éviter d'être écrasée par des centaines de « fans » enthousiastes. Non seulement elle ne s'est pas rendu compte du danger quelle venait de courir mais l'enthousiasme de ses supporters l'a laissée complètement « froide ». Je pense qu'avant l'arrivée de son fiancé elle était indifférente à tout. Mais il la fait rire et, pour elle, c'est important, essentiel : elle aime ceux qui la font rire, de même qu’elle adore les histoires un peu « lestes »...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire